4 Juin 2012
Au temps, pas encore préhistorique, où il existait, en France, une droite cohérente, ayant une doctrine, des chefs véritables, qui n'étaient pas encore cornaqués par des manipulateurs d'opinion vendant, tels les sophistes de Platon, leur savoir-faire, indifféremment à des hommes de « droite » puis de gauche, à tour de rôle ( l'argent n'a pas d'odeur ) et parfois en même temps sous des noms d'emprunt, Maurice Druon, à partir de symptômes prémonitoires, scrutateur d'avenir, ( « pas tout à fait d'extrême droite », il fut le coauteur du Chant des partisans ) lança cette boutade qui va loin : « En France, il existe deux partis de gauche, dont l'un, par convention s'appelle la droite ».
Je reviendrai bientôt dans un article plus détaillé sur cette boutade qui va loin.
J'y pensais, il y a un mois en votant pour Nicolas Sarkozy, le 06 mai, et probablement comme plus d'un d'entre vous, amis du Scrutateur.
Le talent de Sarkozy, n'est pas en cause. Il est avéré, et redouté de tous ses adversaires. Mais L'ancien président a dû faire de nombreuses concessions à « l'esprit du temps », à cette « cul-ture de gauche, qui donne le « la »à la politique en France, faute que « la droite », tout en se renouvelant, se batte sur ce terrain là, tout en restant reste fidèle a ce qui fait sa spécificité, sa raison d'être.
Et de fait, si Ni-co-las! Ni-co-las ! a perdu, de peu son duel avec le triste Flanby, c'est sur le thème un million de fois ressassé : « il dit qu'il fera çi, qu'il fera ça, mais que ne l'a t-il fait durant ses cinq dernières années ». Et de fait, pour paraître « branché » le candidat de la droite, une fois élu, entreprit une « politique d'ouverture", incorporant des Frédéric Mitterrand, des Chantal Jouanno, et même l'ignoble Jacques Attali, qui ne pouvaient que l'entraver dans sa vision, et décevoir son électorat, du moins celui qui pense encore, et, en l'an de disgrâce 2012, soit l'a abandonné, soit s'est contenté, sans enthousiasme, de voter « utile ».
Le piège, admirablement tendu dès 1986, s'est refermé, et a engendré ses effets délétères.
Les même causes produisant les mêmes effets, et alors, que le peu d'enthousiasme des Français pour Flanby est remarquable, au point que moins d'un mois après la « victoire » de la gauche ( dont les haines entre courants, et leaders sont flagrantes ), il n'y a pas "d'état de grâce", celle-ci va peut-être conforter sa mainmise sur une nation en pleine dérive.
Un exemple parmi tant d'autres, le duel qui, à Hénin-Baumont, oppose Jean-Luc Mélanchon à Marine Le Pen.
Marine n'est pas Jean-Marie. Le talent d'orateur, qu'elle a hérité de son père, ses efforts louables, et sincères de candidate pour se démarquer, ( non point du fascisme que n'a jamais représenté Le Pen père, sauf pour les galopins, qui n'étaient même pas nés en 1981, et qui, façonnés par l'éducation nationale, et les médias aux ordres, ne savent même pas ce que fut le fascisme qu'ils confondent d'ailleurs avec le nazisme, en contradiction avec l'enseignement du grand historien juif du fascisme que fut Léon Poliakov ) des excès oratoires du natif de la Trinité-sur-Mer, le soutien qu'elle a reçu de près de 18% du peuple français au premier tour de la présidentielle, semblait il y a peu lui assurer un succès personnel à la législative de la semaine prochaine.
La gauche a vu le danger. Elle dépêche contre Le Pen la personnalité effervescente de l'ancien trotskyste, et toujours d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon.
Bien qu'assuré du soutien au deuxième tour de toutes les « tendances »de gauche, Marine Le Pen pourrait gagner quand même.
Or à mon avis, elle perdra.
Pourquoi? Grâce à qui? Mais à la droite, la plus bête du monde. D'ores et déjà les Kosciusko-Morizet, les Bertrand, et mêmes Copé, cèdent aux sirènes d'alerte de la « République en danger ». Cette droite là se " sacrifiera " pour...la gauche, pour ...Mélenchon l'extrémiste. ( sauf une petite minorité de braves, dont je serais si j'habitais cette circonscrption ).
Lecteurs de droite! sans doute encore voterez-vous, dimanche, une dernière fois, « utile » en donnant votre suffrage au candidat « de droite » le mieux placé.
Mais vous en avez marre! Et moi aussi.
Voici qu'approche le temps où vous voterez « utile » en désobéissant aux Copé, aux Bayrou et autres Bertrand, ou Juppé. Peut-être même voterez-vous, un jour qui approche, pour Marine dès le premier tour.
A moins, bien entendu, que la gauche, ayant médité sur la philosophie politique du grand roi UBU ( si bien décrit par Alfred Jarry ) ne se décide ( « si le peuple ne vote pas pour toi, alors il faut changer de peuple » ), ne se risque à vouloir interdire le front National, et ses 18% d'électeurs. On pourrait imaginer un Congrès du Parlement, à Versailles, où l'on modifierait la Constitution, en y inscrivant ce principe nouveau et tellement digne de nos grands ancêtres ( Robespierre, Marat, St-Just, etc ) : « Tout parti, ne reconnaissant pas le droit inaliénable de la gauche à diriger éternellement la France, sera interdit de cité, au nom des... droits de l'homme ». ).
Foutaise? Plaisanterie? Peut-être pas tant que cela, chers amis. A moins que l'intelligence politique, et surtout le courage ( qui ne fut pas toujours une légende ) du peuple français ne se réveillent.
Ici, sur cette tour de guet, continuons à veiller, à scruter.
Comme disait Maurras : « tout désespoir en politique, est une sottise absolue ».
Edouard Boulogne.
( Voici la sorte de candidats que soutient Mélenchon durant cette campagne législative. "De Gaulle! Réveille-toi"!