6 Novembre 2013
( Ci-dessus : portrait d'une humaniste incritiquable ! sauf pour les "racistes" ).
La bourde, d'une sosotte du Front National ( exclue de ce parti depuis lors ) sert de prétexte à la gauche, et à une partie de la droite molle, à
relancer le « débat » sur un racisme supposé consubstantiel à la société française. Est-ce un hasard si cette « relance » s'effectue au moment où les socialistes après un an
de « gouvernement » se trouve au plus bas dans l'opinion publique, et où 91% des Français selon un sondage, ce jour, ( oui, quatre-vingt onze pour cent ) estiment que le gouvernement
devrait changer de politique.
Affolés, les hollandistes ( et non les Hollandais, qui ne nous ont rien fait, selon la novlangue qui tient lieu de babil au monde médiatique ) tentent d'en revenir au bon vieux recours à la « morale », et à « l'antiracisme » en particulier. Morale? Ethique? Non. Pas ça et pas eux.
Ce midi, sur LCI, trois journalistes, de même tendance « morale », sous la direction habile de Michel Field, ( qui se paya le luxe de constater le caractère unanimiste des susdits, et de jouer à l'opposant, alors qu'ils étaient SES invités!!! ) s' évertuaient à faire passer le message, ce pour quoi ils sont payés.
L'un d'eux, M. Durpaire, a même suggéré que l'utilisation de l'expression « politiquement correct », était d'inspiration raciste, et réactionnaire. Et l'on devine, qu'étant métis, si l'on n'est pas d'accord avec son assertion c'est que l'on est « raciste ». CQFD.
Le procédé est un peu gros. Ainsi, si l'on s'affiche opposée à la politique pénale de Mme Taubira, ou si l'on combat sa fameuse loi sur le mariage dit pour tous, c'est parce qu'elle est noire, et qu'on la considère comme une guenon. La ficelle est un peu grosse.
Résister à cette tactique d'intimidation par « l'anti-racisme », passe par le sang froid et la réflexion. Que nos lecteurs me pardonnent, mais l'indignation ne suffit pas.
Il faut argumenter, et pour ce faire ( utilement ) il faut lire, prendre du temps, et écarter de soi toute haine, quelle que soit l'aversion que l'on puisse ressentir pour des provocateurs de profession.
C'est pourquoi je réédite deux articles de fond sur cette question que je vous propose dans cette perspective de combat intelligent.
Que ceux qui les trouveraient trop longs me pardonnent, mais c'est alors parce qu'ils ne sont que des innocents, et des geignards qui préfèrent larmoyer plutôt que de se battre vraiment..
Voici, ces articles. Bonne lecture, bon travail. Le Scrutateur n'est pas un blog d'expression d'humeurs plus ou moins justifiées. Il est, ou du moins se veut un arsenal de combat intellectuel. Là où se joue à moyen et long terme, les victoires ou les défaites. ( ces articles peuvent être lu et médités en une...ou plusieurs fois, lentement, et même en prenant des notes. ).
Edouard Boulogne.
( I ) Réflexions sur le racisme, par E.Boulogne.
http://www.lescrutateur.com/article-5941388.html
« Ce que le pseudo-progressisme nomme racisme est un mélange confus, où
les plus équitables mesures de conservation nationale sont sommairement assimilées aux manifestations les plus répugnantes de la haine raciale. A force de trouver partout du racisme et de nommer
racisme n?importe quoi, les progressistes banalisent la notion et annulent la culpabilité qu?ils prétendaient renforcer ».
Henri Hude.
(In Ethique et politique, éditions Universitaires).
Pourquoi je ne suis pas antiraciste.
(Ce texte est l'un des 95 chapitres de mon livre « Libres Paroles », paru en mars 2004, un abécédaire politique, destiné à aider à penser un certain nombre de problèmes et de notions clés
du débat politique actuel. Le livre est en vente dans toutes les librairies, et peut être aussi commandé à l'auteur, contre un chèque 30 euros, à l?ordre d'Edouard Boulogne, et à l'adresse du
Scrutateur).
Je suis Guadeloupéen.
