14 Juin 2012
A l'attention des Français qui pensent encore librement, et même de certains « braves » dont la nature est, semble-t-il d'aboyer avec les chiens pour faire leur cour aux puissants du jour. LS
Lettre ouverte à Valérie Trierweiler
Divers | Ajouté le 13.06.2012 à 17H07
Madame,
Lorsque vous êtes apparue aux côtés de François Hollande, après qu’il eut quitté Ségolène Royal, les citoyens français ont accepté votre présence, certains avec interrogation, d’autres avec un
petit sourire, mais la plupart avec gentillesse. En France, l’amour est roi et les nouveaux couples qui se forment, surtout en politique, attirent plutôt la bienveillance.
Nicolas Sarkozy avait bénéficié de cette même « grâce » lorsque Cécilia était partie. Il s’en était expliqué, peut-être un peu trop, en conférence de presse et s’était marié avec Carla
Bruni. Autre temps, autre mœurs, diriez-vous. Effectivement, qu’il s’agisse du général de Gaulle avec « tante Yvonne », de Giscard d’Estaing et d’Anne-Aymone, de François Mitterrand et
de Danielle ou même de Jacques Chirac et de Bernadette, ces femmes versaient plutôt dans le caritatif discret que vers l’émergence people tapageuse.
Il est vrai cependant que la presse, pour François Mitterrand, a laissé tomber un manteau de discrétion sur sa double vie qu’il n’a révélée qu’à ses dernières heures. Déjà, il paraissait (mais
qui a osé en parler ?) tout à fait anormal que sa deuxième « épouse » et sa fille soient prises en charge par l’État : appartement officiel sur le Quai Branly, voitures, chauffeurs,
gardes du corps, cuisines et cuisiniers.
Bref ! Les frasques de François Mitterrand, gardées secrètes par des journalistes complices, ont coûté quelques 8 à 10 millions d’euros au budget de l’État
Carla Bruni n’a pas agi dans ce sens ni Bernadette Chirac. Mais vous voilà arrivée et avec vous, comme le dit la gauche, la modernité, ringardisant tout ce qui s’est passé avant.
Après tout, François Hollande a le droit d’avoir comme amie qui il veut et le temps qu’il le désire. Quant au titre de « première dame », il est usurpé. Ce statut n’existe pas et a été
monté de toutes pièces par des journalistes avides de sensationnel. Vous n’avez, Madame, aucune existence légale d’autant plus que vous n’êtes ni mariée, ni pacsée. Que dirait-on d’un président
de la République qui accumulerait les « premières dames » comme on accumule des amies ou des flirts ?
Vous avez néanmoins exigé d’avoir autour de vous une équipe composée d’hommes et de femmes qui vous suivent, qui vous aident, qui travaillent avec vous et qui sont payés par l’État. Au nom de
quoi l’État doit-il s’occuper de votre secrétariat pléthorique ? Ce n’est pas, je pense, pour vous aider à écrire des articles dans votre journal « Paris Match ».
Voici un autre problème. Vous vous réclamez, à juste titre, du statut de journaliste et vous désirez continuer à écrire. Au début de la campagne présidentielle et même, si je ne me trompe, dès
l’élection de François Hollande, vous avez clamé haut et fort que vous ne renonceriez pas à écrire dans l’hebdomadaire « Paris Match » et vous avez même annoncé que vous alliez
interroger les grands de ce monde pour faire des papiers de politique étrangère ! Journaliste oui, mais journaliste politique non !
Il me semble que ce métier est incompatible avec la fonction que vous aimeriez avoir, même si elle n’est pas officielle. Vous avez donc décidé de faire du journalisme de bavardages pour bien
montrer votre autonomie par rapport à votre ami François Hollande. Vous avez néanmoins accepté, demandé, peut-être même exigé de l’accompagner dans ses voyages officiels. A quel titre ?
Simplement d’amie !
Il y avait et il y a toujours un obstacle : Ségolène Royal ! Vous ne la supportez pas, elle qui est pourtant mère des 4 enfants de François Hollande. Il semblerait qu’à la Bastille, lorsque
François Hollande a « claqué une bise » sur les deux joues de Ségolène Royal, vous ayez exigé qu’il vous embrasse sur la bouche pour montrer la différence de statut ! Cet acte
était sinon puéril du moins cruel.
Voici maintenant qu’en femme moderne, vous tweetez. Vous avez réussi, par vos bavardages, à ébranler la campagne électorale et à ridiculiser la France.
Ségolène Royal est candidate, certes parachutée, en Poitou-Charentes. Elle affronte Monsieur Falorni, implanté localement depuis de nombreuses années et ami de François Hollande. Il était naturel
que les caciques du Parti socialiste viennent à son secours, elle qui avait été la femme candidate à l'élection présidentielle de 2007.
