19 Mai 2012
Pendant que les élus se congratulent de la nomination de 3 ultra - marins au gouvernement , le chômage progresse, certaines entreprises sont en très grandes
difficultés et nos jeunes , qu'ils soient diplômés, bénéficiaires d'une formation ou autodidactes ne trouvent pas d'emplois, et sont obligés de s'expatrier.
Le PIB (produit intérieur brut) de la Guadeloupe qui était d'un peu plus de 11 milliards d'euros en 2009 avait régressé de 6,7 points suite à la crise LKP , soit à
peu près 700 millions d'euros. Aujourd'hui, un certain retard a été rattrapé, ce qui nous stabilise...... MAIS NOUS SOMMES TOUJOURS DANS LE FOND DU CLASSEMENT des 26 régions de France.
2009 restera comme la plus mauvaise année depuis 1993 pour l'entreprise .
La rentabilité des entreprises en Guadeloupe au plus bas depuis...2009
Si certains grands groupes qui détiennent entre autres les centres commerciaux de Destreland et Milénis se portent bien, ce n'est pas le cas pour l'ensemble des
entreprises installées en Guadeloupe: leur taux de marge (taux de profit brut) est tombé fin 2009 à son niveau le plus bas , selon l'Insee. Pendant ce temps-là, on continue d'assister à une
multiplication de gréves ...comprenne qui pourra ?
Les entreprises en Guadeloupe (sociétés non financières, pour être précis) ne se portent pas si bien, leur rentabilité se dégrade. Leur taux de marge (excédent brut
d'exploitation/valeur ajoutée, correspondant grosso modo à un taux de profit brut avant intérêts et impôts) est tombé à moins de 20% au dernier trimestre 2011.
L'IEDOM ajoute que "la faiblesse des marges ainsi que la faible taille limitent le recours à l'autofinancement, et contribue à augmenter la charge financière des
entreprises, les rendant par là plus sujettes à un retournement conjoncturel de l'offre de crédit".
Pas de quoi investir massivement...Voilà pourquoi François Hollande veut étendre en Guadeloupe les activités de la future banque publique d'investissement, et
baisser le taux d'imposition des profits des PME, dont les comptes sont les plus dégradés, en regard de ceux des grandes entreprises. Celles-ci, au contraire, paieraient plus d'impôt sur leurs
bénéfices.
Qu'est ce qui détermine la mobilité des facteurs de production, ou pour parler français qu'est-ce qui fait qu'un pays attire les investissements, les
entreprises, les salariés très qualifiés ?
N'en déplaise à certains , pas en premier lieu l'environnement géographique mais le coût du travail, et naturellement l'impôt sur le capital, celui sur les
sociétés, et le dialogue social !
En Guadeloupe , la crise est très présente et comme si cela ne suffisait pas l'image du pays est déplorable (sur le plan de l'environnement des affaires).
