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22 Février 2010
lé ou aprann makak voyé roch , sé tét a'w i ka krazé avan !
( Le proverbe créole
ci-dessus, a rappelé au scrutateur, de très anciennes lectures!)
Une autre année noire attend les guadeloupéens sur le front de
l'emploi.
Si la ministre de l'outre - mer,Marie-Luce Penchard est rassurée, jugeant que le bilan 2009 sur l'emploi aurait pu être bien plus
lourd, elle est bien la seule. Parce que l'an dernier, la Guadeloupe a connu une saignée jamais vue du nombre d'emplois salariés depuis au moins 15 ans. 12 000 postes ont été détruits par rapport
à 2008, selon la Dares, le département statistiques du ministère de l'Emploi, soit trois fois plus qu'en 2008.
Tous les secteurs ont souffert : dans l'industrie, l'emploi a reculé de 5,6% ce qui correspond à 600 postes détruits, à titre de comparaison, lors de la crise de 1993, la baisse avait atteint
4,1%. Dans la construction, l'hémorragie est également importante (-26,6% soit 3.100 postes de moins). Et même le secteur tertiaire ( tourisme etc........), gros pourvoyeur d'emplois, a flanché :
-10,4% soit 1.800 emplois supprimés). Cela ramène à un peu plus de 36000 le nombre de salariés, hors agriculture, administration, éducation, santé et action sociale.
Et pour 2010 ?
Le pire, c'est qu'aucune inversion de tendance n'est à prévoir. Même pour les cadres, l'année restera noire. Après une chute de 28%, les recrutements se feront encore au compte gouttes cette
année. Au mieux 100 à 500 postes nouveaux sont à prévoir.
Mais c'est pour les nouveaux Bac+ 4 que la situation dégradée du marché de l'emploi est la plus préoccupante, avertit l'Agence pour l'emploi des cadres. Après déjà deux années de baisse, aucune
amélioration des recrutements n'est prévue en 2010, puisque, l'Apec prévoit peu de créations de postes. Largement insuffisants pour absorber les 4.000 jeunes qui arrivent sur le marché du
travail. Et si la panne des embauches concerne surtout le batiment et le tourisme, elle touche, en revanche toutes les fonctions.
Alors comment s'explique ce marasme ambiant. D'abord par la baisse du niveau des investissements des entreprises. Mais aussi par la volonté des chefs d'entreprise de continuer à serrer les
boulons. Et fait nouveau : la productivité des cadres, traditionnellement élevée, s'est effondrée alors que pour la première fois en 2009, les départs en retraite ont diminué (-12% par rapport à
2008).
Un bilan alarmant, qui devrait peut-être modérer, Christine Lagarde, l'autre membre enthousiaste du gouvernement, qui a déclaré récemment que la lutte pour l'emploi a déjà porté des fruits
tangibles en 2009, mais surement pas aux antilles.
Dolto