Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
10 Novembre 2013
( Pourquoi cette photo d'un homme vieilli, et fatigué, plutôt que celle d'un de Gaulle sûr de lui, jeune et dominateur, pour illustrer un article en son honneur? C'est que le Scrutateur n'est pas "Nous deux", ou "ça m'intéresse". Nous préférons le cliché vrai au cliché cosmétique, ou de propagande. Cette image date de la fin 1968. Depuis des semaines, l'esprit soixante-huitard, qui telle une taupe travaillait depuis longtemps la société française, et qui depuis est passé du col Mao, au chic du Rotary, et des allées du pouvoir, aujourd'hui l'Elysée:Matignon, se répandait dans foi ni loi dans Paris ( les loups sont rentrés dans Paris, ouuuh, ouuuh! ), s'attaquait à l'oeuvre de restauration nationale entreprise dès juin 1940 et repris en 1958, et s'épandait dans la capitale, et les grandes villes de province, à grand renfort d'odeurs de pétards, et de marijuana.
La grande statue du commandeur s'en trouvait ébranlée. Un moment elle vacilla, avant de se reprendre, et de frapper, fort, un certain 30 juin 1968, dans une allocution de quatre minutes, radiofiffusée comme le 18 juin, sèche et éclatante, comme une souple lanière.
Mais mettons-nous, un instant, à la place d'un homme de 79 ans, frappé au coeur par une contestation dont il voyait clairement qu'elle remettait en question le travail de toute sa vie. Dans la tête d'un homme qui ne dort plus que 3 heurs sur 24, et qui, comme toujours dans les heures difficiles voit le nombre de ses "amis" décroître, son pouvoir s'amoindrir comme une peau de chagrin.
Le général n'était pas homme a dévoiler en public ses chagrins particuliers. Mais la moindre distraction peut s'avérer mortelle au combattant dans l'arène.
Les photographes sont impitoyablement là, comme des chiens, à surveiller à guetter l'instant favorable, à épier l'instant de fatigue ou de découragement.
Ainsi naquit ce cliché. Si je l'ai choisi, c'est qu'à mes yeux, loin d'être cosmétique il révèle soudain la vérité d'un homme, pas n'importe lequel.
Francois Mauriac, dans ce style, précis, d'une acuité psychlogique incomparable, a bien décrit le type de chef que fut de Gaulle dans un passage de son Bloc Note : " Il y a toujours une heure de la nuit où le maître d'un grand nombre d'hommes se retrouve avec lui-même entre quatre murs, et là, terré au plus secret de son repaire, le loup haletant lèche ses blessures. Il découvre alors que, durant cette interminable journée, tandis que des solliciteurs, des délégués le harcelaient, qu'il présidait des cérémonies et arbitrait des conflits, il n'a pas cessé de perdre du sang, et qu'à son insu, il a déjà accompli plus de la moitié du chemin vers cette rive d'où nos bien aimés nous appellent, et où les flèches des chasseurs ne nous atteignent plus".
Mais là, de Gaulle n'était pas entre qutre murs. Une fraction de seconde de distraction : flash !
Sans doute, s'il l'eut pu, aurait-il fait disparaître la photographie du défaut de l'armure.
Il n'en a rien été. Mais Le général, à mes yeux n'en est que plus grand. ( LS )
Il y a 43 ans, le général Charles de Gaulle mourait, à Colombey-les deux-Eglises. A la télévision, profondément ému, son successeur à la présidence de la République, Georges Pompidou s'écria : « La France est veuve ».
L'application à tout autre que de Gaulle d'une telle formule aurait suscité les pires sarcasmes, au pays de la critique, par excellence. Il n'en fut rien.
Le célèbre dessinateur humoristique Faizant, ce jour là se fendit, en Une du Figaro d'un dessin devenu célèbre. On y voyait un chêne abattu, et assise sur son tronc, une Marianne en larmes, disant, ( à peu près, et de mémoire, mais le sens y est ) : « On t'aimait, mon grand béta ! ».
