Manipulation
médiatico-indépendantiste
Répondant, le 13 mars 2009, à la lettre que m’avait adressé Yves Jégo, alors Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, je l’interpellais ainsi :
« Se
soustraire à l’évidente obligation de rétablir l’ordre républicain et les libertés fondamentales, au prétexte des 87(!!) morts de 1967, constitue une troisième erreur, aux
conséquences dramatiques pour l’économie, l’emploi, et le moral de tous ceux qui travaillent ou créent des activités aux Antilles.
Comment
lancer enfin un tel chiffre, lourd de significations historique et politique, sans avoir l’obligation morale, voire
juridique, de l’étayer de façon décisive par des preuves irréfutables ? Tant il est vrai qu’un peuple, dont la mémoire est falsifiée doit craindre pour son
avenir ».
Et je le mettais en garde en ces
termes :
« C’est ainsi qu’avant longtemps,
on nous dira que le malheureux syndicaliste Binot, assassiné par un malfaisant armé par ses propres amis, au motif « qu’on l’a pris pour un policier en civil », sera
présenté comme une victime des « forces colonialistes françaises » ou du « patronat Béké ».
Eh bien ! Nous y sommes !
On a assisté, ces derniers jours, à propos de cette affaire, sur internet, à une mise en cause de la justice alors même que celle-ci n’a pas encore rendu les conclusions de son enquête.
Sous le titre : « Mystères autour de la mort de Jacques
Bino », un blog s’en prend aux
enquêteurs en ces termes : «&nbs p;Ruddy Alexis, le « coupable idéal » dans l’affaire du meurtre du syndicaliste
Jacques Bino, est depuis samedi 28 février sous les verrous, Mais l’affaire ne pourrait que commencer .De nombreuses questions restent en suspens. Pourquoi Le procureur de
la République, Jean Michel Prêtre, est-il si pressé de boucler ce dossier? Cette affaire n’est elle pas beaucoup plus complexe? Qui et que cherche t on à cacher et
pourquoi? »
L’article est
truffé d’affirmations
gratuites. Florilèges :
« Du côté grand patronat et des puissances
d’argent, on commence à paniquer. Pourquoi ? Yves Jégo, en dépit de ses insuffisances, a quand même mis le doigt sur le
fonctionnement de la caste des possédants de la colonie. Au cours d’une réunion qui s’est tenue à la Préfecture, Jégo a très sérieusement stigmatisé le grand patronat…
Cette «affaire Bino» est bizarre. Il faut se souvenir qu’il y a déjà eu plusieurs versions «officielles» de la mort de Jacques Bino...
Sur le site officiel de l’UGTG, une «brève» annonce le décès, mais une petite phrase mérite d’être soulignée : «Jacques Bino travaillait depuis quelque temps sur un dossier mettant en cause des
personnalités ayant des fortunes mal acquises ou non déclarées».
Jacques Bino pourrait donc avoir été l’objet d’un «contrat» de la part de ces «personnalités»? Cette thèse n’a pourtant pas été retenue par le procureur. Pourquoi ? Elle
mérite d’être approfondie.
… la sacoche personnelle de Jacques Bino, contenant des «documents», n’a pas été retrouvée. En tout cas pas restituée à ses proches. Qui l’a emportée ?
… A l’Elysée, quand deux jours après, Nicolas Sarkozy reçoit les parlementaires colonisés, il fait une déclaration qui peut paraître surprenante, mais qui n’est sûrement
pas le fruit du hasard. Elle mérite qu’on s’y arrête. «Il est
inadmissible qu’un syndicaliste ait été tué. Il s’agit d’un assassinat», dira le chef de l’Etat français.
Sarkozy a parlé d’un assassinat. C’est donc un meurtre avec préméditation. S’agit-il d’un message codé à l’attention d’éventuels «commanditaires» de ce crime ? Alors que
l’enquête officielle n’est pas bouclée, le chef de l’Etat se permet de parler d’assassinat. Doit-on penser que dans les hautes sphères, on en sait plus que ne dit le
procureur de Pointe-à-Pitre ? …
Il semble bien que l’enquête sur les vraies raisons de l’assassinat de Jacques Bino reste à faire. Saurons-nous un jour la vérité ? Ceux qui savent accepteront-ils de
parler ?
Les enquêteurs dépêchés par le Ministre de l’Intérieur au lendemain du crime ont-ils tout dit de cet assassinat très mystérieux ?
Le LKP lui, n’a pas dit son dernier mot, car certains dossiers de Bino sont en lieu sûr… »
Voilà comment les indépendantistes prétendent bâtir la vérité
historique ! Car bien sur, ces affirmations et accusations gratuites ont été reprises à souhait par les media locaux, toujours prêt, pour de multiples et
différentes raisons à courber l’échine devant les thèses des indépendantistes, sous prétexte d’impartialité. Mais l’impartialité ! Ne serait-elle pas plutôt de ne pas
colporter des rumeurs, sans aucun fondement ? Un pays ne peut construire son avenir sur une « vérité historique » mensongère ! Ce qui se passe
aujourd’hui, en ce moment en Pologne, est là pour nous le rappeler. On peut, en la falsifiant, cacher la vérité pendant soixante dix ans. Plus forte que le mensonge, elle
finira par sortir. Mais avec encore plus de force et de douleur !