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9 Octobre 2009
Jeune lycéen des années 30 venu de Morne-à-l’Eau, je découvre qu’à Pointe-à-Pitre, un nom s’impose : Harold AUDEBERT, chef d’une entreprise en matériaux de construction, particulièrement le bois, recevant ses marchandises par la Darse. On disait de lui un commerçant d’une rigueur et d’une
honnêteté telle qu’il rivalisait et même dominait ses collègues d’à côté.
Un de ses fils semblait particulièrement s’intéresser à son activité, c’était Jean. L’avenir a fait croire qu’il avait beaucoup reçu de son père car à son tour, qu’est-ce qu’il n’a pas su transmettre à ses enfants et ses petits enfants !
Jean AUDEBERT m’a approché vers les années 40, peut-être en 1943. J’étais alors gérant de la station Shell de Gérard BLANCHET, pratiquement voisin de son entreprise. Il était devenu un de mes clients et un jour nous avons lié conversation. Quelle découverte ! Amabilité, mots mesurés, sourire engageant, poignée de main frisant la fraternité ; en somme rien d’un homme distant.
Commençait alors entre nous une amitié comme il savait la partager, l’entretenir et cela a duré jusqu’à ce jour. Cette vertu est trop précieuse pour s’éteindre ; elle continuera.
Brièvement !
J’ai approché Jean AUDEBERT quand en 1980 il est intervenu avec autorité lors du lancement de l’Assédic Guadeloupe ; il est intervenu pour faire élire Jean GOTLAND, premier président de l’institution.
J’ai mieux connu Jean quand président de ce qui est devenu aujourd’hui le Medef Guadeloupe, il fit un discours volontariste, voire provocant devant les autorités préfectorales de l’époque. On découvrait un homme courageux sachant prendre de lourdes responsabilités et en mesurant les conséquences.
J’ai connu et collaboré avec Jean AUDEBERT plus intimement quand président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Pointe-à-Pitre il savait écouter les conseils, suggestions des collègues élus, supportant au besoin les critiques mais décidant avec lucidité. C’est l’homme qui savait reconnaître la valeur des arguments de l’autre et même suivre des voies qu’il n’avait pas explorées lui-même auparavant.
Le temps me manque pour évoquer devant vous, tout ce que je voudrais dire de Jean AUDEBERT. Je ne peux manquer l’occasion de nous rappeler que les vrais amis sont rares. On ne les trouve et ne les reconnaît qu’aux moments des épreuves, des difficultés, de l’adversité même.
Dans ces situations, Jean AUDEBERT n’a pas manqué de volonté pour faire ou refaire son entreprise, avec l’aide des siens, l’une des plus importantes sinon la plus importante de la place.
J’ai aussi connu et collaboré avec Jean AUDEBERT dans les affaires. En tant que partenaire il me recevait dans son bureau sans se sentir dérangé et me reprochait toujours de repartir trop vite. Jean me portait une telle amitié que dès l’annonce de son départ j’ai voulu lui rendre ce simple témoignage et un hommage.
Jean enfin, si on peut terminer sur les valeurs de cet homme remarquable. Jean était un homme de foi. Partageant avec lui les valeurs chrétiennes on se retrouvait dans la piété et notre amour pour Dieu. On peut découvrir là, le ressort de sa vie. Ce bien inestimable a été transmis à sa descendance et retenu.
Jean croyait à la résurrection des morts. Je crois à la résurrection des morts. Je prie que Dieu n’efface pas son nom du livre de vie. Je prie pour le même bénéfice à beaucoup d’entre nous.
Alors cet après-midi disons : Jean et nous ce n’est pas fini. Nous pouvons nous retrouver et cela pour l’éternité voulue par notre Dieu.
Madame AUDEBERT, Derrick, Cédric, Joseph, Madame Petit, enfants, petits enfants, parents et alliés, vivons avec cette espérance, consolons nous les uns les autres.
Et vive l’amitié !
Paul Chovino.