11 Juin 2012
Le Quotidien du médecin s'interroge sur la question des miracles.
L’eau et la grotte de Lourdes scrutées par la « raison et la science »
lequotidiendumedecin.fr 08/06/2012
Des scientifiques réunis en colloque à Lourdes se sont penchés ce vendredi sur le mystère de l’eau de la source des Sanctuaires et sur celui de la grotte des pèlerinages. Parmi eux, le prix Nobel Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida.
« Je ne peux pas expliquer les miracles », a déclaré la rhumatologue américaine Esther Sternberg en affirmant qu’un lieu comme les Sanctuaires (prière, chants...) créait des « émotions » et que celles-ci avaient sans doute « un rôle sur la santé, la guérison des malades ».
Le Pr Montagnier a, pour sa part, indiqué qu’il voulait porter « un message de science à côté de celui de la foi ». Exactement le thème imposé par cette manifestation, le colloque étant organisé par le Bureau des constatations médicales de Lourdes sur le thème de la guérison « sous l’angle de la raison et de la science, en lien avec l’influence de la foi et de la prière sur la santé humaine ».
Luc Montagnier a souligné les « perturbations » (maladies neuro-dégénératives, cancer...) que pouvaient provoquer dans le corps humain les ondes électromagnétiques, et rappelé ses propres expériences sur la structure de l’eau et son rôle dans les pathologies humaines.
L’eau de la source de la grotte de Lourdes, le lieu où auraient eu lieu les apparitions, pourrait-il influer sur la santé des patients ? Le Pr Montagnier a insisté sur le fait que les analyses de cette eau n’ont fait apparaître aucune propriété particulière.
Pour le Pr Sternberg, si le stress peut provoquer la maladie, le fait d’être « immergé dans une atmosphère de compassion, comme à Lourdes, peut avoir un effet sur les émotions, et donc sur le cerveau ». Il se produit « un changement dans le cerveau qui permet au corps et au système immunitaire de guérir », a-t-elle expliqué. « Dans un endroit pareil, on arrive déjà avec l’espoir qu’on va se sentir mieux » et cela réduit le stress, a encore noté la rhumatologue.
L’Église ne reconnaît les guérisons qu’au compte-gouttes : plus de 7 000 cas de guérisons inexpliquées ont été enregistrés à Lourdes depuis 1884 mais moins de 1 % d’entre elles, une soixantaine, ont bénéficié d’une reconnaissance officielle.