22 Novembre 2011
Ce soir sur Guadeloupe 1ère, dans l'émission On en parle, et sous la direction de Jacky Massicot, il était question de la violence, dont l'actualité en Guadeloupe est, ces jours-ci, flagrante.
Tout n'était pas inintéressant dans les propos tenus, et les reportages présentés.
Autour de la table, des représentants de l'Etat, des politiques, et des membres de la société civile.
Les représentants de l'Etat ont été pondérés, et précis dans les analyses, et les chiffres qu'ils ont fournis. Pondérés malgré des attaques, non pas vives, mais hargneuses de certains des politiciens présents.
Madame Michaux-Chevry a été intéressante à entendre, malgré un petit dérapage dû au fait que cette dame, au mauvais caractère, n'a toujours pas digéré son échec au referendum de 2003 sur la question du changement statutaire. Là dessus, il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle change de disque. On ne se refait pas.
Elle a justement noté le rôle de la carence familiale dans le développement de la violence, et le recours aux stupéfiants pour tenter de compenser, en vain évidemment, l'immaturité, et le mal de vivre de beaucoup de jeunes.
Ce propos du maire de Basse Terre m'a rappelé celui, très étayé, émouvant, et percutant du père Lasserre, il y a déjà une quinzaine d'années, alors que lui et moi avions été invités par l'association des parents d'élèves du lycée de Baimbridge, a venir réfléchir avec eux au problème de la drogue.
Le maire de basse Terre en dépit de la justesse de son propos et de sa tonalité affective sympathique, n'en a pas moins été prise à partie avec grossièreté par un de ses voisins de table dans le studio. Oui, la violence est partout, même dans les studios où l'on
en parle, et de la part ce ceux qui prétendent réfléchir pour la réduire.
En Guadeloupe, les causes répertoriées ont été la carence familiale, le commerce de la drogue, l'influence de la révolution des moeurs engendrée par la mondialisation, le manque d'organisation de la société civile. Ce dernier point a été particulièrement souligné par Jacky Dahomay, dont les propos sur la nécessité de restaurer l'autorité, au niveau de l'Etat, de la famille, de l'école ont été frappés au coin du bon sens.
Le philosophe est resté plus discret sur les moyens d'y parvenir. Comment le lui reprocher? Car ces questions sont difficiles et délicates. Au moins faut-il faire auparavant le bon diagnostic.
Parmi les causes qui ont été ignorées de la violence chez nous. Il y a la violence verbale de certains, dont 3 ou quatre étaient présents sur le plateau, et se sont livrés au déballage ( inconscient ) de leurs malaises personnels.
Ce malaise éclatait sur leurs visages convulsés, et par les vibrations malheureuses et haineuses de leurs voix. Ils ont évidemment cherché à tout expliquer par le phénomène ancien, mais rémanant, selon eux, de l'esclavage, et de la violence constitutive de la Guadeloupe marquée par son histoire.
Comme si, tous les peuples, y compris Breton, ou Languedocien n'avaient pas connus de longues et durables époques d'effroyable et durable violence. Pour résoudre les névroses personnelles certains n'hésitent pas à projeter leur désordre intérieur sur la société tout entière, et à concevoir les actions à mener au travers de leurs fantasmes.
Mon propos est dur. Mais ne faut-il pas, aussi, rappeler ces vérités là?
Il ressort encore de l'émission de ce jour ( 21 nov 2011 ) que nous ne sommes pas seuls à souffrir de la violence, dans le monde, mais tout autour de nous dans la Caraïbe. Lucette Michaux-Chevry, a évoqué le sort tragique d'Haïti ( brièvement ). On aurait pu parler de la Jamaïque, de St-Domingue. Un reportage a montré la gravité extrême du problème à Trinidad et à Barbade. Comme quoi « l'independans nasyonale » n'est pas la solution impeccable dont rêvaient pourtant les malheureux que j'ai évoqués plus haut.
Et les solutions préconisées par Trinidad, n'ont pas trouvé d'approbation chez les politiques ( démocratie oblige ? ). Les représentants de l'Etat ont gardé, sur ce dernier point « de Conrart, le silence prudent ». On peut les comprendre. Mais ils n'en pensaient pas moins.
Marc-E Decap.