14 Mai 2012
( Jean-Philippe Maurer, député du Bas-Rhin ).
A la suite de notre article sur la Lettre ouverte de Victorin Lurel à nos compatriotes de l'hexagone, je reçois cette autre lettre, d'un député du Bas-Rhin, à François Hollande
"Voici une autre lettre ouverte que j'aimerai que vous fassiez paraître, Alsace-Guadeloupe même combat" ?
Lettre ouverte du député alsacien J.P. MAURER
à François HOLLANDE
J'aime cette Alsace des vallons, des plaines, des montagnes et des petits recoins qui ne se retrouvent dans nulle autre région française.
J'aime Strasbourg avec ses quartiers si différents et si riches de coeurs gros, fiers d'appartenir à cette métropole capitale chargée
d'Histoire.
Et surtout, j'aime les Alsaciens car ils ne ressemblent à personne.
Ce sont des dizaines de nationalités qui ont creusé cette terre et pourtant tous ceux qui restent en Alsace l'aiment et la défendent.
Qu'est-ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes ? Notre géographie bien sûr, mais d'abord notre Histoire.
Aujourd'hui, un candidat éminent à l'élection présidentielle veut définitivement rendre notre région " normale ".
Monsieur Hollande, puisqu'il s'agit bien de vous, il y a déjà quelque mois Jean-Luc Mélenchon, votre ancien ami et votre futur allié demandait la
suppression du Concordat.
Je lui avais écrit mon opposition. Il n'a jamais daigné me répondre.
Peut-être un député alsacien de la République ne mérite pas qu'il s'abaisse à cela ?
Aujourd'hui vous voulez inscrire la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat dans la Constitution alors que le principe de laïcité y est
cité en son article 1.
Cela ne laisse aucun doute sur votre objectif : vendre l'histoire de l'Alsace à une alliance électorale avec cette extrême gauche qui a toujours haï
les Alsaciens parce qu'ils sont profondément
modérés, républicains et démocrates.
Sachez, Monsieur Hollande que si vous ne l'êtes pas, nous, nous sommes lucides sur les conséquences de votre choix.
La suppression des textes dit concordataires, malgré la bonne volonté de mon collègue député socialiste de Strasbourg, sera le premier échelon d'un
engrenage fatal.
Au nom de l'égalité, il faudra supprimer bientôt aussi le droit local, le bilinguisme et, enfin, le régime local de la sécurité sociale
d'Alsace-Moselle.
Est-ce de l'exagération de ma part ? Malheureusement, je ne le crois pas !
C'est en partie sur ces acquis de l'histoire que notre région a bâti sa richesse, ses universités, qu'elle a pu accueillir les entreprises
étrangères conscientes de tous ces avantages qui
permettent le maintien de la cohésion sociale.
Soyez conscients que les Alsaciens et les Mosellans ne vous suivront pas. Nous les Alsaciens, avons un coeur mais aussi une tête. Elle est bien
faite et vous ne la couperez pas aussi facilement.
Jean-Philippe MAURER, député du Bas-Rhin