1 Mai 2013
Daniel Cohn-Bendit n'est qu'un homme. Peut-être par un trait de ma nature intime, mais sûrement par mon imprégnation chrétienne, je répugne aux chasses à l'homme, aux pogroms de toutes sortes.
A l'égard de Cohn-Bendit qui n'est qu'un homme, comme à l'encontre de tout autre. Mais l'homme est aussi, - du moins dans la conception classique, humaniste, profondément inspirée du christianisme, - un être appelé à la responsabilité de ses actes, en fonction d'une éthique, d'un ensemble de principes, sans lesquels la notion même d'humanité perd toute signification.
Cet humanisme chrétien est, ces temps-ci, fortement remis en cause par de pseudos élites ( tant « à droite » comme on dit, qu' « à gauche »).
Tout est relatif disent ces gens. Rien ne vaut plus qu'autre chose. A chacun ses idées, ses goûts, ses préférences.
Nous voici rendus à un individualisme forcené. C'est à cet individu, ( non à l'homme comme accomplissement plus ou moins bien réussi d'un modèle ) que, dans la nouvelle optique, s'applique, par une perversion de l'intelligence et du langage, les fameux « droits de l'homme » dont on nous rebat les oreilles.
Si un saint François d'Assise entend vivre dans la pauvreté et la chasteté, c'est son affaire. Mais son choix n'est en rien supérieur, disent-ils, à celui d'un Dominique Strauss-Kahn, d'un Cahuzac, ou d'un Daniel Cohn-Bendit.
Dans la société en pleine dissolution, qui dérive, demeurent cependant des îlots de résistance.
A ces combattants de l'Esprit ( pauvres pécheurs tout de même, ils s'en souviennent d'ailleurs, ou alors ce ne sont que des pharisiens ), les nihilistes n'épargnent pas leur ironie, et leur arrogance.
« Il faut évoluer » disait avec hauteur la Roselyne Bachelot, au jeune Bongibault, et à Frigide Barjot, à propos du mariage « pour tous » que ces derniers refusent.
Mais les « résistants » persévèrent. Il faut souhaiter qu'ils continuent, à condition que ce soit sans haine, sans fébrilité anti personnelle. Ceux qui aujourd'hui mettent en cause publiquement Daniel Cohn-Bendit ( voir le lien ci-dessous et l'article auquel il renvoie ) ont raison.
Non que cet homme soit pire que bien d'autres ( « prions pour lui, pauvre pécheur », et pour nous ), mais parce qu'il est un symbole et que depuis presqu'un demi siècle il a assumé d'être ce symbole et n'a cessé de se revendiquer d'une société sans repères, sans référence à rien qui puisse réguler la démesure de l'individu privé de boussole.
On se souvient, que dans un débat politique, en France, avec François Bayrou, il avait fini par susciter chez ce dernier ( généralement courtois, même si l'on peut critiquer sa tactique politique ), dans un mouvement d'exaspération, le renvoi à sa pédophilie, revendiquée, mais fort bien tolérée par l'idéologie du nihilisme.
C'est en Russie ( libérée du cauchemar communiste ) et dans les pays de l'est européen, que Cohn-Bendit rencontre aujourd'hui de la résistance.
Gageons que nos nihilistes ne renieront pas ( pas encore toutefois! Car le monde et les temps vont changer, et les forces de l'esprit ne sont pas encore mortes ) leur symbole, Dany, comme ils disent, affectueusement.
Ce sont ces « damnés chrétiens » de Pologne que l'on vouera aux gémonies.
Ce n'est pas grave. Il arrive que les sociétés qui coulent, comme celui qui refuse la mort annoncée, arrivées au fond de l'eau, trouvent la force d'un vigoureux coup de talon qui les propulsent à la surface.
Les grandes civilisations ne peuvent mourir que par elles-mêmes.
Il n'est pas dit que la nôtre en soit au renoncement définitif.
E.Boulogne.
http://french.ruvr.ru/2013_05_01/Cohn-Bendit-planque-dans-son-hotel-denonce-en-public/