29 Juillet 2013
Si l'on en croit le journaliste Olivier Ubertalli, du Point, le pape François a relevé « avec succès » le défi que lui lance, et à tous les chrétiens, le monde moderne et ses dérives.
Prions pour qu'il en soit bien ainsi, car l'approbation de certains n'est pas un gage absolu de la fidélité à l'essentiel de ceux qu'ils louent. Au vu de ce qui nous est dit, il ne faut pas regretter ce voyage important au Brésil, à l'occasion des JMJ.
Disons même, que, toujours sur le coup de l'évènement, le pape s'engage sur une voie qui ne saurait choquer les fidèles de cette Tribune engagée qu'est le Scrutateur.
Certes des propos, qui ne semblent pas avoir été tenus sous le coup de l'improvisation peuvent surprendre.
"Mettez le bordel ! ( s'exclame le pape ).Mettez le feu dans les diocèses. Ne restez pas enfermés dans vos communautés. L'Église doit sortir dans la rue", clame-t-il dans la cathédrale de Rio devant une assistance de cinq mille personnes médusées.
Je connais dans certain diocèse, et je connais même très bien, de simples chrétiens ordinaires ( du rang, comme on dit ) qui ont « mis le feu », dans un langage encore plus dru, et dont l'exclamation ( la prière ? ) a été entendue, de QUI il fallait, puisque les « clercs » fauteurs de troubles, ont été réduits à merci, et proprement calcinés, ce qui est bien la preuve qu'ils ne travaillaient pas pour l'Esprit, car des anges ( esprits purs ) ne peuvent par nature pas être carbonisés.
Mais il faudra être vigilant, car la langue a été profondément pervertie du XIX ème siècle à nos jours par le marxisme, dont l'action « révolutionnaire », radicalement matérialiste et athée, adepte de la violence et de la violence comme seule arme du progrès a progressivement imprégné les consciences et l'action politique ou syndicale.
Le journaliste Olivier Ubertalli, trahit cet état d'esprit en citant ( voir plus bas ) ce propos d'une journaliste brésilienne : « On dirait presque un marxiste ! ».
Heureusement que cet adverbe « presque » vient relativiser le propos.
Heureusement, car les marxistes ont tout au long des années 1850 à 1991, fait la preuve de leur « perversité intrinsèque » ( formule du pape Pie XI ), tant dans l'action politique au sens strict, que dans l'exercice de la pensée.
Ne prenons qu'un exemple, ( parmi dix mille autres possibles ) celui de la Commune de Paris en 1871. On sait que cette année là, consécutivement à la défaite du second empire contre la Prusse, et la chute de Napoléon III, les ouvriers parisiens, membre de la première internationale socialiste, firent insurrection à Paris, pour instaurer en France un régime socialiste. Cette insurrection échoua et fut impitoyablement réprimée, non seulement par « l'armée de la bourgeoisie », pour parler le langage consacré, mais avec la complicité, ( et avec la plus grande satisfaction de Marx et des marxistes, pourtant membres de cette internationale ), dont l'objectif n'était pas l'instauration d'un régime politique censé être plus favorable au prolétariat mais la victoire de leur fraction communiste marxiste.
Dans la commune de Paris en 1871, les ouvriers français de tendance proud'honnienne dominait. « Les archives de la répression ( nous dit l'encyclopédie Wikipedia ), qui frappa l'insurrection permettent de dresser le portrait social des communards. L'insurgé-type de 1871 est un travailleur parisien, un homme d'une trentaine d'années. Parmi ces insurgés, on rencontre principalement les ouvriers du bâtiment, les journaliers, et les travailleurs du métal, ouvriers d'ateliers ou de petites fabriques. Ils forment respectivement 17 %, 16 % et 10 % du total. Viennent ensuite les employés (8 %), les cordonniers-savetiers (5 %), les marchands de vin (4 %) et les ouvriers du livre (3 %), fortement politisés7. Ainsi, de petits patrons côtoient des salariés : aux yeux des marxistes, il n'y a pas eu de lutte des classes au sens "moderne" du terme. « Des femmes, elles aussi, prennent part à la lutte et s'organisent au sein de comités et de clubs ».
C'était intolérable pour Marx. Après l'échec sanglant de la commune, Marx se réjouit car, la défaite des socialistes français, c'est la décimation d'une tendance qui échappait à sa domination personnelle.
Toute l'histoire du socialisme européen au cours du XX ème siècle démontre la férocité implacable des communistes marxistes, dont le souci constant, par la violence et le feu, n'est que la prise de pouvoir par un parti unique et totalitaire.
Il est évident que ce n'est pas en ce sens que s'exprime le pape François, tout comme ses prédécesseurs de Grégoire XVI jusqu'à Benoit XVI inclus.
Si je ne me trompe pas, le combat du pape François est aussi le nôtre.
Edouard Boulogne.
A la demande de l'INTERIM j'inclus, à la fin de cet article le lien que voici. Ce n'est pas très orthodoxe, théologiquement. Mais c'est de son âge ! http://www.youtube.com/watch?v=k-2jEFTw29Y
Dans l'article du Point, les passages soulignés l'ont été par le Scrutateur.
À Rio, François dévoile son vrai visage
Le Point.fr - Publié le 29/07/2013 à 08:26 - Modifié le 29/07/2013 à 09:00
De notre envoyé spécial à Rio de Janeiro, Olivier Ubertalli
On le savait proche des gens, on l'a découvert leader charismatique. Jamais François n'oublie son rôle d'évêque de Rome, de chef de l'Église. Lui qui, selon les rumeurs, aurait refusé le poste en 2005 assume pleinement ses nouvelles responsabilités. Quand il réunit les évêques dans la cathédrale de Rio de Janeiro au Brésil, c'est pour taper du poing et les rappeler à l'ordre. La désaffection des fidèles ? La faute à "l'incohérence de certains chrétiens et des ministres de l'Évangile". Une allusion directe aux scandales sexuels ou financiers qui touchent des membres du clergé.
