25 Février 2010
Criminalité : Les faits qui
dérangent.
( L'auteur de cette étude, Xavier Rauffer, est un criminologue réputé, professeur de criminologie à l'université Paris-Assas. Il
souligne des faits qui vont à l'encontre des lieux communs, mortels, qui circulent sur la question. Raison de plus pour Le Scrutateur, de l'offrir à la réflexion de ses lecteurs).
CRIMINALITÉ
QUAND DES
QUOTIDIENS D’INFORMATION
OCCULTENT
DES FAITS QUI LES DÉRANGENT
Loin d’être polémique, ce qui suit exprime une inquiétude : certains grands quotidiens
nationaux occultent le fait que le crime s’effondre en pleine crise, là où cette crise sévit le; ce, bien qu’ils publient régulièrement par ailleurs des révisions scientifiques 1, et que
plus
cet événement immense intéresse toute la société française.
Quels sont les faits ?
• De longue date, la « culture de l’excuse » n’offre qu’une explication à la criminalité : la
misère, le chômage ; selon cette doctrine, dans une société injuste, les malfaiteurs sont des
victimes sociales, qu’il faut « comprendre », bien plus que réprimer. D’importants quotidiens
nationaux comme Le Monde ou Libération partagent cette façon de voir, et n’ouvrent d’usage
leurs colonnes qu’à ceux qui pensent ainsi.
• Or aujourd’hui, la fausseté de cette doctrine éclate au grand jour. Voyons comment.
D’abord, l’évidence : si c'est la misère qui génère le crime, alors plus de misère devrait
entraîner plus de crime. Pourtant, depuis la fin 2008, la criminalité s’effondre dans les pays les
plus frappés par « la pire crise financière depuis 1929 ». Insistons : selon la « culture de
l’excuse », une misère aggravée jointe à l’explosion du chômage (+ 7 millions de chômeurs
en plus aux Etats-Unis en 2009) auraient dû y provoquer un séisme criminel – alors que c’est
l’exact contraire que l’on constate. Cette importante révélation sociale est notamment
reconnue par la gauche britannique et ses médias
1
« Une étude iconoclaste invite à réviser certains scénarios sur la fonte des calottes polaires et le
climat du passé »,
Le Monde, 13/02/10
2
De cela, voici les preuves, prises aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, pays parmi les plus
frappés par la crise.
■
GRANDE-BRETAGNE
(Source, Welsh Labour, Parti travailliste britannique, du 23/01/10. Les chiffres concernent
l’Angleterre et le Pays de Galles) :
Homicides, année 2009 : - 14 % (chiffres les plus bas depuis 1989)
Chute continue, sur la longue période, de la criminalité et de la délinquance « en dépit de
prédictions récentes d’une vague criminelle liée à la récession », soit de 1997 à 2009 :
Criminalité et délinquance générales : - 36 %
Criminalité violente : - 41 %
■
ETATS –UNIS
Taux d’homicides à l’échelle des Etats-Unis entiers, pour 2009 :
Quatre métropoles majeures du pays :
Criminalité constatée à New York en 2009 :
Criminalité constatée à Chicago en 2009 :
Criminalité à Los Angeles en 2009 :
Homicides à Los Angeles en 2009 :
Homicides à Dallas en 2009 :
La Californie est l’un des Etats américains les plus touchés par la crise, surtout ses grandes
villes. Parmi celles-ci, San Diego où, comme à Los Angeles, la criminalité s’effondre :
SanDiego :
- 18 %
criminalité constatée en 2009 :homicides : - 25, 5 % (au plus bas depuis 1972, où la
Atteintes à la propriété
(cambriolages, vols, dont
voitures, etc.)
Or de tout cela, nombre des grands quotidiens nationaux ne dit rien !
A ce jour, nul article majeur sur le sujet dans la grande presse française - alors que l’événement est énorme : en matière de fléaux sociaux, que dirait-on d’un journal qui tairait un éventuel effondrement - 15 à 20 % - du nombre des cas de Sida, ou du nombre des chômeurs ?
Si la « culture de l’excuse » reste un dogme médiatique, il en est un autre plus moderne, la
diversité,
Nous les invitons donc aimablement à dépasser la diversité des apparences, qui ne concerne
que les caractéristiques physiques des individus, pour embrasser une diversité plus noble, celle des analyses et points de vue ; dont ceux, importants, touchant à la réalité criminelle.
Février 2010
François Haut
fhaut@drmcc.org • Xavier Raufer xraufer@drmcc.org
■
dont ces grands quotidiens nationaux semblent aussi être d’ardents prosélytes.:
population était la moitié d’aujourd’hui)
au plus bas depuis 1967
- 18 %
la plus basse depuis 50 ans
- 12 %
- 11 %
au plus bas depuis 40 ans
(on le verra plus bas).