Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Le Front National a-t-il le SIDA? par E.Boulogne.

Cordon-S.gif






Dans le livre d'André Malraux, Les chênes qu'on abat, où l'écrivain rapporte sa dernière journée passée avec le général à Colombey, de Gaulle, s'exclame, je cite de mémoire : «  vous verrez, ils vont détruire l'oeuvre de restauration nationale que nous avons avons entreprise. Ils retourneront à leurs jeux. La quatrième république n'est pas morte ».

De fait, c'est l'impression qu'ont actuellement ceux des Français qui ont assez vécu pour avoir de la mémoire.

Non seulement la gauche, et ses notables typiquement troisième, ou quatrième république, à commencer par François Hollande, mais aussi une certaine « droite », si pitoyablement marquée par ces personnages grotesques jusqu'à la caricature que sont Borloo, ou Rafarin.

On se réclame pourtant du « gaullisme », mais cette posture est, de façon de plus en plus évidente, une imposture.

Guy Mollet qui, grand pratiquant de l'introspection s'y connaissait en bêtise, avait qualifié « la droite » de « la plus bête du monde ».

Comment lui refuser, sur ce point au moins, l'avantage d'une certaine lucidité?

Notre « droite » n'est même plus capable de transiger entre ses chapelles sur les décisions les plus évidentes à prendre pour se conserver et revenir au pouvoir, ce qui est son ambition. Pour en faire quoi? C'est un autre problème.

La gauche la tient. Elle a forgé, avec ses bataillons d'enseignants et de plumitifs à gage, l'image terrifiante d'une bête à man Hibê ( personnage terrifiant de la mythologie créole ) de la politique française le Front National assimilé, contre toute évidence pour quiconque possède un minimum de culture historique, au parti national socialiste d'Adolphe Hitler.

Et « la droite » s'est laissé aller à cette propagande insane, enfermer dans ce piège grossier.

Donc, pas d'alliance avec la « bête infâme ».

Au temps du général de Gaulle, la droite, sous sa main ferme et celle d'hommes de grande valeur, traitant comme il le fallait les problèmes français, les partis purement protestataires étaient réduits au presque « zéro politique ».

Mais quand nos « princes » de la politique politichienne, sont ce qu'ils sont devenus, quand le front national s'étant structuré, traite de vrais problèmes nationaux, et du quotidien des Français en temps de crise, quand il recueille les fruits de son discours, et de ses efforts, que sa côte électorale ne cesse de monter, ( les derniers sondages le donnent à 16% d'avis favorables ce 16 septembre ), tout change.

La gauche est nulle. Sa politique est suicidaire pour la France. Mais elle peut nager encore longtemps, si « la droite », d'une part reste prisonnière du mirage d'un FN Facho, et si, d'autre part, elle s'évertue, si j'ose risquer cet oxymore, à limiter son champ d'action aux querelles subalternes ( comme dirait le général ) entre petits chefs, Copé contre Fillon et vice versa, Juppé en embuscade ( parce qu'il ne s'est pas regardé depuis longtemps dans un miroir ? ), aux jaspinages des Borlo, et des Rafarin.

Car, comment gagner en refusant, sur ordre de la gauche ( unie sur ce point, et ce seul point, qui lui garantit la continuité dans l'exclusivité du partage des biens nationaux? ) en se coupant de 16% de l'électorat?

Si nous étions au théâtre il y aurait de quoi rire. Nous n'y sommes pas, hélas!

L'expression favorite de ces « humanistes » de café-concert, est :« il faut tracer, entre le FN et la classe politique, « un cordon sanitaire ».

Quoi, les électeurs du Front seraient-ils atteints du SIDA?

C'était en 1981 ou 82, à l'Assemblée Nationale. Le Sida venait de faire son apparition sur la scène mondiale. On ne savait rien de cette maladie. Epidémie? Pandémie ? Etait-elle une maladie d'homosexuels? Sa source était-elle en Haïti ? ( Pauvres Haïtiens ! ). Le KGB osait même lancer l'idée qu'il provenait d'un accident dans les laboratoires de recherches de la CIA, en quête d'armes biologiques contre le ….socialisme? ( sic!).

En plein Palais Bourbon, un médecin se demandait même si le virus pouvait être transmis par les moustiques. A moins que ce ne fut par la respiration!

Fermez le Ban!

Il fut aussi question d'enfermer les sidéens dans des espaces isolés, sorte de camps de concentration.

A Cuba, Fidel Castro, trouva l'idée intéressante, créa de nouveaux camps, non plus politiques comme les autres, mais spéciaux, à destination des « gays » de l'île martyre. Devenu vieux, malade, sentant venir le froid éternel, le vieux dictateur vient de se repentir et de demander pardon à ces malheureux.

Fidel était donc partisan de la politique du « cordon sanitaire ».

Mais quoi! Ce qui était déjà inadmissible en ce qui concerne les homos, serait-il honnête et judicieux pour les Français qui approuvent Marine Le Pen, à tort ou à raison?

Mais, la démocratie, camarades? La dé-mo-cra-tie, les « dwas » de l'homme, qu'en faites-vous? 1244582482656.jpg

L'électorat français est actuellement de 43.000.000 de citoyens.

Si le FN possède, à ce jour 16 % de cet électorat qui lui fond confiance, soit 6.880.000 ( six millions et huit cent mille ) de personnes, faut-il les interdire de vote? Les mettre au rancart?

Au nom de quels principes dé-mo-cra-tiques, camarades? MHHHH?

Et ceci, au moment ( on se demande pourquoi, naïvement ) où intensifiant la politique d'immigration, vous mijotez un changement de la Constitution, qui permettrait le vote des étrangers.

Bizarre? Pas pour tous le monde.