J'ai fait toute ma scolarité jusqu'au baccalauréat au vieux lycée Carnot de Pointe-à-Pitre. Depuis mon retour en Guadeloupe après des études supérieures à Paris,
j'enseigne la philosophie à Pointe-à-Pitre? Quatre classes terminales, plus de cent élèves par an, depuis bientôt quarante ans. Cela fait du monde!
J'ai beaucoup écrit aussi, me suis beaucoup exprimé, oralement : conférences, causeries, débats radiodiffusés.
Mes dizaines de condisciples, mes milliers d'anciens élèves, de lecteurs, auditeurs, ne m'ont jamais pris en flagrant délit de racisme. Quelques fanatiques cependant
m'accusent d?être, sans le dire, un raciste rentré, refoulé, caché. C'est le classique procès d'intention. Robespierre vous envoyait jadis à la guillotine sur simple suspicion de royalisme. Nazis
et communistes pour des "motifs" analogues vous broyaient, torturaient, gazaient.
Quoique pensent ces inquisiteurs inlassables, ces pourvoyeurs de charniers, ces grossistes du crime, je ne suis pas raciste, je méprise cette abjection; je suis
a-raciste!
Personne cependant ne me fera m'engager sous la bannière de l'antiracisme. Il y a dans les rangs de cette cohorte, quelque chose de fade, fourbe, torve, qui ne me
revient pas. Je vais tenter de dire pourquoi.
(1)Qui est raciste?
L'observation du monde animal est déjà utile à notre instruction. Partagez en deux par une cloison étanche, une ruche d'abeilles.
Au bout de 35 heures l'agressivité croit entre les deux hémi-ruches. Au bout de huit jours si l'on enlève la cloison, les deux groupes, devenus étrangers se livrent une lutte à mort. Si la même
paroi est percée de trous de un millimètre, puis de 2,5 millimètres, les abeilles qui peuvent se sentir, ou même échanger de la nourriture, deviennent, en proportion plus ou moins
conviviales.1
L'homme est un animal, aussi. Probablement l'agressivité des groupes humains a-t-elle, parmi d'autres, des causes comparables à celles que l'on vient d'évoquer. On ne
parlera cependant pas de "racisme" des abeilles .C'est que l'homme est un animal doué de raison, et d'imagination. Pour qu'il y ait "racisme" il faut que rentre en jeu la capacité de discourir,
de rationaliser, de justifier les penchants, les désirs, les passions, les ranc?urs, les intérêts, raisonnables ou non, nobles ou méprisables. Le loup mange l'agneau et va dormir. L'homme tue
l'homme et justifie son crime en faisant de sa victime, le méchant dont il fallait purifier l'univers. Et pourquoi ce méchant ne serait-il pas le raciste, réel ou imaginaire, dont il fallait se
"protéger"?
Tel est le racisme : une idéologie, la rationalisation aberrante de l'agressivité entre groupes et individus. Au regard de la science actuelle, cette idéologie n'a rien
de scientifique. Les généticiens en tombent à peu près tous d'accord. Le professeur Albert Jacquard, (et la communauté scientifique), écrit que le concept de race ne correspond " à aucune réalité
définissable de façon objective". Il existe cependant des groupes biologiquement homogènes qu'on appelle races, à partir de classifications portant sur la couleur de la peau, la souplesse ou le
moutonnement des cheveux. A.Jacquard, (en 1981) pense qu'une recherche sur ces groupes n'est nullement raciste tant "qu'elle ne vise pas à fonder une hiérarchie de valeur entre ces
groupes."
Le racisme apparaît donc clairement comme une tentative de hiérarchisation en valeur des races, une idéologie tendant pour les races qui se croient supérieures à
éliminer les autres, ou à les asservir. Il consiste en une sorte de diabolisation d'une différence. Et il apparaît comme une tendance très naturelle de tous les groupes humains à se considérer,
au départ, comme le prototype de l'humanité.
Des études philologiques révèlent que les Gitans se dénomment "romanichels"(de "rom", qui signifie homme), de même que les Serbes (de "sar" : homme), et les Bantous,
les Aïnous, les Canaques.2
Grecs et Romains eux-mêmes malgré leur haut degré de civilisation distinguent encore les citoyens de "l'Urbs" ou de la "Polis" et les autres, les"
barbares".