Le général de Gaulle, si grand qu'il ait été, ne fut qu'un homme, avec des défauts, sans doute à la mesure de ses immenses qualités.
Je n'ai pas toujours été d'accord avec sa politique, notamment sur l'affaire ( la tragédie ) algérienne. Mais je n'avais pas 20 ans à cette époque.
Cependant je ne fus jamais de ceux qui se lamentèrent à l'annonce de l'échec des attentats à sa vie. Et je ne fus pas celui, qui se foula la cheville en sautant en l'air à l'annonce de l'échec du referendum de 1969, qui entraîna la démission de Charles de Gaulle.
Le dossier que j'ai composé à l'intention de nos lecteurs m'a été suggéré par l'immonde hypocrisie de ceux qui, aujourd'hui, tentent de récupérer son image. A « droite » mais surtout à gauche ( ce qui est un comble quand on pense à la férocité de ces gens là à l'encontre , et de la politique gaulliste, en ce qu'elle avait de meilleur, et à l'encontre de la personne même du général, et de son style d'action ).
La vue de la bobo parisienne ( pas au sens créole du terme « bobo », tout de même ! ), l'Hidalgo du Delanoé, m'a particulièrement révulsé.
L'impudence de cette femme méritait un coup de cravache.
Le voici!
Dans la partie du dossier consacré à la « question européenne », on prendra connaissance des positions de bon sens du général, mais on verra aussi, ( et c'est capital ) la situation telle qu'elle est aujourd'hui, ( de la bouche même de ses profiteurs, insolents, et impudents, notamment de la Luxembourgeoise ) pour la France, et pas elle seule, et qui explique assurément quelque chose du présent malaise français.
Bonne lecture. Bonne écoute.
Le Scrutateur.
( I ) De Gaulle, Le colosse aux pieds d'argile?
( Remarquable synthèse sur l'histoire et la psychologie personnelle d'un homme hors du commun ).
http://www.youtube.com/watch?v=MJK3aT6vWDc
( II ) Obsèques du général de Gaulle :http://www.youtube.com/watch?v=ZymAKKM1QMg
De Gaulle contre l'Europe supra nationale :
( 1 ) Où en sommes nous aujourd'hui?http://www.youtube.com/watch?v=yDVo_2voJD4
( 2 ) Conférence de presse :http://www.youtube.com/watch?v=jO4Dmj4lGqU
( 3 ) L'Europe ne peut être qu'une Europe des nations :http://www.youtube.com/watch?v=0Ldd5mZrelU
( III ) La petite méchanceté du Scrutateur, ce 10 novembre 2013 !
( 1 ) Et monté sur le faîte, il aspire à descendre !http://www.youtube.com/watch?v=CA0t-E38554
( 2 ) Et qui c'est qui commande? Ah, ah !!! : http://www.youtube.com/watch?v=ek9_JuYKh0w
( IV ) Retour en altitude.
Prenons de l'altitude, c'est-à-dire, revenons au général de Gaulle. Plus exactement à la dernière page du troisième tome des Mémoires de guerre du grand Charles. J'y ai eu recours pour me guérir du flot de bile amère qui m'a submergé, pendant quelques minutes (non sans une certaine, et peu charitable – je l'avoue- complaisance ) en évoquant l'autre ( avec un petit « a ». Vous savez? ( Non! Tu ne le nommeras pas !!!.). Je vous le dédie, lecteur peu commun qui a bien voulu suivre le fil de ma pensée jusqu'ici. Il y a du Chateaubriand, dans le style de cet homme là. Grand mère! Grand père! Parlez nous de lui. Parlez nous de lui! ( LS ). http://www.youtube.com/watch?v=wRI29W7X_lA
« Le silence emplit ma maison. De la pièce d'angle où je passe la plupart des heures du jour, je découvre les lointains dans la direction du couchant. Au long de quinze kilomètres, aucune construction n'apparaît. Par dessus la plaine et les bois, ma vue suit les longues pentes descendant vers la vallée de l'Aube, puis les hauteurs du versant opposé. D'un point élevé du jardin, j'embrasse les fonds sauvages où la forêt enveloppe le site, comme la mer bat le promontoire. Je vois la nuit couvrir le paysage. Ensuite, regardant les étoiles, je me pénètre de l'insignifiance des choses.
