Appréciée Connue pour sa simplicité et pour sa proximité avec les gens, Angela Merkel donne une fois encore l’exemple. Face à la polémique
grandissante outre-Rhin sur un vaccin contre la grippe H1N1 à deux classes, la chancelière allemande vient d’annoncer son intention de se faire vacciner avec le produit qui sera distribué à
tous les Allemands plutôt qu’avec le sérum réservé à la classe dirigeante.
Lundi, le quotidien populaire Bild avait cité des experts accusant le gouvernement d’ «offrir une médecine de seconde classe à ses
citoyens ». Les experts ont révélé que le gouvernement a choisit de vacciner la chancelière et ses ministres ainsi que les principaux responsables gouvernementaux avec du Celvapan, le même
sérum que celui commandé par l’armée allemande au laboratoire Baxter. Celui-ci ne contient pas d’adjuvants et entraînerait donc des effets secondaires moins importants que le Pandemrix, le «
vaccin des masses » dont 50 millions de doses ont été livrées aux Länder allemands lundi.
Ces révélations ont scandalisées l’opinion allemande. Redoutant les maux de tête et les poussées de fièvre associées au vaccin
Pandemrix, seulement 12% des Allemands ont l’intention de se faire vacciner contre la grippe H1N1. Bénéficiant d’une injection sans risques, ministres et responsables gouvernementaux ont beau
jeu d’appeler leur concitoyen à la « responsabilité » en acceptant de se faire vacciner.
« Le fait que des politiciens et les principaux fonctionnaires des ministères soient vaccinés avec un autre vaccin que le peuple
envoi un signal terrible. De nos jours, les politiciens doivent accepter de prendre ce qu’ils recommandent aux autres », estime Martin Exner, directeur de l’institut d’hygiène et de santé
publique de l’université de Bonn. Le porte parole du gouvernement, Ulrich Wilhelm, affirme qu’il n’existe pas « de vaccin réservé au gouvernement ». Il sera désormais difficile de convaincre
les nombreux Allemands, persuadés du contraire, d’aller se faire vacciner.