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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Epandage aérien en Guadeloupe : Clash entre Victorin Lurel et Harry Durimel.

Bananeraie.JPG

 

Le débat entre partisans et adversaires de l'épandage aérien en Guadeloupe pour lutter contre certains parasites de la banane, se poursuit et s'envenime.

Hier sur le site facebook de madame Evita Chevry, on pouvait lire :

 

« Clash entre le Conseiller-Ministre Outre-Mer et Harry Durimel à propos du référé suspendant l'épandage aérien
> Le Conseiller- Ministre , furieux, a qualifié la décision d'erreur de droit et a annoncé:1°qu'il faisait appel, ce que Durimel a traité d'ineptie juridique
> 2°qu'il ordonnait au Préfet de reprendre un arrété de derogation
> 3°qu'on étudiait le fait de remplacer le Banole qui n'avait pas fait l'objet d'évaluation, ce qui a justifié la décision de suspension devinez par quoi?:l'eau!!!
> 4° on pourrait donc remplacer le Banole, considéré par L'O M S comme cancérigéne, par l'eau!!mais le Conseiller-Ministre a rappellé que cela obligerait à faire plus de passage par avion!!!donc cela ferait plus cher »

 

La réaction d'Harry Durimel, leader en Guadeloupe des écologistes, aux propos du ministre est très vive :

 

Réponse d'Harry DURIMEL à VL 08-10-12



par Harry Durimel, mardi 9 octobre 2012, 05:45 ·



Victorin LUREL a fait une rapide incursion au Conseil régional de la Guadeloupe pour exprimer son hostilité aux écologistes et au Collectif contre l’épandage aérien. Il semble en faire une affaire personnelle.
Lors de l’assemblée plénière de ce 8 octobre 2012, appelée à délibérer sur l’adoption du Schéma Régional Eolien, le Ministre de l’Outre-mer et Conseiller Régional, Victorin LUREL, a fait une brève apparition dans l’hémicycle et a exprimé le souhait de faire une déclaration urgente avant de reprendre l’avion, sur le sujet de l’épandage aérien.
Il déclarait alors en substance ceci:
J’étais en Guadeloupe pendant 3 jours et j’ai appris que le tribunal administratif avait suspendu l’arrêté autorisant l’épandage aérien. C’est une erreur de droit et l’Etat fera appel. C’est une vraie catastrophe pour les bananiers, mais ils savent que la Région sera avec eux et que la Région a toujours été à leurs côtés pour faire face aux difficultés. Quant aux donneurs de leçons lorsqu’ils vont se retrouver avec deux cent mille tonnes de bananes sur les bras, je voudrais bien voir leurs propositions. Les produits concernés ne sont pas toxiques. Rien n’est prouvé… Nous ne sommes pas des empoisonneurs! De toute façon le Préfet va rétracter l’arrêté et prendre un autre arrêté! Je sais que les planteurs recherchent une solution pour pratiquer l’épandage aérien avec autre chose que le Banol. »
Autrement dit, le Ministre Président montre ses muscles et menace de réduire à néant la petite victoire d’étape que le Collectif contre l’épandage aérien vient de remporter, en DROIT.
Pire, il viole la séparation des pouvoirs et porte un jugement sur l’ordonnance d’un juge qu’il accuse d’avoir commis « une erreur ».
Quant à nous Caraïbe Ecologie - Les Verts, qui nous sommes alliés au PS sur la liste «Tous pour la Guadeloupe », sur le fondement d’un programme tendant à faire de la Guadeloupe, la «1ère éco-région de la Caraïbe » nous vivons cette déclaration tonitruante comme un insupportable affront, voire même une attaque frontale.
Je vous livre ci-après la déclaration que j’ai faite instinctivement lorsque la Présidente de Région m’a donné la Parole pour présenter le projet du Schéma régional éolien élaboré par la Commission Energie que je préside:

«Il m’est impossible de prendre la parole pour présenter un document qui touche à un pan essentiel du développement durable. Développement durable qui a été promis aux Guadeloupéens puisqu’on s’est engagé à faire de la Guadeloupe la 1ère Eco-Région de la Caraïbe.
J’ai du respect pour les institutions et du respect pour mon prochain, fût-il Ministre de la France, de Baie-Mahault ou de Bouliqui.
Mais, je ne peux souffrir en silence ce qui m’est apparu comme une déclaration de guerre, non pas seulement à moi, mais aussi aux écologistes, aux guadeloupéens qui se sont émus de la pratique de l’épandage aérien dans un pays gorgé de poison pour cent ans.
Quant à l’erreur de droit allégué, elle n’en est point une. Par contre, j’ai relevé deux inepties dans le discours du Ministre Président: il annonce qu’il fera appel de la décision du Juge, en même temps il déclare que l’Etat va rapporter l’arrêté suspendu. Non seulement on ne peut pas faire appel d’une ordonnance suspendant un acte administratif, mais encore, tout recours contre un arrêté rétracté serait sans objet.
Si je peux concevoir que le Ministre Président soit un chaud partisan de l’épandage aérien, je trouve particulièrement offensant qu’un membre de notre majorité, surtout de cette stature là, se permette de lancer une MOTION DE DEFIANCE à l’égard d’une composante de son groupe avec une telle virulence sans même prendre la précaution de me toucher un mot au préalable, quant à cette divergence»

Face à la détermination exprimée par le ministre à rétablir la dérogation qui permet de contourner le principe d’interdiction de l’épandage aérien posée par les lois européenne et française, il nous faut élargir et populariser la résistance, pour la bonne cause.
Après ce qu’on nous a fait avec le chlordécone, nous n’allons pas laisser refaire le même coup 20 ans plus tard.