C'est le christianisme qui le premier, condamne le racisme à sa racine en proclamant qu'il n'y a plus ni juifs, ni Grecs, etc, mais des créatures humaines faites à
l'image de Dieu.
Le christianisme nous appelle donc à surmonter une tendance naturelle au racisme, avatar du péché, notamment par une meilleure compréhension intellectuelle de la
nature de ce vice.
Il y a un racisme d'intérêt. Par exemple l'idéologie du nègre paresseux par nature, qui justifie le maître (à ses yeux) d'exercer un pouvoir de contrainte
arbitraire.
Il y a un racisme, disons "abréactif". Le psychanalyste André Stéphane, dans son livre "L'univers contestationnaire" rapporte qu'un soldat Allemand, dans un camp de
concentration, transperce d'une baïonnette un prisonnier Russe affamé, qui s'est jeté sur des détritus pour les consommer, en criant : "ce n'est pas un homme, c'est une bête"! Honteux, au fond,
de lui-même d'être un rouage du système qui dégrade les prisonniers, le gardien se justifie en transformant, fantasmatiquement, la victime en bête et le bourreau en justicier
purificateur.
Il y a, enfin, aussi, trop souvent le racisme cynique de ceux qui, par pure volonté de puissance, et opportunisme politique, manipulent les masses en leur offrant des
boucs émissaires commodes, tout en revendiquant le rôle de sauveur!
(2)BASTA!
Nous sommes donc tout à fait portés à croire que tout homme sensé, de tradition chrétienne, devrait être
antiraciste.
L'analyse des groupes qui se réclament de cet "antiracisme" révèle cependant une réalité plus complexe, et appelle à la prudence.
( En Guadeloupe, une affiche antiraciste, humaniste, et digne en tous points d'admiration ).
En France, actuellement, il n'est bruit sur le sujet que des propos de Jean-Marie Le Pen sur "l'inégalité des races". J'ai déjà dit mon exaspération devant ces propos choquants, inutilement provocateurs.
Mais il faut se garder de faire du président du Front National, le bouc émissaire trop commode des inconséquences de la classe politique
devant les vrais problèmes que posent à la nation française l'immigration massive et incontrôlée sur son sol, de millions d'étrangers venus de pays les plus divers, et de m?urs ou de religions
les plus variées, parfois incompatibles avec les nôtres.
Je ne serai pas de ceux qui défilent sous les bannières d'un antiracisme qui fait de Le Pen le grand méchant blanc qui déteste tout ce
qui est basané, le nouvel Hitler, etc!
BASTA!
Par l'action de ces gens, subtilement, et constamment relancée par des médias aux ordres des puissants lobbies antiracistes, s'affirme,
s'instille, s'insinue dans chaque conscience, l'idée qu'il n'y a qu'un seul racisme, le racisme blanc.
Et ceci, bien au-delà de la France, dans le monde entier, par le biais d'organisations internationales comme l'O.N.U, l?UNESCO, et
d'innombrables associations:(S.O.S-Racisme, la L.I.C.R.A,le M.R.A.P,etc), nonobstant la bonne foi individuelle de nombre des membres de ces associations qui n'ont pas conscience d'être
manipulés.
(3)PETITE PANOPLIE DES RACISMES.
Car le racisme, quand on a compris sa nature, est comme Protée, il prend bien des
visages.
Il y a le racisme inter-groupe de couleurs.
-Blancs contre blancs, par exemple. Au siècle dernier Renan, germanophile, oppose blancs du nord de l'Europe aux blancs du midi
"étourdis, légers, paresseux". Son ami Gaston Méry écrit que "Provençaux" Languedociens, Aquitains, ne valent pas plus cher que les juifs".
-Noirs contre noirs, aussi, comme récemment au Rwanda : Tutsis (peuple supérieur) contre Hutus (race d'esclaves).Un million de morts pour
l'instant.
-Juifs contre Juifs. Pierre-André Taguieff et Gilles Kepel, séparément, dans plusieurs ouvrages ont rappelé les antagonismes et le mépris
qui au fil des années, après la création d'Israël en 1946 ont opposé juifs ashkénazes (d'origine européenne ou nord-américaine) et sépharades (juifs d'orient).
