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17 Janvier 2010
L'UMP-Martinique,
plus "présidentielle" que le Président de la République, ou plus autonomiste que le député-maire de Fort de France ?
![]() A ceux qui s'interrogeraient sur les contre-performances de la"droite-présidentielle" à la Martinique, FRANCE-ANTILLES, dans ses éditions des 15 et 16 janvier apporte, sinon une réponse évidente, du moins un éclairage... lumineux. "L'UMP est partagée entre le OUI et le NON", nous dit le quotidien du 15. En ajoutant que Jean-Claude Granier - président du Comité départemental, ce qui n'est pas rien, même si l'homme n'est pas en première ligne, sabre au clair et taillant dans les rangs de son propre parti afin de se frayer un chemin vers le pouvoir - avait annoncé qu'il ferait clairement campagne pour le NON. Ses motivations ? Celles d'un homme honnête, dont les convictions ne sauraient se dissoudre dans quelque compromission de type billard à trois bande dictée par des calculs stratégiques qui, en politique, se révèlent parfois assez foireux. En effet, un jour il faut avoir le courage de dire non. Et plutôt deux fois qu'une. Jean-Claude Granier s'en est expliqué sans le moindre détour : "C'est à titre personnel que je voterai non. Je suis un départementaliste convaincu et je crains que la collectivité unique ne soit une rampe de lancement pour la troisième voie que prône le PPM. J'ai combattu l'autonomie en disant NON au 74 et je continue à le faire en votant NON le 24 janvier." Pour ceux qui comprennent le sens des mots, rappelons que c'est également à titre personnel que chacun est appelé à rendre des comptes (pour ceux qui croient en Dieu)lors du jugement dernier. Autrement dit, on est en droit de penser que le vote de M. Granier est celui de sa conscience, dans sa plus intime conviction, c'est-à-dire dans sa vérité d'homme. A ce stade , on devine - ce qui sera certifié par la suite - que ceux qui cherchent à se mettre en avant, les "vedettes", les quêteurs de pouvoir de l'UMP-Martinique s'engagent pour le OUI a partir d'une certaine brutalité d'appareil, tandis que les moins voyants, ceux dont l'engagement repose sur des principes plus que sur des ambitions de carrière, ceux dont la conscience morale prime encore sur les postures, votent en leur âme et conscience et s'engagent ou font profession de foi en faveur du NON. Quels que soient les coups dont les gratifie leur "famillle" poplitique. C'est sans surprise que l'on apprend dans le FRANCE-ANTILLES du lendemain que Jean-Claude Granier - président du comité départemental de l'UMP, rappelons-le - ne pourra plus se prévaloir de son titre lors de ses interventions publiques. Ceci, après sa déclaration de soutenir le non. En attendant un procès de Moscou - pardon, de Fort de France ? Cette attitude de l'UMP (qui s'est contentée, en décembre 2008 de s'abstenir, ne l'oublions, et ne s'est donc pas opposée à la "résolution largement majoritaire du "Congrès" d'imposer l'article 74 à la Martinique, diktat dont le Président de la République nous a délivré en remettant la décision entre les mains de la souveraineté populaire) est pour le moins... congressienne. Trop congressienne pour être rassurante. Rappelons que cette attitude se résume à peu près à ceci : "ou tu dis oui ou tu prends des baffes". C'est ce qui caractérise les penchants "démocratiques" des tenants de la redistribution des cartes, soit dans le cadre de l'article 74, soit, à défaut, d'une "nouvelle collectivité territoriale". Ces tenants du oui, dans leur imaginaire "patriotique", ont déjà remplacé "Adieu madras, adieu foulards" par "Adieu département, adieu droit commun". Et ils sont tellement persuadés de leur supériorité qu'ils s'attendent presque à ce que la France devienne un jour un département martiniquais, tellement la souveraineté martiniquaise doit s'exercer jusque dans les moindres prérogatives du pouvoir. Pour revenir sur terre, comment ne pourrait-il y avoir de dissensions dans la "droite martiniquaise", puisque celle-ci est tête en bas en matière de convictions, de principes, de projets et de stratégies et ce, depuis si longtemps, que cette "conquérante droite martiniquaise" a coiffé depuis des temps presque immémoriaux (et avec la vanité qu'on lui connaît) le bonnet d'âne de la famille "RPR-UMP" pour tout l'outre-mer français ? Pas seulement en termes qualitatifs : en termes de représentativité, principalement. Après un court flottement qui s'explique par un rapport de force menaçant et par l'attitude pour le moins autoritaire des forces qui se réclament de la "majorité présidentielle" (pourtant si minoritaires à la Martinique), Ralph Monplaisir, au nom du Parti Chrétien Démocrate dont il est l'initiateur local a lui aussi choisi de dire NON. Se souvenant de ce que veulent dire les mots chrétiens et démocrate ainsi que les obligations - de vérité et de respect d'autrui - qu'impliquent ces deux adjectifs dont se réclame son parti, il a asséné à son tour cet élémentaire constat : "(...) après avoir combattu l'idée d'autonomie, nous n'avons aucune garantie qu'elle ne sera pas relancée dans une troisième voie avec cette collectivité. Dans ce contexte, nous avons choisi de dire NON, par sagesse, préférant attendre la réforme nationale qui nous sera proposée". Et qui sera proposée à toute la France, de surcroît. Dans le cas présent, M.M. Granier et Monplaisir ne demandent rien d'autre que la certification de la Martinique dans le droit commun. Pour éviter toute polémique, ne faisons pas observer que Monsieur Laventure et Madame Maignan auraient tout de même pu se renseigner sur le projet de réforme dit "de réforme Balladur" avant de vouloir faire monter leur département - auquel ils sont si attachés - dans le train de l'autonomie derrière la locomotive Letchimy... Pour éviter toute polémique, ne faisons pas observer trop de choses... Ne faisons surtout pas observer que l'UMP-Martinique est tellement hors sujet que cette "famille politique" ne s'est même pas senti déshonorée de se faire donner, sur place, une leçon de bons sens élémentaire par... François Bayrou. Contentons-nous de relever que, dans son édition du 15 janvier, là ou FRANCE-ANTILLES aurait pu conclure en disant : "Et l'on s'étonne que la droite martiniquaise soit dans les choux depuis si longtemps", le rédacteur de l'article a cru pouvoir instiller perfidement à propos de la prise de position de Ralph Monplaisir : "Une déclaration qui laissera des traces dans le groupe des supporteurs du Président de la république, d'autant que le PCD* (*PCD, Parti Chrétien Démocrate) est une partie prenante de l'UMP et que la consultation a été initiée par le seul Président de la République." L'auteur de ce coup de pied de l'âne (le rédacteur de l'article donc) ne pouvait donner une plus belle occasion de préciser que le Président de la République ne force personne à voter oui et qu'il entend précisément clarifier le débat en mettant sur la place publique une question autour de laquelle les politiciens locaux se livrent depuis trop longtemps à toute sorte de désinformation, de manipulation et de tentative de prise de pouvoir avec des méthodes fort peu démocratiques. Le Président de la République, au contraire a donné un coup de pied au c... de tous les roquets du chenil politique local en donnant précisément au "peuple martiniquais" l'occasion de les renvoyer à la niche, quand ce n'est pas de leur dire "mach". Alors, l'UMP-Martinique, plus présidentielle que M. Sarkozy, ou plus autonomiste que M. Letchimy ? Robert Londres |