23 Mars 2013
L'heure du rassemblement est 15 heures. Quoique Guadeloupéen je suis à l'heure. Donc...en avance.
15h15, nous ne sommes qu'une quarantaine de personnes. Mais les journalistes d'une radio/TV sont là et interviewent Sully Tacite, le porte-parole des organisateurs. S'il s'agit des reporters de Guadeloupe 1 ère, je ne le saurai pas, car à l'heure de la diffusion du journal télévisé j'étais à la messes ( dimanche des rameaux ).
15h30, les gens arrivent par petits groupes.
15h40, la manifestation commence.
Combien sommes-nous? Environ trois cents cinquante. C'est peu, et...beaucoup.
C'est peu, compte tenu de la masse de ceux qui, en Guadeloupe, n'approuvent pas le projet de loi et le rejettent avec force.
Mais c'est beaucoup aussi. Car nous sommes un samedi après midi, il est quinze heures, le ciel est tantôt d'un bleu pur et aveuglant, tantôt partiellement couverts de gros nuages lourds et réverbérants. Le soleil darde des rayons de feu, et sous nos semelles le béton rougeâtre de la place de la victoire, conçu jadis comme une « Place Rouge » moscovite par l'ancienne municipalité du docteur Henri, nous oblige à une sorte de danse de Saint-Guy, amusante, peut-être, mais fatigante pour éviter les brûlures de petons, et des relents de barbecues.
C'est beaucoup, compte-tenu de l'absence d'aide des municipalités, prudentes, car elles dépendent, pour beaucoup, du pouvoir parisien, et de son représentant local M ( censuré ).
C'est beaucoup car les organisateurs sont des amateurs, des gens qui se sont dévoués corps et âme pour le succès de l'entreprise, mais sont encore des novices en la matière.
Et puis ils n'ont pas d'argent pour amener par cars entiers les brebis municipales. Quelqu'un me dit en souriant gentiment : « vous n'avez pas annoncé pour l'après : un lunch, avec sandwiches, et boissons fraiches (ou alcoolisées ).
Nous rigolons. Mais c'est quand même pas mal, 300 à 400 personnes arrachées à la sieste du samedi après-midi, à la plage, aux délices du feuilleton TV, c'est le top. Enfants, parents, grands parents, dans une ambiance bon enfant sont là. Ils écoutent parler les animateurs, et le porte-parole Sully Tacite.
( Sully Tacite porte parole convaincu et
covainquant ).
On est sérieux aussi.
Pas une fausse note, pas une manifestation d'homophobie. Personne n'est venu pour ça, pour accabler des frères et soeurs humains aux goûts particuliers. Il n'y a pas ici, d'aigres amateurs de pogroms. Mais, des chrétiens ( pour la plupart ) sont venus pour refuser, comme ils en ont le droit ( et le devoir, en conscience ), un projet de loi malsain, dangereux pour l'avenir du pays et des générations futures.
Foule colorée, diverse, joyeuse pour une CAUSE, pas pour le gain d'une voiture, d'une moto, d'un tee-shirt. C'est bien, c'est cool, c'est rare. Et c'est...guadeloupéen! ( Un papa et son petiot ).
Je rencontre des anciens élèves, et certains sont venus avec leurs petiots. Des grands pères aussi et grands mères, dont certaines sont des pasionarias de la cause.
( Une toujours jeune grand mère, pasionaria
souriante, à la voix puissante ).
C'est bien, mais on fera mieux la prochaine fois.
Plus de deux heures passent. Le temps est venu de se séparer.
On se quitte peu à peu. Les derniers à partir, sont...encore les organisateurs. Il faut ranger le matériel, remettre tout en ordre.
Les premiers, les initiateurs, sont aussi ceux qui sont les derniers sur le terrain.
C'est le propre des responsables, toujours.
Mais ils ont la satisfaction du devoir bien accompli.
La joie de l'âme est dans l'action.
E.Boulogne.