L'économie de la Guadeloupe est détenue principalement par les résidents : les Noirs, les Indiens, les métis (qui sont la
vraie majorité démographique), les "métropolitains" et les "békés". Ces derniers sont très minoritaires à la fois sur le plan démographique et économique. Mais certains auraient voulu que
le modèle "martiniquais" existât en Guadeloupe. Mais depuis bien longtemps, les cartes ont été redistribuées et le LKP a bien du mal à gérer son conflit, aujourd'hui son "chaos", sans se
replonger dans l'inconscient collectif qui finira par réaliser qu'il est mené en bateau par des idéologues qui croient encore qu'on peut inventer un nouveau monde en faisant table rase
d'une économie qui a (ou qui avait) le mérite d'exister. Il vaudrait mieux discuter, négocier et ne plus "exiger" comme cela semble être devenu un credo.
Au delà de toute idéologie, nous serons rattrapés par une simple réalité : les licenciements massifs consécutifs à cette grève. Ce ne sont pas les békés ni les gros patrons qui paieront
le prix de cette grève, mais les milliers de petites entreprises qui survivaient déjà à peine, accablées par des dettes fiscales et sociales. Le LKP devrait comprendre que l'intérêt de
chaque guadeloupéen devrait passer avant celui d'une poignée de salariés. On est dans une impasse parce que certains ont décidé arbitrairement qu’il fallait 200 euros net / mois pour tout
le monde. On détruit notre économie pour cela. On détruit nos emplois pour cela. On détruit notre tourisme pour cela. Est-ce que 200 euros pour améliorer le pouvoir d'achat de quelques
uns n'est pas tout simplement en train de créer un problème de pouvoir d'achat pour les autres, ceux qui ont d'ores et déjà perdu leur emploi, même s'ils ne le savent pas encore ? La
victoire, si elle vient un jour, aura pour certains, un goût amer. J'espère qu'ils se souviendront alors de ceux qui leur ont fait des promesses, qui les ont conduits sur ce chemin et
qu'ils ont suivis aveuglément. C'est à eux et à eux seuls qu'il faudra se plaindre.
Ce qui tue l'économie de la Guadeloupe, ce ne sont pas les monopoles, ni les oligopoles. Certes, cet état de fait doit être dénoncé, et des améliorations doivent être portées pour rendre
la vie moins chère en Guadeloupe. Mais alors comment rendre la vie moins chère ? En faisant perdre de l'argent aux entreprises ? En les obligeant à fermer sous la menace ? En leur
imposant une augmentation de salaire de 200 euros ? En brulant les entreprises ? En mettant au chômage les salariés ? En poussant au dépôt de bilan les plus fragiles ? En encourageant les
licenciements économiques qui ne tarderont pas à tomber à l'issue de cette crise ? En mettant des barrages ? En faisant fuir les touristes ? En détruisant les infrastructures (routes,
abribus...) ? En affamant la population ? En empéchant les enfants d'aller à l'école ? En donnant de notre pays une image détestable ? Est ce qu'un seul de ces moyens évoqués et qui
sont bel et bien ceux employés actuellement par le LKP fera baisser les prix et mettra fin aux monopoles et aux oligopoles ? Si on en arrive là aujourd'hui, c'est que ni nos hommes et
femmes politiques, ni l'Etat, ni les associations de consommateurs n'ont fait leur travail. Mais la méthode qui consiste à détruire l'économie n'est pas une solution. Il faudra voir le
résultat. Il y aura plus de chômage. Plus de difficulté pour les entreprises à embaucher à cause du coût du travail important. Plus de faillite d'entreprises. Plus de travail au noir et
encore plus d'abus des travailleurs. Contrairement à ce que l'on veut faire croire, les grosses entreprises sont celles qui encadrent le mieux leurs salariés. C'est là où il y a des DRH,
des comités d'entreprise, des délégués du personnel, des NAO. C'est là où le travail illégal est le plus difficile à mettre en oeuvre. En revanche, qui contrôle les petites entreprises ?
L'erreur, c'est de s'attaquer aux grosses entreprises et de les stigmatiser alors qu'elles représentent moins de 5% des entreprises de Guadeloupe et à peine 20% des salariés. Le gros des
salariés, les 80% restants sont donc ailleurs, répartis sur 10.000 entreprises de 1 à 9 salariés. Alors quand j'entends dire sous une forme revencharde que "les gros peuvent payer", il
faut savoir que beaucoup de gros sortiront sans trop de difficultés de cette crise, ce qui ne sera pas le cas de beaucoup de petites. Les grosses entreprises deviendront encore plus
grosses, plus riches et plus fortes, puisque la grève se sera chargé de tuer les plus petites. La méthode employée par le LKP, aura donc au final, l'effet inverse de celui escompté : plus
de chômage, de pauvreté, de précarité, et le renforcement des monopoles et des oligopoles, car dans une économie affaiblie, ce sont encore les gros qui s'en sortent le mieux.
Il a suffit que Domota parle de pwofitation pour que tout le monde se mette à reprendre en coeur le slogan. La pwofitation n’est qu’une vue de l’esprit tant qu’il n’y a pas de données
chiffrées et objectives. Alors combien de rapport ont été produits par le LKP pour démontrer la fameuse pwofitation ? Aucun !!!!
Jusqu’à ce jour, nombre de rapport on été produit par des commissions indépendantes ou le gouvernement, et si ces rapports font état de quelques interrogations, on est encore loin de
pouvoir déterminer qu’il existe en Guadeloupe un système de pwofitation organisé par la caste béké comme aime à le répéter le guru Domota.
Cette histoire de pwofitation organisé est donc une stupidité, un pur slogan destiné à embrigader les foules et les cerveaux les plus faibles.
2) Ceci dit, il y a effectivement en Guadeloupe nombre de problèmes, et j’ose dire, comme partout ailleurs. Le taux de chômage dans les autres iles de la Caraïbe est approximativement le
même qu’en Guadeloupe et en Martinique. Ce n’est donc pas le propre de nos îles françaises.
3) A moins d’être complètement aveugle voire totalement stupide, on ne peut nier que les défaillances d’entreprises ont été nombreuses après les 44 jours de grève, et que ça continue. Les
licenciements concernent tout le monde et pas uniquement les membres du LKP (d’ailleurs, je me demande qui peut sérieusement croire ça !!!). Si la population s’est détournée si rapidement
du LKP (quelques mois), c’est bien parce qu’elle a souffert et qu’elle n’a rien gagné.
4) Pour former et recruter des jeunes, il faut des entreprises en bonne santé. Le LKP ayant fragilisé le tissu économique et affaibli les entreprises, les jeunes ont encore moins de
chances d’être formés et embauchés. C’était donc une stratégie stupide, suicidaire et contradictoire. En tout cas, le résultat ne fait aucun doute. C’est bien pire qu’avant pour l’emploi
en Guadeloupe.
Conclusion :
LE LKP a fait avancer la Guadeloupe, oui, mais hélas vers un gouffre plus profond. C’était une stratégie de syndicaliste minable, peu soucieux des répercussions sur l’économie et l’emploi
qu’ils prétendaient pourtant défendre. Le peuple veut vivre mieux, pas moins bien. Après avoir cru aux promesses de Domota, la population n’attend plus rien du LKP et se retourne vers des
voies plus légitimes, notamment celle des urnes. Le LKP a donc perdu la bataille, et par la même occasion, la guerre. Le LKP n’a plus aucun poids.
Dolto
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