3 Septembre 2012
( Au centre - de la photo - Vincent Peillon ).
( Hier, j'ai écrit, à chaud, mes premières remarques et analyses sur le projet manifeste du gouvernement Ayrault, par l'intermédiaire de Vincent Peillon, de faire main basse sur l'intelligence, et les âmes des jeunes Français, par l'intermédiaire de l'école.
Depuis, les réactions fusent, celle, utile, mais maladroite, et politicienne de Luc Chatel, ancien ministre de l'éducation qui ne fut certes pas irréprochable ( sur le même sujet ), et d'autres secteurs
de la nation française. Même les jeunes socialistes se rebellent.
C'est révélateur du profond malaise qui se développe en France, sous le règne de l'ineffable François Hollande.
Je recommande après la lecture de ce communiqué d'Orange Actu, d'écouter le message de SOS-Education, une association qu'apprécie beaucoup le scrutateur. EB).
Communiqué.
"Effarante interview de Peillon dans le JDD : +redressement intellectuel et moral+, mot pour mot l'appel du maréchal Pétain le 25 juin 1940", a écrit M. Chatel sur son compte Twitter.
"Ce sont les propos d'une déclaration, d'un appel, du 25 juin 1940 du maréchal Pétain. Alors naturellement, j'y vois une maladresse fâcheuse", a ajouté M. Chatel lundi sur iTélé.
Dans cet appel, Pétain annonce aux Français les conditions drastiques de l'armistice du 22 juin imposées par les Allemands qui viennent de défaire l'armée française en moins de six semaines.
"Notre défaite est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord, je vous convie. Français, vous l'accomplirez et vous verrez, je vous le jure, une France neuve sortir de votre ferveur", conclut le futur chef de l'Etat français.
Lundi sur France Inter, M. Peillon a rétorqué : "Je ne sais pas quoi vous dire, je suis un peu désolé qu'il ait fait ça", jugeant le propos de son prédécesseur "approximatif, excessif".
"Les propos de M. Chatel sont désolants. Il n'y a pas matière à polémiquer. Cette proposition de Vincent Peillon de faire en sorte qu'il y ait une éducation à la morale laïque est une évidence qui doit rassembler au lieu de produire des polémiques", a estimé lundi devant la presse le porte-parole du PS David Assouline.
Selon lui, Luc Chatel "n'a pas dû mesurer l'ampleur de ses mots qui (...) doivent certainement atteindre ceux qui ont vécu dans leur chair ce qu'a signifié les pages sombres de l'Histoire de France et du pétainisme".
Dans un communiqué, les Jeunes socialistes ont pour leur part estimé que Luc Chatel s'était révélé un "piètre historien, auteur d'un raccourci immonde et grotesque rappelant les pires heures de l'Histoire française".
La morale laïque que M. Peillon veut instaurer dans l'enseignement n'est ni ordre moral ni instruction civique, a-t-il expliqué dans un entretien au Journal du Dimanche. "C'est plus large, cela comporte une construction du citoyen avec certes une connaissance des règles de la société, de droit, du fonctionnement de la démocratie, mais aussi toutes les questions que l'on se pose sur le sens de l'existence humaine, sur le rapport à soi, aux autres, à ce qui fait une vie heureuse ou une vie bonne". "Le redressement de la France doit être un redressement matériel mais aussi intellectuel et moral", a-t-il ajouté.
En 2011, les leçons de morale avaient été réintroduites à l'école primaire sur décision de Luc Chatel.
Camille Bedin, secrétaire nationale de l'UMP, s'est, elle aussi, élevée contre le projet de Vincent Peillon d'instaurer "un cours de morale laïque", refusant par avance toute "morale gauchisante à l'école" et plaidant plutôt pour "une véritable instruction civique renforcée". "Si personne ne conteste la nécessité pour l'école de retrouver son rôle de formation des citoyens et d'apprentissage d'un meilleur vivre-ensemble, la définition que Vincent Peillon apporte à sa +morale laïque+ n'est absolument pas satisfaisante. Elle est d'ailleurs floue et totalement biaisée", dénonce-t-elle dans un communiqué.
"L'enseignement de la morale laïque de Vincent Peillon, c'est tout simplement l'inculcation du socialisme dans la tête de tous les jeunes élèves", affirme Mme Bedin.
A ses yeux, "non seulement le ministre" de l'Education nationale "ne peut pas s'empêcher de teindre sa +morale laïque+ d'anti-sarkozysme mêlé d'idéalisme gauchisant, mais pire, il n'assume pas le fait que sa proposition correspond en réalité à un problème bien plus profond: celui de l'identité nationale, du vivre-ensemble et du rapport à la réussite et de la relation à l'autorité".
Camille Bedin évoque "plusieurs solutions" alternatives, comme la mise en place de "véritables cours d'instruction civique renforcés", faire respecter les "règles de vivre-ensemble fondamentales", l'organisation de "l'école des parents sur le modèle de la +Mallette des parents+".
La cassette video de SOS-Education :