26 Janvier 2013
Sous l'ancien régime ( je veux parler du temps de la monarchie, celui où 40 rois firent la France, dont on s'est largement partagé les dépouilles depuis, ce qui explique que le garde-manger commence à se vider ), donc, sur la fin de l'ancien régime, les aristocrates portaient la culotte, et les hommes du peuple le pantalon? Ce qui fait qu'on les appelait les « sans culottes ».
Mais le régime monarchique s'effondra, moins à cause de ses abus que de son incapacité, par manque d'autorité, à réformer le pays, et à mettre fin à des privilèges, très anciens, qui ne se justifiaient plus. Louis XV essaya bien, avec l'aide notamment d'un de ses grands ministres, le chancelier de Maupéou, de réduire les « privilèges ». Il mourut trop tôt pour achever sa réforme qui rencontrait l'hostilité farouche des profiteurs de l'ancien système ( au premier rang desquels les Parlements, où siégeaient des personnalités éminentes qui se réclamaient du « progressisme" ), et son successeur Louis XVI, intelligent et sage ( malgré la légende de gros balourd dont on l'affubla ), était trop jeune, 20 ans, ( et il n'avait pas l'âme d'un chef ) pour s'imposer et poursuivre l'oeuvre de son prédécesseur.
On sait qu'il en perdit la tête, littéralement, et qu'une révolution sanglante bouleversa la France, pour longtemps.
La Révolution fut faite au nom du peuple, comme toutes les révolutions, mais celui-ci ne s'en aperçut pas vraiment.
En coulisses, ceux qui voulaient être califes à la place du calife tiraient les ficelles. Ils s'appelaient le duc d'Orléans, Fouché, Danton, Robespierre, etc. Le bouc émissaire était le roi Louis XVI.
Plus de deux siècles après, la France officielle n'en finit pas de se rengorger de sa grande révolution.
Les choses ont-elles vraiment changé?
De "mauvais" esprits, parmi lesquels des historiens sérieux osent émettre des doutes sur ce point.
L'un d'entre eux vient de publier un livre à ce sujet. Il s'en explique sur les antennes de RMC, et c'est le premier lien que vous offre le Scrutateur, en cette veille de week-end.
( I ) J-Jacques Bourdin sur RMC : Enquête sur les privilégiés de la république
http://www.youtube.com/watch?v=IHvh5G-6wRc
Les révolutions, quand elles sont victorieuses, s'inventent une légende ( à St-Pétesbourg, en 1917, à Berlin, en 1933 ), et se créent une imagerie. La légende de la révolution française est celle du peuple victorieux, et unanime – tous ensemble, tous ensemble, ouais! Où est? -. La marche unanime et irrésistible des sans culottes contre les exploiteurs.
Dans les années 1950, désireux d'instruire le public, en l'amusant, le grand Sacha Guitry produisit un film « Si Paris nous était conté », où les séquences consacrées à la révolution ne manquent pas de sel, pour qui sait un peu d'histoire, et n'est pas totalement dépourvu d'humour, et d'esprit critique.
On y voit les sans culottes ( braves, conscients, et irrésistibles, of course! ) enfoncer les portes du palais de Versailles à la grande peur du petit roué, et de sa compagne Valérie, …..euuh, pardon! Marie -Antoinette ( l'autrichienne, de sinistre mémoire... évidemment ! ), et tout sacc...euuuh!.... et tout commencer ( les temps nouveaux! ).
En fait les sans culottes n'étaient qu'un ramassis de lascars, et de poissardes, encadrés par des agitateurs professionnels et payés, rassemblant tout ce que Paris comptait alors de ploucs, et de ploukesses ploukant de ploukerie, comme disait le grand Rabelais ( autrement ).
Cette séquence a, entre autres, le mérite de nous faire entendre le chant fameux, et si trompeur du "ça ira"!.
Nos sénateurs ( notamment !!!!!) ne mériteraient-ils pas de l'entendre, un jour prochain, interprété par des culottés? ( Voir plus haut ).
( II ) Le chant des sans culottes :
http://www.youtube.com/watch?v=rauZMrXqRu0
Enfin! Dernière séquence de ce week-end, un duo de gens du BIEN ( et des biens ).
Il s'agit d'une scène d'un très beau ( et même grand ) film du metteur en scène Wajda, intitulé Danton. ( qu'évidemment on ne voit pas sur les grandes chaines de TV. Et l'on se demande bien pourquoi! ).
La scène met en présence deux « héros » de la révolution, Georges Danton et Maximilien de Robespierre.
La Révolution est alors à son apogée, le sang coule partout, la terreur règne, et les têtes tombent par milliers de la guillotine comme des cannes « clac, clac, clac »!
Danton n'est pas un gentil garnement. Il est un tribun et un meneur de foules, qui a suscité de nombreux massacres. Mais c'est un bon vivant ( si l'on peut dire). Et c'est aussi un homme qui a conscience qu'on a peu trop tiré sur la bête ( le peuple ), et que celui-ci pourrait se regimber et liquider les liquidateurs. Bref! il est pour une sorte de pérestroïka, et intrigue contre Robespierre, le chef du Comité de Salut public.
Robespierre, lui, rigide et raide, froid comme la mort, veut qu'on continue à tirer sur le peuple ( pour son bien !!! ), et voudrait accentuer encore la politique de terreur ( noter qu'il existe encore, en France, une Société des amis de Robespierre!!! Il faudrait chercher si Mélenchon n'en fait pas partie ).
Il a voulu rencontrer Danton ( magnifiquement incarné ici par Gérard Depardieu ) qui l'invite à souper.
Superbe opposition de deux révolutionnaires, mais aussi de deux hommes bien opposés par le tempérament.
Bientôt, à son tour, Danton sera décapité. Je regrette de n'avoir pas trouvé sur Youtube la scène finale, où, montant vers l'échafaud, il s'adresse au bourreau d'une voix de Stentor, et lui crie ( parole historique ) « Montre ma tête au peuple, elle en vaut la peine! ».
Réplique qui fut du Danton craché, et, dans le film, du super De par Dieu!
( III ): Un duo de gens du Bien ( et des biens ! ) :
http://www.youtube.com/watch?v=BchwXpWTLbU
Bon dimanche, chers lecteurs.
E.Boulogne.