Durant son discours devant ses pairs - un millier d'évêques et des milliers de prêtres, mais aussi des religieux, des religieuses, des séminaristes venus du monde entier -, il trace clairement les grandes lignes de son pontificat. François ne veut pas d'une Église "trop haute", trop "faible", "auto-référentielle" et "prisonnière de ses langages rigides". "Le monde semble avoir fait de l'Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles. Peut-être l'Église avait-elle des réponses pour l'enfance de l'homme, mais non pour son âge adulte", martèle-t-il. ( Point de vue des dirigeants actuels de la France, et même, trop souvent « à droite ». Note du Scrutateur ).
Le pape souhaite construire, reconstruire une Église au langage "simple et direct". Le souverain pontife a montré l'exemple à suivre au Brésil. "Mettez le bordel ! Mettez le feu dans les diocèses. Ne restez pas enfermés dans vos communautés. L'Église doit sortir dans la rue", clame-t-il dans la cathédrale de Rio devant une assistance de cinq mille personnes médusées. ( Langage assez peu courant chez un Pape, mais qui ne choque pas particulièrement. Encore faut-il s'expliquer là-dessus, et apprendre à turbuler le système sans se laisser englober par lui, qui a plus d'un tour dans son sac. Les veilleurs ont commencé à donner le bon exemple, lors des « manifs pour tous du premier semestre 1013 .Note du scrutateur ). Plus tard, il fustige "la corruption et l'égoïsme des institutions politiques". Avant de monter dans l'avion qui le ramène à Rome, il enfonce le clou. Au Conseil épiscopal latino-américain, il attaque "l'idéologisation" de l'Évangile. "Ne vous offensez pas, mais nous sommes très en retard sur notre temps", déplore-t-il. Sur la chaîne de télévision brésilienne Globo, il confie : "Je n'apprécie pas les jeunes qui ne protestent pas." Un discours mobilisateur, provocateur, quasi révolutionnaire ( voir l'article d'introduction du Scrutateur à cet article ) qui ne laisse pas indifférent. "On dirait presque un marxiste !" s'exclame une journaliste brésilienne. ( IDEM ).
La mission des prêtres du monde entier telle qu'il la conçoit ? "Ne pas rester enfermés dans leur paroisse", "sortir" pour évangéliser ceux qui sont loin et "aller dans les favelas chercher et servir le Christ". Le souverain pontife insiste bien sur le rôle social qu'il imagine pour l'Église. Une visite dans une favela, l'inauguration d'un hôpital pour les toxicomanes... François a le sens des symboles. Comme la minute de silence demandée pour la Française tuée dans un accident de bus en Guyane sur la route des JMJ ou ses prières pour les 245 victimes de l'incendie d'une discothèque brésilienne, au début de l'année. En parlant de manière concrète d'événements, le pape s'inscrit dans son temps.
Décidément, ce pape de 76 ans sait parler aux jeunes et aux foules. Il jongle entre le portugais et l'espagnol. Ou multiplie les clins d'oeil et les gestes de complicité avec ses auditeurs. Devant la foule réunie sur la plage de Copacabana, il lance sous les rires et les applaudissements : "J'ai toujours entendu dire que les Cariocas avaient peur de la pluie et du froid. Vous démontrez que la foi est plus forte que la pluie et le froid !" Au balcon de la basilique d'Aparecida, il bénit le public de "manière interactive" en demandant : "Une mère oublie-t-elle ses enfants ?" Le public en délire lui répond : "Non !" Puis c'est hilare, au milieu des cris, qu'il promet de revenir à Aparecida en 2017. "Il a toujours ce sourire, ce côté curé de paroisse humble et très accessible", s'extasie Corentin, un jeune pèlerin français.
Sur la forme, François confirme son pragmatisme, avec son refus des protocoles. À la dernière minute, il préfère un bain de foule dans les rues de Rio à la réception de la présidente brésilienne Dilma Rousseff. Plus tard, il insiste malgré un agenda surchargé pour rencontrer ses compatriotes argentins qui lui manquaient tant. Il oblige aussi ses gardes du corps à ne pas montrer leurs armes. Hors de question que le monde puisse voir une telle image. Il réservera d'ailleurs plusieurs sueurs froides aux agents de sécurité en saluant quelques fidèles personnellement. ( Le Pape, toutefois, devrait se souvenir de ce qui est arrivé à Jean-Paul II, et prendre garde, car la témérité n'est pas une vertu protégée par l'Esprit Saint. Note du Scrutateur ).François, qui confessait lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires qu'il ne craignait pas de mourir dans ses fonctions, raffole du contact. En hommage aux Indiens qui le saluent dans le Théâtre municipal de Rio, il se coiffe de la cocar indienne pour le plus grand plaisir des photographes. À l'Argentin qui lui tend depuis la foule de Copacabana un maté, la boisson chaude argentine, il le prend et en boit une gorgée. Le poids des mots, l'importance des images.
Mis à part son étiquette de "pape des pauvres", ( se méfier cependant des formules chocs, qui parfois enferment, et tuent, notamment l'oeuvre entreprise. ) on connaissait finalement assez peu François avant ces Journées mondiales de la jeunesse. Durant une semaine forte en émotions et clôturée par une messe devant 3 millions de personnes - mieux que les Rolling Stones ! -, (Ah ! ? ) Jorge Bergoglio a prouvé qu'il semble bien être l'homme de la situation. À charge pour lui de poursuivre les réformes à son retour à Rome. Une lourde tâche qui ne fait que commencer.