Il était peut-être moins évident que le président de la République se mêle de ces élections. En Président « normal », il avait annoncé qu’il n’y participerait pas. Les Français avaient
d’ailleurs compris que le petit mot de soutien à Ségolène Royal était plus affectif que politique. Elle avait été sa compagne pendant si longtemps.
Mais vous ne la supportez pas, taraudée par la jalousie. Après le ridicule de « embrasse moi sur la bouche » que, semblait-il, vous aviez prononcé, voici maintenant la trahison !
En effet, de quoi vous mêlez-vous en soutenant Monsieur Falorni qui, au demeurant, reste très sympathique ? Est-ce en tant que journaliste politique que vous prenez position pour un
candidat ?
Il s’agirait là d’une déviation intolérable de la neutralité politique d’un journaliste. Voyez-vous Monsieur Jean-Michel Apathie, Madame Ruth Elkrief, Monsieur Alain Duhamel prendre position pour
qui que ce soit ? Ils devraient rendre immédiatement leur carte de presse, s’inscrire à un parti politique et ne plus parler. Certes, beaucoup de journalistes, beaucoup de journaux, sont à
gauche et l’ont montré lors de ces dernières élections. Mais vous, Madame, journaliste à « Paris Match », vous n’auriez jamais dû prendre position. Ce n’est donc pas comme journaliste
que vous avez envoyé ce tweet, vous êtes trop intelligente pour tomber dans un tel piège.
Est-ce pour affirmer votre indépendance vis-à-vis de votre compagnon ? Peut-être aussi pensiez-vous affirmer l’importance de la liberté de la femme ? Je ne le crois pas non plus car je ne
suis pas sûr que la liberté consiste à faire des gaffes. Peut-être ce mot est-il trop faible ? Il s’agit d’une faute grave. En réalité, vous ne pouviez pas imaginer une seconde que Ségolène
Royal, élue, puisse un jour arriver au fauteuil de présidente de l’Assemblée nationale. « Comment cette femme, qui était avec mon ami auparavant, qui a vécu si longtemps avec lui, peut-elle
revenir en pleine lumière ? ».
Mais, pire encore, vous imaginiez, dans vos rêves les plus épouvantables, dans les cauchemars les plus terribles, les cérémonies officielles présidées par François Hollande obligatoirement
accompagné par Ségolène Royal, en tant que quatrième personnage de l’État. Vous cauchemardiez à l’idée de voir ces grands dîners à l’Elysée, ces dîners officiels où votre place était équivoque,
alors que Ségolène, rayonnante, aurait été proche de votre ami par la grâce du protocole. D’ailleurs, c’est pour cette raison déjà qu’à La Rochelle, vous aviez exigé, semble-t-il, que François
Hollande parle de vous comme de « son unique amour ». Petite flèche empoisonnée dans le dos de Ségolène Royal.
La France, par ce tweet, a été ridiculisée dans le monde entier. Une si petite phrase ayant de telles conséquences ! Vous avez non seulement desservi la France où vous n’avez aucun rôle à
jouer même si vous avez accompagné François Hollande dans ses voyages officiels à l’étranger (ce qui, déontologiquement, diplomatiquement, était déjà une extravagance), mais vous avez desservi le
président de la République élu par une attitude grotesque de femme jalouse qui se mêle de politique pour entraver la carrière de son ami ou compagnon.
Vous avez ridiculisé et humilié les femmes des autres présidents français qui, elles, faisaient de l’humanitaire. Vous avez, semble-t-il, balayé d’un revers de la main ces actions remarquables
qu’elles avaient menées et, par conséquent, vous avez méprisé tous ceux qui, en France ou ailleurs, ont consacré leur vie aux enfants, aux handicapés, à ceux qui étaient atteints du SIDA,
etc.
Bref, ce petit tweet de rien du tout a été le révélateur, Madame, d’un malaise que les Français n’osaient pas admettre, qui mélange la faiblesse du président de la République et la méchanceté de
sa compagne.
Acceptez, Madame, mes sentiments mêlés de tristesse, de rage et de surprise.
