31 Mars 2010
Pour sauver nos rameaux.
Course contre la montre pour sauver les Rameaux.
La cochenille thaïlandaise Aulacaspis yasumatsui est devenue en peu d’années une plaie qui se répand à toute vitesse dans les zones tropicales et subtropicales de la planète, en ravageant tous les Cycas - nos Rameaux - sur son passage. On la retrouve même en Europe, puisqu’elle fut découverte en 2006 dans une serre de plantes ornementales en Croatie. A Taiwan par exemple, elle ravage les Cycas décoratifs mais aussi - et surtout !- la Reserve de Cycas Endémiques (Cycas taitugensis) de Taitung d’une superficie de 290 hectares. En Floride elle a mit à mal l’industrie de la plante décorative, les parcs, les jardins, bref l’environnement. Partout, dans le monde, cette plante peu exigeante, d’un entretient facile, résistante aux cyclones, était utilisée dans l’industrie touristique, pour la décoration et l’agrément, et partout dans le monde elle est menacée de disparition.
L’ACS – Aulacaspis Cycad Scale – est devenu un fléau mondial dorénavant, elle fait des ravages définitifs partout dans la zone tropicale et subtropicale; dans les Antilles françaises elle tuera tous nos Rameaux, si nous ne nous mettons pas très vite au diapason de la lutte biologique internationale, cette lutte qui est lancée à l’échelle mondiale contre ce ravageur particulièrement dur à cuire.
Oui, les Universités, les laboratoires, les chercheurs du monde entier, les entomologistes constitués en réseaux internationaux, tout ce beau-monde savant s'est penché sur la question et n’apporte à l’unisson qu’une seule réponse élégante : La lutte biologique, par introduction des ennemis naturels de cette cochenille thaïlandaise tueuse.
Alors il est inutile de continuer à s’enfouir la tête dans le sable en se bouchant les oreilles, il faudra y venir ; donc, comme on y viendra obligatoirement, autant y aller tout de suite en s’entourant des précautions nécessaires comme de bien entendu, car le temps nous est dorénavant compté : La course contre la montre avec la Tueuse est lancée et nous avons raté le départ. Bien, à présent, à l’international, quels sont ces moyens de lutte biologique utilisés contre l’ACS ? Retour à l’article de M Jean Etienne de 2007 dans « L’Entomologiste » : Que faut-il donc introduire pour sauver nos Rameaux d’une mort certaine, je cite :
Ø « Coccobius fulvus : Ce parasitoïde est un endoparasite des Cochenilles de la famille des Diaspididae. Il est connu pour parasiter les Diaspines suivantes : Aonidiella orientalis, Aulacaspis crawii, Lepidosaphes beckii, Pinnaspis strachani et Unaspis citri. Toutes ces Cochenilles sont des ravageurs à des titres divers. À part Aulacaspis crawii, toutes les autres espèces sont présentes en Guadeloupe où elles ont été introduites accidentellement avec leur plante hôte »
Ø « Cybocephalus nipponicus : Ce Coléoptère, à l’état larvaire et adulte, est un prédateur de nombreuses Diaspines. En Guadeloupe, près d’une cinquantaine d’espèces de cette famille ont été répertoriées récemment [Matile-Ferreo & Etienne, 2006] et toutes ont été introduites de l’extérieur avec les végétaux et sont nuisibles à des degrés divers »
Ø « Rhyzobius lophanthae : Cette Coccinelle d’origine australienne est un prédateur largement utilisé en lutte biologique contre les Diaspines. À Hawaii, R. lophanthae s’est montré particulièrement efficace dans la lutte contre la Cochenille des Cycas et a été introduite à l’île de Guam dans le même but »
Conclusion on peut encore sauver nos Rameaux survivants, mais il faut à présent le décider enfin, en suivant l’exemple que nous donne le monde entier, tout en prenant les précautions qui s’imposent, c’est tout : Nous voulons continuer à voir le petit rameau tout sec accroché derrière le Crucifix, comme nos pères et nos grand pères avant nous, c’est comme ca et ainsi soit-il.
Agr.Bio.