Kepel, par exemple, écrit :"C'eût été déchoir, pour une famille originaire de Pologne, que de donner sa fille, par un de ces mariages
arrangés de rigueur pour les étudiants du yeshiva, à un Benssoussan ou un Abitbol, désigné du sobriquet péjoratif de Frenk fût-il une lumière de la Torah!"4
Il y a même un racisme de certains groupes juifs, fondamentalistes, à l'encontre du reste de l'humanité. Ainsi la revue de la Jeunesse
loubavitch de France explique à ses lecteurs : "si Dieu a créé l'univers entier selon la division fondamentale des quatre règnes : minéral, végétal, animal, et humain",[....]"il est écrit qu'il
existe en réalité un cinquième genre : Am Israel, le peuple juif. Et l'écart qui le sépare du 4ème genre-l'ensemble de l'espèce" parlante", humaine- n'est pas moindre que l'écart entre l'humain
et l'animal".(sic).5
Ne parlons pas de l'opinion des Japonais sur les Chinois, et réciproquement, opinions à caractère raciste et non seulement nationaliste,
comme le révèle l'étude de la formulation idéologique des antagonismes.
Il faut avouer que du "Nouvel Observateur" à "Tribune juive", en passant par "l'Humanité" ou "l'Express", ces racismes là ne sont guère
évoqués. Pas plus que le racisme noir anti-sémite. Ainsi le pasteur noir Jessie Jackson, ancien candidat à la candidature à la présidence des Etats-Unis, a traité New York de "ville youpine" à
cause de l'influence qu'y exerce, de fait, la communauté juive.6 Qui le sait en dehors des quelques milliers de lecteurs d'un ouvrage de plusieurs centaines de pages? Mais quelle clameur
(justifiée d'ailleurs) si Le Pen avait parlé de Paris ville youpine! Quelle effervescence dans les salles de rédaction!
Henri Emmanuelli préconisait hier, l'interdiction en France du Front National. Ce propos m'a rappelé un texte du philosophe polonais
Leszek Kolakovski :"Si l'on définissait comme racistes les opinions qui proclament la supériorité de certaines races sur d'autres et réclament des privilèges spéciaux pour les races supérieures
au détriment des races inférieures, la valeur d'une interdiction légale de telles idées serait dérisoire, car il est rare que les formes de racisme réellement importantes dans les sociétés qui
connaissent des conflits raciaux soient formulées de cette manière ; aux Etats-Unis la 1ère et la moins contestable victime d'une telle loi serait le mouvement des Black
Muslims."
En Guadeloupe même, on n'a pas oublié ce leader politique de l'est de la Grande Terre qui protestait contre le vote des "allogènes" (des
électeurs européens récemment installés sur le territoire de la commune, que cette personne, alors membre du parti communiste guadeloupéen soupçonnait de ne pas voter pour elle),ou encore,
à la même époque, à propos d'une réélection de M.Lucien Bernier(pourtant métis) à la mairie de St-François, ce propos du Progrès Social, l'hebdomadaire de Me Félix Rodes : "Il faut que le peuple
guadeloupéen ouvre grand les yeux pour constater que ce n'est pas en confiant tous les postes à ceux qui n'ont pas ou presque pas de rapport avec sa couleur (souligné par nous), qu'il sera plus
heureux".
Ou encore dans le journal martiniquais "Le Naïf"8 ce propos du journaliste Henri Pied qui s'adresse à l'homme politique
d'extrême gauche Arthur Régis :"Voici des années que Régis s'en prend avec une violence verbale aux "blancs" sans avoir jamais ni battu, ni injurié, ni manifesté concrètement la moindre animosité
personnelle à l'encontre de l'un d'entre eux"!
Si de tels propos ne tombent pas sous le coup des lois pénales antiracistes, alors les mots n'ont plus de sens. Pourtant ils n'ont pas
été sanctionnés, ni même dénoncés sinon par Guadeloupe 2000.Le président de la Licra, de l'époque (section de la Guadeloupe), interpellé par moi dans une lettre ouverte n'y répondit
pas.
