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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Guadeloupe : Le Noël de Compère Michaud.

( 1er décembre. Voici qu'approche Noël, à grands pas. Et voici, pour les amateurs de contes de Noêl nombreux, celui-ci, d'une amie du scrutateur ).

Noel-aux-Antilles.jpg

Le Noël de Compère Michaud

(conte-fable de Noël créole de Fleur de Vanille)

 

Michaud veillait

La nuit dans sa chaumière

Près du hameau

En gardant son troupeau.

Face aux étoiles il s’émerveillait

Quand , provenant d’une vive lumière,

Un  futur chargé de malédiction

Vint à lui comme une révélation.

 

Dans une brume lointaine,

Fragile comme de la porcelaine,

L’île papillon avait de ses ailes

Perdu l’éclat chatoyant

Et des profondeurs de l’irréel,

De sa chrysalide ainsi renaissant,

Avait ressurgi tel un spectre.

Régnait alors en grand traître

Dans un palais avilissant,

Domo-Hérodius le tyran coriace.

Insensible aux suppliques incessantes

Des chômeurs, victimes innocentes,

Il avait ordonné que l’on égorgeat

Dès le berceau les entreprises naissantes.

Rejetés de façon débilitante,

Les investisseurs roi-mages

S’en étaient allés vers d’autres rivages

Fructifier sous de plus aimables cieux

Leurs capitaux précieux.

 

La misère, en gangrène dévoreuse,

Avait de la Pointe la miséreuse,

Consumé le cœur de vieille courtisane

Et de la prostituée que tout condamne,

Ne restait plus que des haillons

Que s’efforçaient de rassembler ses moignons.

Ne restait de son ancien talisman,

vestige d’une mutualité au temps d’antan,

Que la façade décrépite d’un musée

Dont  tous avaient obligation, sans être amusés,

D’admirer la gloire défraîchie

D’une lutte destructrice avachie.

Défilant devant des reliques exposées,

Les crédules aux yeux stupides

Admiraient ainsi les vieux pneus explosés,

D’antiques gwo-ka de ralliements perfides,

Les cageots dégingandés tout vermoulus

Et les caisses de  bois rafistolées

Qu’avaient maintes fois à la volée

Frappé avec force les dominos

Au nom d’abus anticoloniaux  

Prétexte d’un abêtissement voulu.

 

La famine ayant de ses crocs maudits

Rogné des ventres l’arrondi,

Tous les soirs, sur le trottoir crasseux

Du palais des mille et un mensonges,

L’appel à la galette de terre populaire

Etait lancé dans l’air

Un peu comme dans un songe,

Par de maigres tambouyeurs osseux.      

 

Dans le calme de la nuit,

Michaud à moitié endormi,

Sentit de son ragoût de porc monter la bonne odeur

Et pensa qu’il était pour lui l’heure

De le manger avec ses pois de bois

Et ses ignames tout chaud

Avant que son ventre ne soit aux abois.

Sans doute, avait-il reçu  de là-haut,

Se dit-il, un message de l’ange de Noël

Qui, en effleurant son front de son aile

Lui avait insufflé sa lumineuse sagesse

Le conseillant ainsi avec justesse.

Il loua alors le ciel en cette nuit de fête

De pouvoir encore manger un repas convenable

Et comprenant qu’il serait bien bête

De faire confiance à des LKPistes minables.    

 

Lady Fleur de Vanille de la Fontaine des Isles.

Poétesse de la Majorité Silencieuse.   

 

 

 

 

 

 

 

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