Harry J. DURIMEL

 

Nous suivrons ce débat où s'opposent des préoccupations ,à la fois légitimes, et opposées.

Nos lecteurs peuvent nous adresser leurs commentaires. Ils seront bienvenus.

LS. 

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D
<br /> Bjr . apparament le lobing des gros planteurs l'emporte sur tout<br /> <br /> <br /> au mepris des autres formes d' agricultures (raisonée , bio ...)<br /> <br /> <br /> la dangerositée des produits utilisés constitue un faut debat<br /> <br /> <br /> le vrais problème est le mepris des bananiers pour les populations riveraines qui essaient de developper des methodes non poluantes d'agriculture<br /> <br /> <br /> autrement dit messieurs les planteurs ce que l'on vous demande c'est de repandre vos pesticides quels qu'ils soient sur VOS bananeraies uniquement, ce qui est impossible par la methode<br /> d'épandage aérien .<br /> <br /> <br /> merci<br />
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C
<br /> Quand Mr LUREL dit que les molécules ne sont pas toxiques, est il bien sûr qu'il a regardé les fiches de sécurité sanitaire de près ? La filière bananes n'emploie que 1350 personnes en Guadeloupe<br /> + 220 planteurs. On est loin de l'affirmation des 10000 chomeurs ! Les pesticides ne sont utilisés que sur les bananeraies destinées à l'exportation ! Arrêtons de polluer la Guadeloupe dont 2<br /> captages d'eau ont du être suspendus entre 1998 et 2008 pour cause de pollution par les pesticides ! Ca coute cher un captage d'autant que le Nord Grande Terre souffre encore de ce manque d'eau<br /> depuis plusieurs mois !<br />
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D
<br /> A part « pollution » et « chlordecone » - qui sont de grands classiques n’est-ce pas - voici, ce me semble, les autres mots clés automatiques qui ressortent, pof, dès qu’un de ces<br /> débiles cloné en série illimitée parlera de banane : Il existe une «politique économique martiniquaise » qui n’est en vérité que le<br /> « paradigme bananier dominant », un « prétexte pour recevoir des subventions » et<br /> donc la production bananière n’est qu’une « production-prétexte ». Ben oui mon pote, cause toujours tu m’intéresse, surtout quand ça vient<br /> de toi, toi qui est subventionné à 90 %. Cette « monoculture d’exportation » n’enrichira qu’une « poignée de planteurs » et est le fait – bon sang Watson, mais c’est bien sûr ! - d’un « comptoir<br /> colonial » survivant ha ! ha ! ha ! Quand le poivrot intelloide défragmenté au schnouff de contrebande aura rajouté d’un air entendu mais stupide, que ce<br /> « paradigme » empêche toute « diversification vivrière », il aura tout dit le kon.<br /> Voilà dans quelle ambiance délétère nos derniers producteurs sont obligés de survivre vaille que vaille et c’est infame.<br />
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D
<br /> Le lépandange aérien c’est très méchant…gnant, gnant, gnant. Ca équivaut à jeter du poison du haut du ciel.<br /> Alors on ne le jettera plus du haut du ciel, ce poison, car voilà ce qu’on va faire : Il faut jeter 10 fois plus de poison….mais du bas du ciel comme ça, ni vu ni connu ! Ah les<br /> kons ! Car c’est ça qui va se passer : Comme le lépandage qui mettait 15 litres d’un produit fongicide par hectare il va être interdit, alors on va en épandre à pied, en tracteur, en<br /> voiture ou en char triomphal…150 litres par hectare au moins ! Pas convaincu ? Et bien essayez d’étendre avec un pinceau 0.0015 litre d’un produit par mètre carré -  uniformément - et sur 10 000 mètres carrés, vous m’en direz des nouvelles. C’est impossible à réaliser, sauf à atomiser la chose par hélico, et donc, on va<br /> bien supprimer le lépandage, mais on va le remplacer par une monstruosité encore plus polluante et totalement incontrôlable. Bande de crétins.<br />
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D
<br /> Faites sauter la banane et ses 250 000 tonnes à 1 euro ou 1.2 euros par kilo tout compris, et vous aurez<br /> un trou de trésorerie dans les AF variant de 240 000 000 millions d’euros à 288 000 000 d’euros par an. C’est approximatif tout ça, mais pour des approximatifs comme ceux-là<br /> de cette politique politicienne ringarde et malfaisante, ça suffira largement. Mais alors, songer au nombre de gens qui vivent de cette activité, là, ça fait carrément froid dans le dos. Voilà<br /> donc 10 000 employés directs et 700 producteurs qui n’auront pas d’alternative viable à l’arrêt du traitement aérien et qui risquent, par conséquent, de disparaitre, de tout perdre ! Ça<br /> devrait faire une masse phénoménale de 40 000 personnes au bas mot cette histoire-là ! Question : Comment peut-on être assez criminel pour oser mépriser à ce point une telle masse<br /> d’êtres humains ? C’est incompréhensible.<br />
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