Il serait facile de vous confondre, et de vous reléguer, tout à fait légalement, et légitimement au rancart de la politique comme disait de Gaulle.

Heureusement pour vous vos adversaires s'appellent Copé, Juppé, Raffarin, Borlo, NKM, coupeurs de cheveux en quatre, minuscules représentants de l'espèce exécrable désignée par Nietzsche sous l'appellation de « derniers hommes ».

Faut-il que vous vous réjouissiez? Pas trop vite. Les Français sont un peuple étrange et imprévisible. La France, disait le général n'a cessé dans son histoire d'aller de la grandeur au déclin, avant de remonter la pente. La roue tourne. Vous êtes aujourd'hui au sommet du cycle. La descente est inévitable. Et vous le savez, Hollande. Il suffit de regarder votre bedaine, qui gonfle, qui gonfle. La frustration vous taraude. D'où cette boulimie dont chacun sait qu'elle est le symptôme le plus clair.

Et puis, peut-être viendra-t-il un faiseur d'ordre.

Car la nature a horreur du vide.

Mais chers lecteurs, gardons notre sang-froid. Ne nous donnons pas à n'importe qui.

Et en attente de cet inévitable, saisissons l'occasion du « moins pire », quand il se présentera, et dont nous parle Philippe Tesson, dans l'article qui suit.

 

Edouard Boulogne. 

 

le-pen-marine-front-national-1931198-jpg_1725279.JPG

De toute évidence, François Hollande ne s'est adressé hier aux Français que dans l'intention de se justifier des déboires qu'il a rencontrés dans sa gestion de l'affaire syrienne. On comprend que celle-ci l'embarrasse. Il a beau se rengorger de recevoir aujourd'hui les ministres des Affaires étrangères américains et britanniques pour mettre au point la prochaine résolution soumise au Conseil de Sécurité, il a beau affirmer que la pression exercée par la France a payé, ce qui n'est pas totalement faux, il a beau dire que l'option militaire doit demeurer, il a beau continuer à jouer les Rantanplan, il a beau rappeler avec abondance son fait d'armes malien, le fait est là : son exclusion du suivi de la négociation menée à Genève par les États-Unis et la Russie après qu'il a dû rendre des points à Obama et à Poutine est une humiliation dont il désirait se laver. Y est-il parvenu ? Il y a montré de l'habileté, mais le mal est fait et personne n'est dupe.

Pour la forme, c'est-à-dire pour habiller cet exercice d'autojustification, il fallait bien qu'il abordât quelques autres sujets. L'économie, d'abord. On restera sur sa faim. Le seul intérêt des propos satisfaits et assez incolores qu'il a tenus sur ce chapitre est, outre l'annonce d'une décision propre à provoquer la colère des Verts, la confirmation du sensible recentrage de sa politique économique. La lutte contre l'insécurité, ensuite. Là-dessus également, le discours, pourtant attendu, fut parfaitement lénifiant. En substance : "Je comprends l'exaspération de l'opinion, mais la justice doit prévaloir, toute la justice, rien que la justice." On a envie de répondre : laquelle ? On a envie d'ajouter : qu'allez-vous faire pour prévenir le crime si la justice absout le criminel et accable la victime ? Il croit nous rassurer : "Nous mettrons tous les moyens nécessaires pour la justice, pour la sécurité, pour la prévention, pour l'éducation, pour les bijoutiers (sic!)." Fermez le ban !

La droite est en train de se suicider

Restait un dernier sujet : le Front national et les ambiguïtés de l'UMP. Là-dessus, François Hollande fut excellent. Se gardant d'exploiter l'affaire qui parle d'elle-même, se contentant de rappeler rapidement quelques principes républicains convenus et rappelant malicieusement qu'en 2002 il avait voté Chirac. Et pourquoi en dirait-il davantage lorsque la droite est en train de se suicider ? Le désordre dans lequel elle vit depuis bientôt dix-huit mois vient de franchir un nouveau jalon avec le propos intempestif de François Fillon sur la préférence qu'il donnerait à un candidat du FN non sectaire plutôt que sur un candidat socialiste sectaire. Venant d'un homme qui dénonça naguère la droitisation de la stratégie de Nicolas Sarkozy durant sa campagne, cet engagement ne peut pas ne pas jeter le trouble dans l'esprit de l'électorat UMP, déjà éprouvé par la confusion qui règne à la tête du parti.

Marine Le Pen les rend tous fous. La voilà désormais au centre de la vie politique, adversaire commune des deux familles opposées qui se partagent le pouvoir par alternance depuis 1981 par la grâce d'une loi institutionnelle dont on mesure aujourd'hui les effets négatifs qu'elle peut induire. Gauche et droite sont concernées par la même menace. La gauche a longtemps conjuré celle-ci par la manoeuvre de diabolisation qu'elle a menée contre la droite modérée, mais qui tend à se retourner contre elle depuis qu'une partie de son électorat, déçue par sa politique, est tentée par un vote FN. Quant à la droite, faute d'avoir, au lendemain de l'élection par défaut qui porta François Hollande au pouvoir, réalisé son unité et reconstitué sa doctrine, elle a laissé le champ libre au Front national pour s'imposer comme opposant privilégié au pouvoir socialiste.

Ces défaillances, ces erreurs, ces ambiguïtés ont créé une situation dont la traduction électorale risque d'aboutir lors des prochaines consultations à une équation insoluble, le pays légal se dissociant plus encore qu'aujourd'hui du pays réel. Les politiques ont le devoir urgent de prendre conscience de cette perspective. À droite principalement, où l'explosion menace. La droite n'a plus de tête, tant que Nicolas Sarkozy considérera que le moment n'est pas venu pour lui de se déclarer. Attend-il qu'il soit trop tard ? Et qui donc, autre que lui ?

 

Philippe Tesson.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article