Ce n'est plus Hara-Kiri, c'est Hara-Ki-fait-rire.
Quel sens de la responsabilité ! la lecture de cet article de L'Express
(.fr) est édifiante. Banal ! il a dit banal ! Justement, quelqu'un dont le nom figurait sur les listings de la HSBC me disait il y a quelques jours : « J'ai fait comme tous les pharmaciens qui
ont un peu de pognon, c'est banal ». Le plus effrayant dans cette affaire, c'est justement l'aveu : c'est banal !!! En effet, tout est désespérément "banal", dans cette affaire. Y compris
l'accumulation des coïncidences, la multiplication des dénégations (qui ne sont en aucun cas des démentis, c'est là, comme dirait Saint Jean qu'il faut faire preuve de finesse),
en passant par la tranquille assurance avec laquelle l'intéressé, après s'être présenté comme la victime d'un acharnement malveillant, parle de ses petites combines comme s'il s'agissait des
affaires de quelqu'un d'autres qu'il appellerait, par exigence intellectuelle, à relativiser.
Bravo l'artiste !
Le clown de service est sûr d'une chose : il ne
s'expose ni aux foudres du déshonneur, ni à celles des présumés juges. Pour ce qui est de l'honneur, il est bien placé pour savoir que ça repousse très vite (beaucoup plus vite que la mémoire).
Pour ce qui est des présumés juges il sait très bien qu'il ne lui feront jamais très mal : beaucoup moins mal en tout cas que les gens comme lui, quand ils s'en prennent à ceux qui ont le
désagrément de se trouver placés sous l'autorité de leur administration et qui doivent être sacrifiés pour que vive la bête.
Comme le disait Éric Woerth avant-hier devant
tous les micros qu'il rencontrait : « Je n'ai jamais menti (...) je suis un homme honnête ».
Il a oublié de dire « et qui assume la responsabilité de ses actes, pas cafteur pour deux sous, et pas le genre à diluer sa responsabilité dans la faute collective ». Voilà le genre de grands
serviteurs de l'État qui cherche à humilier et à punir les soi-disant fraudeurs (autrement dit ceux qui cherchent à soustraire leurs biens à la tartufferie législative, administrative et
judiciaire française (tartufferie à laquelle concourt tout ce qui prend la parole en public, à quelque titre que ce soit, en raison de la jusrisprudence Robespierre, le père, ne l'oublions pas,
de la... République).
Et puisque nous venons d'évoquer le père de la
République et ses oeuvres de vertu, lorsque vint le tour de Fouquier-Tinville (l'homme qui brandissait les fichiers aux heures exquises de l'éclosion de la République), celui-ci, face à ses
responsabilités se défendit : « Je n'étais qu'une hache : est-ce qu'on punit une hache ? ». Bref ! nous sommes bien dans la tradition républicaine : en deux siècles, rien n'a changé. Les
Français ont de quoi être contents, non ?