Pr. Bernard
DEBRÉ
Ancien Ministre
Député de Paris
191 réactions à l'article |
le 14.06.12 à 07h19, Viou a répondu :
Bravo Mr. Debré, il fallait oser le dire et vous l'avez fait. Madame Trieirweiler n'est pas une "première Dame", elle est la compagne point à la ligne et n'a aucun droit en temps que telle et encore moins de faire son métier au frais de la République. Un petit air de déjà connu sous l'ère Mitterand! Pour une "grande intellectuelle", elle vient de faire preuve qu'elle n'est qu'une femme, méchante et jalouse de surcroît. J'en viens à lui souhaiter la victoire de Ségolène Royal à La Rochelle!
le 14.06.12 à 07h09, Patrice a répondu :
Merci M. Debré,
Merci de dire tout haut ce que beaucoup de Français pensent tout bas, qui sont scandalisés par la confusion entre ce qu'il convient d'appeler, comme vous le précisez vous-même, une faute
majeure, et vis à vis de son "compagnon" et vis à vis de la France et des Français et la typique "absence-titude" de bons sens, voir de sens moral ..
Heureusement que vous vous êtes levé pour dire ce qu'aucun journaliste ne veut dire clairement puisqu'ils sont à 90% de gauche.
Même des socialistes doivent le penser, s'ils sont honnêtes ...
M. Falorni a beaucoup de chance du coup de pouce de cette tête de linotte qui ne sera jamais pour moi la "première dame de France" mais seulement une grave erreur de jugement de M. Hollande
!
le 14.06.12 à 07h08, Zébulon a répondu :
Monsieur Debré, vous dites hélas la vérité. Où sont les leçons de cette gauche caviar qui pendant des années a prétendu se complaire dans la vertu ? Ce sont les mêmes qui aujourd'hui pataugent dans la médiocrité. Ils ont fustigé l'ex Président quant à un certain mélange vie publique-vie privée, les voilà servis. Imaginons un instant que Carla Bruni ait fait le dixième de ce que la Première Jalouse de France nous sert depuis un mois ! Il y a deux poids deux mesures chez de trop nombreux journalistes. Dommage. N'oublions pas que pour que Madame épouse Monsieur, il conviendrait quelle soit divorcée, ce qui n'est pas la cas. Son mari légal peut se reconnaître "époux de la première dame de France". Feydeau doit bien rigoler !
le 14.06.12 à 07h04, didier dumont a répondu :
il y en a qui ont vraiment pas grand chose à faire on ferait mieux de s 'occuper des difficultés des
français si vous voulez quelques sujets
l 'exploitation des salariés et des petits artisans en France
la défense des artisans dans ce pays et de ce qui essaie de créer leurs emplois
le logement de nos concitoyens ( non fortuné ) qui est une catastrophe dans ce pays
le 14.06.12 à 07h03, LE NOUVEL Anncik a répondu :
les Français n'ont pas à reconnaitre une femme que le Président de la République ne reconnait pas
officiellement par un acte
qu'on appelle "mariage" ; elle n'a pas sa place à l'Elysée, ni dans les voyages officiels, ni à côté du Président, en public ; le contribuable n'a en aucun cas le devoir d'assurer son train
de vie ; de plus, elle vient de prouver que le mot "dame" ne lui convient pas ; le Président de la République a des devoirs y compris en matière de vie privée, sinon pourquoi les français
ont-ils rejeté
DSK dont la compétence et la supériorité étaient indiscutables .
le 14.06.12 à 07h03, cac97 a répondu :
J'ai voté François HOLLANDE et je soutiens ses projets politiques. Néanmoins, je trouve puéril et abject le comportement de sa compagne. En tant que journaliste,de Paris match en plus, elle est plus impardonnable que n'importe quelle autre femme dans la même position. A défaut de ne pouvoir faire taire sa jalousie maladive, elle ferait mieux de se taire tout simplement et d'aller voir un psy. Sa vulgarité contraste étonnamment avec la dignité de François Hollande.
le 14.06.12 à 07h03, pat42 a répondu :
Je vote a droite depuis toujours, je ne supporte pas ségolène, mais ce que cette sois disant premiere
dame,(alors qu'elle n'est rien du tout) lui a fait est méchant, ignoble, j'espère que F. Hollande va réagir a son attitude aussi déplacée, si je pouvais voter dans cette circonscription, mon
vote serait ROYAL! rien que pour contrer la pimbêche, sa méchanceté se voit sur sa figure !
plutôt que de rester discrète elle impose un " embrasse moi sur la bouche" devant ségolène. S...., a vomir.!
Merci Mr DEBRE, vous confirmez tout a fait ce que l'on ressent, et vous l'exprimez tellement bien !
Finallement qui va gouverner ? elle ou lui ? avec un cheval pareil .... il a du souci a se faire.
le 14.06.12 à 06h57, Alouette a répondu :
Pauvre France !
Inutile de vilipender la royauté si c'est pour que nos présidents se laissent gouverner par leur Marquise de Pompadour ou autre Comtesse du Barry.
1 |