Sans doute, les lettres, la radio, les journaux, font-ils entrer dans l'ermitage les nouvelles de notre monde. Au cours de brefs passages à Paris, je reçois des visiteurs dont les propos me révèlent quel est le cheminement des âmes. Aux vacances, nos enfants, nos petits-enfants, nous entourent de leur jeunesse, à l'exception de notre fille Anne qui a quitté ce monde avant nous. Mais que d'heures s'écoulent, où, lisant, écrivant, rêvant, aucune illusion n'adoucit mon amère sérénité !
Pourtant, dans le petit parc, — j'en ai fait quinze mille fois le tour ! — les arbres que le froid dépouille manquent rarement de reverdir et les fleurs plantées par ma femme renaissent après s'être fanées. Les maisons du bourg sont vétustés ; mais il en sort, tout a coup, nombre de filles et de garçons rieurs. Quand je dirige ma promenade vers l'une des forêts voisines : Les Dhuits, Clairvaux, Le Heu, Blinfeix, La Chapelle, leur sombre profondeur me submerge de nostalgie ; mais, soudain, le chant d'un oiseau, le soleil sur le feuillage ou les bourgeons d'un taillis me rappellent que la vie, depuis qu'elle parut sur la terre, livre un combat qu'elle n'a jamais perdu. Alors, je me sens traversé par un réconfort secret. Puisque tout recommence toujours, ce que j'ai fait sera, tôt ou tard, une source d'ardeurs nouvelles après que j'aurai disparu.
A mesure que l'âge m'envahit, la nature me devient plus proche. Chaque année, en quatre saisons qui sont autant de leçons, sa sagesse vient me consoler. Elle chante, au printemps : « Quoi qu'il ait pu, jadis, arriver, je suis au commencement ! Tout est clair, malgré les giboulées ; jeune, y compris les arbres rabougris ; beau, même ces champs caillouteux. L'amour fait monter en moi des sèves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu'elles ne finiront jamais ! »
Elle proclame, en été : « Quelle gloire est ma fécondité 1 A grand effort, sort de moi tout ce qui nourrit les êtres. Chaque vie dépend de ma chaleur. Ces grains, ces fruits, ces troupeaux, qu'inondé à présent le soleil, ils sont une réussite que rien ne saurjiil détruire. Désormais, l'avenir m'appartient! »
En automne, elle soupire : « Ma tâche est près de son terme.» J'ai donné mes fleurs, mes moissons, mes fruits. Maintenant, je me recueille. Voyez comme je suis belle encore, dans ma robe de pourpre et d'or, sous la déchirante lumière. Hélas ! les vents et les frimas viendront bientôt m'arracher ma parure. Mais, un jour, sur mon corps dépouillé, refleurira ma jeunesse ! »
En hiver, elle gémit : « Me voici, stérile et glacée. Combien de plantes, de bêtes, d'oiseaux, que je fis naître et que j'aimais, meurent sur mon sein qui ne peut plus les nourrir ni les réchauffer ! Le destin est-il donc scellé? Est-ce, pour toujours, la victoire de la mort? Non ! Déjà, sous mon sol inerte, un sourd travail s'accomplit. Immobile au fond des ténèbres, je pressens le merveilleux retour de la lumière et de la vie. »
Vieille Terre, rongée par les âges, rabotée de pluies et de tempêtes, épuisée de végétation, mais prête, indéfiniment, à produire ce qu'il faut pour que se succèdent les vivants !
Vieille France, accablée d'Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau !
Vieil homme, recru d'épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l'ombre la lueur de l'espérance ».
Charles de Gaulle.