Une réaction à l'article de M.CH Rano.
( Cette réaction de lecteur, à l'instar du texte de M. Rano, qui la suscite, est ironique, et même sarcastique. Elle n'est pas faite pour
décourager, tout comme la décision que je prends de la publier. Le Scrutateur n'est pas fait pour cela. Le découragement n'est pas son fort, même quand la conjoncture, la légéreté, l'insouciance
et la bétise de beaucoup seraient de nature à y inciter.
Contre la bétise, nul ne peut rien, et peut-être même le St-Esprit!!!
Mais, lutter contre le découragement est un DEVOIR.Un devoir qui passe par l'étranglement de la naiveté.
Pour nous, aujourd'hui, aux Antilles, la détermination des points d'appui solides dans le combat pour notre nationalité française, pour nos droits,
pour l'avenir heureux de nos enfants, n'est plus aussi facile que par le passé, disons comme il y a une trentaine d'années.
L'époque où la gauche du Programme Commun de gouvernement qui conduisit F.Mitterrand au pouvoir, et qui rangeait les DOM dans le chapitre de la
politique étrangère, est révolue.
Alors, le choix de la droite comme point d'appui sûr, était clair. Des personnalités guadeloupéennes socialistes aussi éminentes que M.Lucien
Bernier en tirèrent toutes lesconséquences.
Aujourd'hui, les choses sont de moins en moins claires.Je n'ai rien de viscéral contre monsieur Nicolas Sarkozy. Mais je ne suis pas sûr (
euphémisme ) que cet homme ait pour l'outre-mer français un attachement viscéral. J'ignore encore si je voterai pour lui en 2012. Si cela devait se faire ce ne serait sûrement pas pour sa
bouille, ni par le fait qu'il serait LE candidat de "la droite". Je le dis en toute amitié à ceux qui ont, ( ou ont eu ) une cartede l'UMP ou de l'ancien RPR.
C'est d'abord sur nous-mêmes que nous devons compter pour que notre avenir ne sombre pas dans le chaos voulu par les séparatistes ( antillais comme
métropolitains, qui se comptent aussi bien " à droite" qu' " à gauche"). Tout vote qui se déterminerait sur la seule appartenance partisanne, sans autre réflexion ou considération, serait un vote
perdu, et même nuisible.
C'est cette lucidité, cette liberté intérieurs que je crois discerner dans l'article de M. Rano, et dans le commentaire de notre auteur-lecteur du
jour, et qui fait que je les publie l'un et l'autre.
L'un et l'autre nous invitent à la lucidité devant les belles paroles et les sourires enjôleurs de nos maîtres en tromperies électorales.
Permettez moi de souhaiter, en vous, lecteurs amis, la même lucidité, la même détermination quotidienne, et sans relâchement une seule minute, dans
vos rapports avec vos parents et amis. C'est ainsi que se livrent, et se gagnent les batailles.
Encore une fois en ce début d'année : Haut les coeurs.
Edouard Boulogne.
La réaction de notre lecteur :
Que dit M. Rano ? Que “Les Martiniquais” sont en train de mettre leurs doigts dans une prise de courant, ou, plus précisément, que les
zélus-charismatiques martiniquais sont en train de mettre, par abus de position dominante, les doigts de leurs électeurs et autres compatriotes dans une prise de courant, et que le Président de
la République ne demande pas mieux que de leur apporter son concours pour mettre une fois pour toute ces irréductibles gallo-antillais face à leurs contradictions.
Que voulez-vous ? À force de klaxonner, on finit par casser les oreilles de ceux à qui on impose le bruit.
« Vous chantiez ? J'en suis fort aise. Eh bien dansez maintenant ! » dit tout simplement M. Sarkozy, qui - comme bon nombre de Français de
France ou des Antilles - est fatigué de ces paons gonflés comme des outres et qui pétaradent leur suffisance puérile chaque fois qu'une tribune leur est donnée. Mais comme on entend qu’eux (il
faut dire que, « Nul n’aura d’esprit hors nous et nos amis », pensent-ils le plus sérieusement du monde) leur domination est quasiment assurée, notamment quant à l’idée (ou au prétexte)
que d’autres pourraient avoir de la nécessité d’éloigner fort opportunément la Martinique du reste de la communauté nationale. À propos de ces paons “léonisants”, il n'y a qu'à se rendre sur le
stand de la Martinique au Salon du Livre de Paris pour mesurer l’effet qu’une certaine intelligentsia martiniquaise (issue d'un savant métissage entre "Les Précieuses ridicules" et "Le Bourgeois
gentilhomme") peut produire sur les nerfs de ceux qui ne font pas partie de leurs troupes ni de leur troupeau. Quel que soit l'effet produit, nos zintélektuels et autres zélus messianiques au
nombril pharaonique n'en mettent pas moins en péril des centaines de milliers d’otages, en les exposant aux menaces d’un monde difficile et qui a bien d’autre priorités que de se prosterner
devant la supériorité de nos zélites zintélektuelles, supériorité qui serait hilarante si elle ne traduisait autre chose que le mécanique plaqué sur le vivant, quelque chose de plus redoutable
encore que de franchement comique, c’est tout dire.
Comme on aimerait dire à M. Sarkozy : « Doucement, Monsieur le président ! Laissez les Antilles se réveiller et les martiniquais
réaliser que le deuxième référendum de janvier 2010 fut une manipulation et qu’il ne pouvait se justifier qu’au cas où la Martinique aurait voté oui la première fois, ce qui ne fut pas le
cas. » Mais peut-être à ce moment-là, les plus hautes autorités de l’État avaient-elle déjà pris la décision de laisser s’éloigner ces insulaires si bruyants et si indifférents à leur propre
dérive, qui sait ?
En tout état de cause, quels que furent les avatars et les injustices de l’histoire dont nos zintélektuels et “grands guides” font un terreau
de frustrations et de revendications, celle-ci a conduit les Français des Antilles à un confort et à une sécurité que le sort du reste du monde et plus particulièrement celui d’Haïti devrait
amener les plus “comparaisons” à comparer afin de prendre la mesure du véritable intérêt du “peuple Martiniquais” et du “Peuple Guadeloupéen” dont ils ont peut-être, inconsciemment cela va de
soi, juré la perte. Tout ça, parce que la nature humaine, dans ce qu’elle a de vaniteux et d’irresponsable titille quelques majors, les poussant à jouer au grand de ce monde, et en d'autres mots,
à prendre l'incendie de leur "pays" pour un aimable barbecue, tout à fait idéal pour se faire griller quelques saucisses.
Au moins les Guadeloupéens, eux, savent faire la différence entre ce qui relève du domaine de l’animation, et ce qui relève de la construction.
Alors, amis Guadeloupéens, ne vous endormez pas, car personne ne peut prédire si, un jour, les politiques – en règle générale – comprendront ou non qu’il ne faut pas confondre récréation et
permission de saccager.
Fidel Joseph-Monchert.