HAITI : Organiser le pays au plus vite avec qui et comment !
que certains le veuillent ou pas les américains sont maitres de la situation en HAITI !
Réunion d’urgence. Lundi, les “pays amis” d’Haïti, dont les Etats-Unis, la France et le Brésil, tiendront à Montréal une réunion d’urgence pour coordonner leur aide et pour préparer
une
conférence sur la reconstruction du pays, en mars. Washington joue un rôle prépondérant dans l’organisation des secours. Les militaires américains devraient être près de 20 000 dimanche
en Haïti
et au large de l’île.
Qui doit diriger la reconstruction d’Haïti?
À quelques jours de la conférence de Montréal, l’idée d’un plan Marshall pour Haïti fait son chemin, mais la forme que prendra la gouvernance politique du pays se complexifie. Un
nombre
grandissant de pays et d’organisations internationales se disent prêts à diriger la reconstruction.
Parallèlement aux secours qu’ils portent aux Haïtiens, les acteurs internationaux se livrent, dans les coulisses, à un jeu de pouvoir sur la suite des opérations. Qui, au juste, pilotera
la
reconstruction? Quel modèle de gouvernance politique sera privilégié ? Et quel rôle jouera le gouvernement haïtien?
L’idée d’une administration internationale qui prendrait les rênes du gouvernement fait actuellement son chemin, note Nicolas Lemay-Hébert, directeur de l’Observatoire sur les missions de
paix de
la chaire Raoul-Dandurand, à l’UQAM.
«Et il n’est pas question ici de contrôler tel ou tel aéroport, nuance-t-il, mais bien de la présence internationale dans l’après, dans les mois, les années à venir.»
De l’avis des experts, le sujet sera certainement à l’ordre du jour de la conférence de Montréal, lundi, en raison de l’importance de choisir rapidement un modèle de gouvernance politique
pour
assurer la stabilité du pays, puis son éventuelle relance.
«Quand on a quatre ou cinq centres de décision, le chaos s’installe», souligne Jocelyn Coulon, directeur du Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix, rattaché à
l’Université de
Montréal.
Au cabinet du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, on confirme que les discussions sur la relance sont entamées, même si les efforts se concentrent actuellement sur l’assistance
aux
sinistrés.
«Ce sont évidemment des questions que l’ONU se pose, indique Vannina Maestracci, porte-parole au quartier général, à New York. Il faut trouver rapidement des moyens de relancer
l’économie, de
faire travailler les gens, pour qu’ils puissent se soutenir eux-mêmes.»
Quel leader?
Mais qui doit prendre la direction des efforts de coopération ? Le président américain mise sur le trio États-Unis-Canada-Brésil. La France, mécontente d’être écartée, évoque une gestion
plus
large. La Banque mondiale s’estime la plus compétente, mais l’ONU se dit plus efficace en raison de sa présence sur le terrain.
Le premier ministre haïtien, René Préval, se contente pour sa part de rappeler que «la stabilité politique et la démocratie sont les conditions fondamentales du développement de ce
pays».
D’abord et avant tout, il importe de garantir aux Haïtiens une place de choix dans cette future administration internationale, avance Nicolas Lemay-Hébert. «Déjà, on voit apparaître en
filigrane
l’idée que les moyens de gestion locaux sont inefficaces, ce qui soulève d’importantes questions quant à la représentation des Haïtiens, souligne-t-il. Il est très important de ne pas
les
marginaliser.»
Il cite l’exemple du Kosovo et celui du Timor oriental. Les deux pays ont laissé place à une administration internationale au cours des dernières années, ce qui a provoqué à la fois l’ire
des
populations locales et une grave instabilité politique.
«L’histoire d’Haïti, un pays qui a eu dans le passé des rapports difficiles avec la présence internationale, nous montre qu’il faut agir avec énormément de doigté, ajoute-t-il. Une
gestion
collégiale est possible, mais on doit absolument mettre les dirigeants locaux à contribution.»
Jocelyn Coulon, pour sa part, rappelle l’existence de différents modèles de protectorats internationaux. Il y a celui de la souveraineté complète, comme le Kosovo et le Timor oriental,
mais il y
a aussi celui de la souveraineté partagée, comme au Cambodge au début des années 90.
«Avec Haïti, dit-il, un pays membre de l’ONU, le scénario pourrait ressembler à celui du Cambodge, c’est-à-dire que, en plus du chef de l’État, une autorité provisoire est créée pendant
18 mois
pour gérer le pays et accompagner le processus politique et une partie de l’aide à l’économie et au développement. Mais ça, c’est une discussion qui va se faire avec le gouvernement
haïtien.»
comment organiser Haïti: un pays qui tire le diable par la queue
Tité du Figaro:
À l’heure actuelle, Haïti est ainsi considéré comme le pays le plys pauvre des Amériques. Le taux de chômage atteint plus de 65 % de la population active.
78 % de la population vit sous le seuil de pauvreté de deux dollars par jour et 54 % dans un état de pauvreté extrême (moins d’un dollar par jour).
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Tiré du site Internet Crise alimentaire:
“Une bonne tranche de la population d’Haïti vit dans une situation d’insécurité alimentaire “chronique élevée”, estime le Programme alimentaire mondiale, PAM, un organisme des
Nations-unies.
“La situation en Haïti est caractérisée par des carences alimentaires sévères, beaucoup de gens ne mangeant que des céréales”, évalue Benoît Thiry directeur adjoint du Programme
alimentaire
mondial (PAM) en Haïti.
Selon un rapport publié fin novembre par le Conseil national de la sécurité alimentaire (CSNA) haïtien, plus d’un Haïtien sur quatre est sous-alimenté, soit 1,8 million de personnes.
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Tiré du site de l’UNICEF :
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et l’Université de Bristol (Angleterre) ont réalisé une étude sur la pauvreté absolue des enfants en Haïti.
Selon cette étude 70% d’enfants vivant en Haïti n’ont pas accès à au moins un des sept services sociaux de base, qui sont l’alimentation, l’accès à l’eau potable et aux facilités
d’hygiène et
d’assainissement, à l’éducation, à la santé, à l’habitat et à l’information. 54% d’entre eux vivaient dans un habitat indécent et dans des conditions de promiscuité et 11% n’avaient
jamais été
scolarisés.
Il n’est dans l’intérêt de personne que 7 enfants haïtiens sur 10 souffrent de maux causés par la privation grave et que plus de 4 enfants sur 10 grandissent dans les terribles conditions
de la
pauvreté absolue.
Dolto.
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