Ce vacarme étourdissant d'un côté (contre Le Pen), ce silence énorme des infinies belles consciences de l'autre ne pose-t-il pas
problème?
(4)Les orphelins de Lénine.
En 1989 tombait le mur de Berlin, et en 1991 s'effondrait à Moscou l'énorme et
sanglant mensonge du totalitarisme communiste.
Restèrent orphelins, ceux qui y avaient cru et ceux qui en avaient vécu. Les premiers ont, soit sombré dans la morosité, soit
ouvert les yeux à une autre lumière.
J'ai vu se rapprocher de moi des gens qui ne m'avaient pas parlé depuis 20 ans!
Ceux qui en avaient vécu, enseignants marxistes, journalistes, éditeurs, animateurs en cultures diverses, apparatchiks syndicaux, communaux, etc, à l'esprit
imprégné de marxisme-Léninisme, et qui ne savent que "faire la Révolution", cherchent aujourd'hui comment la réaliser "autrement".
Le marxisme repose sur l'idée de lutte, de dialectisation des rapports sociaux : lutte des classes, mais aussi lutte des races, des
jeunes contre les vieux, des femmes contre les hommes, etc, etc.
C'est à cette dialectisation radicale des rapports sociaux sous de nouvelles formes que nous assistons ces temps-ci.9 L'antiracisme est
un des moyens de la nouvelle utopie révolutionnaire.
(5)La face cachée du racisme.
Un nouveau conformisme s'est créé : le "politiquement correct".
Si vous n'êtes pas de gauche, vous êtes un nazi, un fasciste, un salaud.
Si vous prétendez qu'il n'y a pas que les blancs qui sont racistes, c'est que vous en êtes un (et si c'est un noir qui l'affirme, il
n'est qu'un traître, un Judas, un "nègre à blancs")etc.
Si vous n'êtes pas antiraciste vous êtes un suppôt du racisme hitlérien ("Nous avions déjà Le Pen et Debré, nous ne voulons pas en prime
Jean-Paul 2"{sic}disait récemment le trotskyste Alain Krivine dans un amalgame vraiment époustouflant!).
Voici pourquoi je ne suis pas antiraciste.
Je réclame le droit de dire qu'il y a des blancs racistes, mais aussi des noirs, des jaunes, des juifs, des hommes, des femmes, et que l'antiracisme (sauf
pour les naïfs de bonne foi qui y adhèrent parce que mal informés, il y en a hélas beaucoup) est un racisme subtil, qui veut tuer, bâillonner, étouffer, au nom de la morale totalitaire du
"politiquement correct".
Devant la montée de cette idéologie pernicieuse, des esprits libres de tous bords politiques s'inquiètent et commencent à réagir. Peu
avant sa mort, Annie Kriegel, l'historienne juive, qui fût communiste, écrivait : "La lutte "contre le racisme" est actuellement menée de telle manière qu'on aboutit inéluctablement à une
panracialisation des liens sociaux."
Et Pierre-André Taguieff : "Quand une idéologie morale ou humanitaire devient souveraine, l'ennemi (celui qu'elle combat) devient(à
ses yeux) intrinsèquement coupable, de sorte que l'on rend un service à l'humanité en le faisant disparaître, par euphémisme on dit : "en l'immolant"."10 .
Je regrette que la droite au pouvoir actuellement en France, (1997) se laisse intimider par le "politiquement correct". Ce refus de
prendre en compte les angoisses du petit peuple de France, le premier à souffrir de l'immigration massive de milliers d'étrangers, est la première cause du mécontentement sourd et grandissant
(après le chômage ) qui monte des profondeurs et va grossir les rangs du Front National.
C'est parce que nos gouvernants, par peur du "politiquement correct", du soi-disant antiracisme, par peur d'être disqualifié par le
nouveau terrorisme intellectuel, abandonne à Le Pen la charge de dénoncer d'incontestables périls, que celui-ci voit son influence grandir, malgré ses outrances, ses provocations
ineptes.
Il faut refuser le manichéisme de nos belles consciences néo-marxistes, refuser la pensée binaire, la fausse alternative : Bien - Mal,
droite = nazi, gauche = démocrate, blanc = raciste, etc.
