22 Septembre 2010
Le texte du jour.
Films pornos.
( En 1980, je rendis visite à M. Gilbert de Chambertrand dans la jolie maison de briques rouges qu'il possédait à Maisons-Alfort, près de Paris.
Au terme de notre entretien, il eut la gentillesse de m'offrir plusieurs de ses oeuvres, dont l'une, toute fantaisiste, au titre sans prétention De ceci, de cela, écrite en une langue sûre, élégante, souple et légère comme les sujets qu'il avait choisi d'y traiter, et sous un pseudonyme congru, Jeanne Aimard de Toussat.
J'en extrait, pour votre plaisir, je l'espère, la page que voici. LS).
( Comment mater discrètement).
J'ai eu l'occasion de voir deux films dits « porno ». Ils n'avaient entre eux rien de commun. C'était la nuit et le jour, la bestialité et la
distinction, le mépris et l'intérêt du public. Ils s'appelaient Le dernier tango à Paris et.Péché véniel. Ceux qui ont mis ces deux œuvres dans le même sac sont des béotiens qui prennent
Aphrodite pour une servante d'auberge, la quantité pour la qualité, une brute pour Don Juan, et des simulacres de copulation bestiale pour des manifestations de l'amour sensuel. Or, celui-ci est
une chose importante, grave, religieuse et sacrée. Dans le premier de ces films, qui présente du chiqué en série, et où le personnage principal, ayant pris pour modèle Columbo et son imperméable,
ne se sépare jamais du sien, comme dans l'attente d'une averse qui ne se produit pas, il y a des situations d'un comique amer et désabusé qui passent lamentablement à côté de la grande question
qui, seule, devrait l'occuper. Dans Péché véniel, au contraire, tout est agréablement exprimé et mesuré. L'histoire est charmante et très joliment présentée, sans aucune faute de goût, et la
protagoniste, qui est une très belle fille, montre une foi de plus que la beauté recèle un mystère profond qu itranscende tout ce qu'elle illumine.
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En revanche, je n'ai pas vu Histoire d'O, mais je connais bien le livre, et je ne sais pas ce que l'on en a fait à l'écran. Le livre est écrit dans une languie impeccable, et les situations les plus scabreuses jsont traduites par un style d'une grande dignité Ce serait le seul caractère à signaler de cette œuvre si je n'y voyais une chose extravagante pour morn sexe : les femmes n'y ont jamais leurs règles, et pourtant ne sont jamais enceintes.
Gilbert de Chambertrand.