9 Septembre 2012
La baisse de popularité d'Hollande s'accélère Mots clés : François Hollande Par Albert ZennouMis à jour le 09/09/2012 à 22:58 | publié le 09/09/2012 à 22:49
Recommander SONDAGES - Depuis la première élection de Jacques Chirac en 1995, c'est la baisse la plus forte au sortir des premières vacances.
Cinquante-neuf pour cent de mécontents, soit presque 6 Français sur 10. Dans une dernière enquête publiée dimanche, le matin même de sa prestation sur TF1, François Hollande se voit créditer d'un sondage dont il se serait bien passé. Les Français interrogés par BVA pour Le Parisienjugent très sévèrement l'action du chef de l'État, installé depuis seulement quatre mois à l'Élysée. C'est une suite ininterrompue de mauvais sondages qui ont vu, dans tous les instituts, le président de la République chuter lourdement. Dans le baromètreOpinionWay pour Metropublié lundi matin, Hollande passe de 60 % de satisfaits en juillet à 46 % en septembre, soit une chute de 14 % en deux mois. Fin août, le baromètre Ipsos/Le Point faisait perdre 11 points d'opinions favorables au chef de l'État. Depuis la première élection de Jacques Chirac en 1995, c'est la baisse la plus forte dans les sondages au sortir des premières vacances.
Rentrée compliquée
François Hollande n'a jamais bénéficié d'un véritable état de grâce après son élection. En réussissant à transformer la présidentielle en référendum pour ou contre Nicolas Sarkozy, François Hollande a, de fait, pâti des effets secondaires de ce clivage politique très net. Contrairement à Sarkozy, qui avait su faire durer plus longtemps l'adhésion à son action, avec notamment sa politique d'ouverture et le ralliement de personnalités de gauche, Hollande s'est tout de suite heurté à une opposition forte. «L'électorat de premier tour est toujours massivement derrière lui, mais tous les électeurs qu'il a su agréger au second tour le quittent progressivement, explique Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion de Harris Interactive. La désaffection ne vient pas du peuple socialiste, mais de tous ceux qui l'on rejoint le 6 mai: aussi bien la gauche radicale qu'une partie du centre et même de l'extrême droite.» Le président chute dans l'électorat de la gauche de la gauche, avec les attaques répétées de Jean-Luc Mélenchon, et chez les Verts, avec les dissensions sur l'avenir du nucléaire. Bruno Jeanbart, directeur du département opinion de l'institut OpinionWay, se dit surpris par une baisse de popularité si rapide. «La rentrée s'avère plus compliquée que prévue, d'où le sentiment que l'exécutif cherche à accélérer le mouvement. Mais il semble que l'opinion ne comprenne pas très bien la stratégie du président et du premier ministre, aussi bien sur le fond que sur la forme.» Sur le fond, il y a à la fois une attente et une inquiétude devant les mesures envisagées par le gouvernement, et, dans la forme, l'affaire Trierweiler a porté atteinte à l'autorité du chef de l'État.
Mauvaises nouvelles
Plus inquiétant pour l'Élysée, la popularité est en forte baisse dans les classes moyennes. «Elles ont le sentiment que les efforts demandés vont être plus importants pour elles qu'elles ne l'avaient envisagé. Du coup, une partie de ces catégories a été perdue pour Hollande», assure Bruno Jeanbart. Et, compte tenu de la situation économique complexe, l'exécutif comme le Parti socialiste savent que la séquence des mauvaises nouvelles n'est pas prête de s'arrêter. «Il faudra entre six mois et un an avant d'espérer avoir un début de retournement économique», estime Bruno Jeanbart. Pendant ce temps, l'impatience de l'opinion risque de se transformer de plus en plus en rejet. |