Edgar Morin, un homme de gauche pourtant, écrit :"La projection hors de l'histoire du "fascisme" ou du "nazisme", devenus des repoussoirs
exemplaires et des objets de condamnation morale rituelle, ne peut que nourrir un nouvel obscurantisme : l'horreur légitime est alors mise au service du refus de comprendre."
Nos dirigeants comprendront-ils?
A nous de les y aider. Après tout, ils ne sont pas propriétaires de nos suffrages.
Edouard BOULOGNE.
Cet article a d'abord été publié dans Désinformation -Hebdo, La lettre de l'Institut d'Etudes de la désinformation, et publié sur Le Scrutateur, une première fois, en mars 2007. .
http://www.lescrutateur.com/article-5971128.html
Au moment où une nouvelle campagne électorale commence à occuper les esprits, le site internet Racisme antiblanc analyse les raisons pour lesquelles la gauche a besoin de ce racisme pour
exister.
Depuis deux décennies, une transition et un recentrage s'opèrent dans la pensée idéologique et le discours politique de gauche, d'une compréhension de la société en terme de lutte des
classes, dans laquelle «les bourgeois» tenaient le rôle de bouc émissaire, à une lecture raciste, en terme de lutte des races. Dans cette nouvelle vision des rapports humains, le blanc «nanti» a
remplacé le bourgeois d'autrefois. La personne de couleur, ou juive a pris la place du prolétaire d'antan. Pour comprendre les raisons qui ont conduit à cette dérive raciste de la gauche
française, il faut prendre en compte les événements historiques, démographiques et politiques qui ont marqué la fin du 20ème siècle et le début du second millénaire.
Au début des années 90, les bilans du communisme et du socialisme apparaissent dans toute leur horreur. Partout où ils sont parvenus au pouvoir, les communistes ont instauré comme
méthodes politiques la dictature, la torture, la censure, le goulag et la corruption. Ils ont anéanti la vie économique de tous les pays où leur délire planificateur a eu libre cours ; ils ont
fait des êtres humains placés sous leur gouvernance des esclaves soumis aux famines organisées et aux génocides sociaux programmés.
Sous les applaudissements des militants des partis «frères» d'Europe de l'Ouest, ils ont assassiné au minimum 80 millions d'êtres humains. L'idéologie marxiste est en faillite morale aux
yeux de la population et pour la première rois, le concept de lutte des classes n'est plus fédérateur mais, au contraire, devient un repoussoir, à cause du cortège de massacres et de génocides
sociaux qu'il a provoqués. Le communisme est largement déconsidéré : on sait désormais qu'il a échoué, dans tous les pays où il s'est hissé au
pouvoir, à apporter la moindre amélioration au sort de l'humanité.
Simultanément à cette grande reculade du communisme, le parti socialiste, en adoptant une orientation politique pro-européenne cesse d' exister autrement que dans le virtuel. L'adhésion
d'un pays à l'Europe implique en effet, quel que soit le parti politique qui dirige ce pays, qu'il se conforme à des règles communes. Avec la mise en place de l'Euro, les critères de convergences
imposés aux économies des pays de la zone Euro limitent la marge de manœuvres économiques et politiques des équipes dirigeantes, ce qui explique la similitude flagrante des politiques de la
gauche plurielle et de la droite modérée.En fait, C'est la même politique, celle des critères de convergence imposés par l'Europe, ce qui explique pourquoi la cohabitation de la gauche socialiste
et du RPR est possible : il s'agit en fait des deux têtes du nouvel aigle bicéphale de la politiquefrançaise, qu'on pourrait nommer le Parti Unique Européen.
Menacée de disparition à terme, la gauche française ne pouvant prétendre offrir une véritable alternative sociale et économique à ses alter-ego des droites pro-européennes, va recentrer
son discours autour de la question raciale, ce qui lui permettra de retrouver le schéma clef de tous ses vieux slogans. L'arrivée au sommet des appareils politiques des soixante-huitards de la
gauche plurielle explique la facilité avec laquelle s'est opérée cette transition.
