6 Décembre 2013
Un lecteur m'adresse ce commentaire sur l'article du scrutateur concernant Nelson Mandela. Je le trouve excellent et le publie en article, à part entière. LS.
Quelques réflexions me viennent en apprenant la disparition de Nelson Mandela, réflexions que je livre dans le désordre (de ma pensée). En premier, il y a le Nelson Mandela que l'on connaît, et puis celui que l'on ne connaît pas. Celui que l'on connaît, c'est celui que l'on a découvert après ses 27 ans de prison : un homme exceptionnel, probablement un vrai géant en termes de dimension personnelle, et c'est à sa dimension intérieure que je pense. Le Nelson Mandela aux cheveux blancs que nous avons découvert dans les années 90 fut un homme tout ce qu'il y a de plus impressionnant. Il est tellement difficile de dissocier un homme de sa légende (comme nous nous en apercevons tous les jours aux Antilles), que je ne sais pas quel homme il fut avant et cela a finalement peu d'importance : c'est dans l'accomplissement de sa grandeur qu'il est le plus intéressant et forcément le plus admirable. Ce que je sais, c'est qu'il a fait fructifier ses épreuves dont il est sorti à la fois grandi, exemplaire et utile au bien public. Le message que l'on retiendra de Nelson Mandela est un message de paix, d'intelligence et d'honneur. De combien d'hommes politiques peut-on dire la même chose ? Pas beaucoup, je le crains. Par ailleurs, la situation à laquelle Nelson Mandela a eu à faire face, l'aparthéid sud-africain, était une réalité et pas un montage destinée à exciter les foules en entretenant la haine par des mensonges et des caricatures. Autrement dit, que personne ne se trompe, le combat auquel Nelson Mandela consacra sa vie n'avait rien du folklore que nous servent nos "libérateurs loko" et leur discours doloriste de fonctionnaires gavés dont les grassouillettes retraites reposent sur la pression fiscale exercée avec une brutalité sans égale sur de petites gens dont ils menacent quotidiennement le fil de l'existence, en très grands profiteurs parasitaires et ingrats. Ceci posé, la deuxième chose à laquelle je pense concerne l'entourage de Nelson Mandela, et les "rentiers" de sa gloire, à commencer par l'ignoble Winnye Mandela, son épouse,qui tira parti de sa position de "Mère de l'Afrique du sud" pour exercer sa maternité à la manière d'Agripine ou de Kim Jong-il en se livrant à toutes sortes d'exactions auxquelles Nelson Mandela dut mettre fin en répudiant celle qui, l'avait néanmoins soutenu pendant ses longues années de captivité. En troisième, je pense à la liberté d'esprit et à la grandeur d'âme de Nelson Mandela qui a chassé toute haine personnelle et raciale - même si les races n'existent pas - de son coeur. C'est libre de tout ressentiment qu'il a pu donner toute sa mesure, alors que l'aparthéid, loin d'être un simple slogan, privait tout simplement les noirs sud-africains de leur dignité d'hommes. Jamais Nelson Mandela ne s'est fourvoyé dans les propos que nous servent à longueur de temps les gavés de la terre que sont nos syndicalistes et autres fonctionnaires indépendantistes qui s'amusent à regardent l'histoire de travers alors que les privilèges dont ils jouissent, y compris celui de cracher sur leur propre pays, est également le fruit de cette histoire. Peut-être faudra-t-il leur expliquer qu'il en est ainsi de l'histoire, et qu'il est plus intelligent de regarder sa propre attitude dans le présent-quotidien-de tous les jours que celle des autres deux cents ans auparavant. Il est vrai, d'une part que si leur regard n'était pas un regard torve,ils ne pourraient eux-mêmes trouver la moindre justifications à leurs emportements haineux et à leurs différentes feintes. Il est vrai aussi (et même une bonne partie du clergé catholique romain ignore l'importance et la nécessité de l'examen de conscience) que nos grands pourfendeurs de la France et quêteurs de réparations ont quelques excuses de raisonner d'une manière aussi caricaturale. C'est leur droit, après tout. Mais surtout qu'ils ne s'identifient pas à Nelson Mandela. Et qu'ils ne se comparent pas non plus. La comparaison les rapetisserait terriblement, au point que j'en ai par avance un peu honte pour eux. Car, cette comparaison, je ne puis m'empêcher de la faire... En résumé, que Nelson Mandela ait les caractéristiques d'un mythe, oui ! Cela se comprend, s'explique et se justifie. Mais de grâce, que nos mythomanes loko fassent preuve, pour une fois, d'un peu de dignité : qu'ils s'efforcent de respecter la mémoire de cette noble personne que fut Nelson Mandela et qu'ils essaient de s'approprier, au moins en ces circonstances, les vertus du silence.
Commentaire n°1 posté par Lucien Kabois aujourd'hui à 14h27