En ce sens l'exemple du groupe LORET est très significatif de la dégradation de la santé financière des entreprises en Guadeloupe :
" En 2007, le groupe Loret était en pleine expansion et diversifiait ses activités tous azimuts, dans la distribution de carburant comme dans les liaisons
maritimes. À cette époque, il pesait 600 millions d'euros de chiffre d'affaires et employait quelque 1 500 personnes. Cinq ans plus tard, le groupe s'est recentré sur ses coeurs de métier -
l'automobile et les nouvelles technologies - et s'est restructuré. Il réalise 400 millions de chiffre d'affaires et n'emploie plus « que » 979 personnes. Les crises de 2009 - économique,
financière, automobile et sociale... - sont passées par là. « En 2009, nos pertes se sont chiffrées à 50 millions d'euros... » Président du directoire du groupe, Denis Lesueur dit avoir
dû faire face à une crise majeure. Aussi solide que soit le groupe Loret, il a été très ébranlé par la crise LKP de 2009 et n'a renoué avec l'équilibre qu'en 2011, avec un résultat d'1
million d'euros. Et le prix à payer a été lourd : la restructuration est passée par la cession ou la liquidation d'une kyrielle d'entités du groupe. Cette restructuration, qui a permis
de sauver l'essentiel, a été rendue possible grâce à un moratoire signé, en fin 2009, avec les créanciers du groupe. Aujourd'hui, reste à résorber la dette. 175 millions d'euros...le tout en 10
ans ! " (sources France Antilles)
En Guadeloupe, les dirigeants d'entreprises moyennes sont méprisés, déconsidérés, ils supportent les charges sociales les plus élevées de la zone caraïbe, paient
plus d'impôt que leurs concurrents, ils sont pressurés par les charges, ils doivent non seulement se mesurer à la concurrence mais aussi se débattre avec le cadre réglementaire (pour une
entreprise passer de 49 à 50 salariés revient à se voir imposer 36 nouvelles contraintes !), cerise sur le gâteau les syndicats ont oublié ce que signifiait service public et dialogue social
(pas étonnant si les dépôts de bilan se sont multipliés après la crise lkp de 2009...).
Charges en hausse, valeur ajoutée en faible progression
Comment expliquer cette nouvelle dégradation des comptes, fin 2011? I Même si l'ensemble des guadeloupéens n'ont pas vu leur pouvoir d'achat augmenter, la
revalorisation du smic, et surtout la hausse des cotisations sociales due de l'instauration d'un nouveau régime d'allègements de charges, ont pesé sur la rentabilité des entreprises.
Sur le chômage et sur l’emploi ,il y a dégradation . Au premier trimestre 2012 il y a une augmentation de la courbe du chômage. On a encore perdu 800 emplois en mai
ce qui montre que les choses n’ont pas arrêté de se dégrader. Mais il faut aujourd’hui que les investisseurs privés se remettent à investir, c’est la clé du redémarrage.
Peut-on aujourd’hui parler de désenchantement ?
Oui, pour ceux qui ont pensé qu’il était possible de créer d’autres circuits de développement , un nouveau modèle économique et social, un autre mode de consommation
. Cette désillusion n’a pas touché que des gens des couches populaires ( qui ont massivement voté pour Hollande ), mais aussi des acteurs économiques. Ceux qui ont été le plus “blousés” sont les
petits patrons qui avaient pris fait et cause pour le LKP. En signant les accords BINO , ils n’avaient aucune garantie de paix sociale du côté des syndicats et ils ont été largués au milieu de
l’océan . Ils ne disposaient pas de la trésorerie pour faire face à une augmentation des charges . Ils ont été lâchés et beaucoup sont aujourd’hui en difficulté financière.
Selon l'IEDOM , dans sa dernière note expresse de conjoncture ,les premières tendances économiques du 1er trimestre 2012 révèlent certes un contexte favorable. Mais
des inquiétudes demeurent sur la conjoncture des mois à venir.
Selon l'Institut d'émission des départements d'Outre-Mer (Iedom), l'indicateur du climat des affaires (ICA) poursuit sa progression au 1er trimestre 2012. En effet,
il est même supérieur à sa moyenne de longue période où il évolue depuis début 2011 et retrouve son niveau du 1er trimestre 2008. Cette hausse au 1er trimestre 2012 s'explique, de l'avis de
l'Iedom, par la bonne appréciation portée sur le trimestre passé. L'activité, l'évolution des effectifs et les délais de paiement de ce début d'année ont, en particulier, été meilleurs
qu'escompté. En revanche, les anticipations des chefs d'entreprises pour le trimestre à venir, dans l'ensemble, pessimistes, ont pesé sur l'indicateur. Dans ce contexte, les prévisions
d'investissement à un an des chefs d'entreprise restent en retrait, ce qui traduit la persistance de leurs inquiétudes sur la conjoncture des mois à venir.
DOLTO