Les membres de cette génération, en effet, n'ont pas grandi au temps des grandes luttes sociales des années trente, menées par leurs concitoyens, mais pendant la période de prospérité de
l'après guerre. Elevés, contrairement aux générations qui les précèdent et les suivent, sans connaître les privations de la guerre ou la crainte du chômage, entrés dans la vie professionnelle à
une époque où il était relativement facile de trouver
un emploi, issus de milieux universitaires et pourvus de ce fait d'un bagage qui, par la suite, les protégera plus que d'autres des rigueurs de la crise économique, enfin se ménageant aux
dépens des générations futures une sortie précoce de la vie active, ils forment une population privilégiée et considèrent l'ensemble de la société française à leur image. Pour eux, l'injustice
s'est toujours trouvée ailleurs que dans leur assiette : leurs héros sont des figures du tiers monde : Mao Tse Toung, Fidel Castro, Che Guevara ou Gandhi.
L'esprit moulé par le simplisme de la pensée marxiste, ils sont incapables de remettre en question une vision désormais obsolète du monde, mais aussi d'aborder la complexité de
l'après-mur : politiquement, on peut dire qu'ils fonctionnent, au propre comme au figuré, selon un schéma Prolétaires / bourgeois, Bons / Méchants, Noirs / Blancs...
A cette génération qui devra faire face à deux crises d'identités successives (l'abandon d'une politique économique de gauche puis la fin du communisme), qui se révélera incapable
d'apporter la moindre solution au chômage, l'apparition de deux autres problèmes, l'insécurité et l'immigration, va permettre d'éviter les remises en question douloureuses. Pour se démarquer de
la droite pro-européenne avec laquelle elle a plus de points communs que de points de divergences, et pour compenser la perte d'influence d'un parti communiste discrédité par la prise de
conscience dans l'opinion de l'escroquerie morale à laquelle il s'est livré, la gauche va inventer un nouveau clivage. Elle se déclare «antiraciste» face à la droite «raciste». Le récent succès
des verts illustre parfaitement ce point : stagnants depuis des années à cause de leurs idées qui n'entraient pas dans le clivage traditionnel gauche / droite, ils n'ont effectué une véritable
percée électorale que le jour où, reléguant au second plan leurs discours écologistes et donnant la priorité aux problèmes des immigrés sans-papiers, ils ont su habilement tirer parti de
l'immigration pour se rendre identifiables aux yeux des électeurs.
Les Verts incarnent parfaitement la situation de la gauche française : sans la défense jusqu'au-boutiste de l'immigration sous toutes ses formes, ils n'existent pas. Pour imposer le
clivage «gauche antiraciste» contre «droite raciste», la gauche française va utiliser principalement deux stratégies : D'abord, elle pose sur le problème de l'immigration une grille de lecture
héritée de la décolonisation. Elle adopte une lecture raciale des conflits sociaux.
Un dessin de Cabu, pour la couverture d'un ouvrage intitulé « Pour en finir avec le travail» illustre parfaitement la nouvelle vision sociale, raciale et historique de la gauche. Sur une
première image, qui dépeint le passé de l'humanité, on voit un de ses personnages fétiches, le gros «Beauf» français, en tenue coloniale, fouettant un Asiatique, un noir et un Amérindien (tous
trois dépeints avec les stéréotypes racistes les plus éculés).
Sous cette vignette, une seconde : les quatre personnages sont représentés en costumes d'hommes d'affaires et le Beauf semble effrayé par les trois autres hommes (toujours caricaturés en
utilisant des stéréotypes racistes) avec lesquels il est désormais en compétition. Il n'est plus question, dans cette nouvelle histoire du travail, d'une lutte des classes mais bien d'une lutte
des races.
Après avoir racialisé le débat social, la gauche va se livrer à une savante instrumentalisation du génocide juif par les nazis. Ceci lui permettra de recycler sans effort le discours
antifasciste, typique de la gauche et utilisé pendant des années au sein du parti communiste français par les négationnistes du goulag. Elle présente la politique nazie de déportation des Juifs
comme présentant des similitudes avec les problèmes de l'immigration. La couverture médiatique du procès Papon est révélatrice de cette méthode qui cherche à créer la confusion dans l'esprit des
citoyens. La démarche se poursuit aujourd'hui avec succès.
Aperçu généré le 11/03/2007 à 13:36:32