Le pouvoir de gauche fait feu de tout bois et mobilise tous ses affidés dans les médias pour tenter de désamorcer le désaveu cinglant de sa
politique concernant le « mariage pour les homosexuels », par ceux qui se rassemblent dima nche à Paris.
Pour cela tous les moyens lui sont bons, plus ou moins subtilement utilisés.
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Les opposants au « mariage » seraient des homophobes. Faux! Il y aura des homophobes parmi eux, bien sûr, mais très
minoritaires. Et il y en a partout, dans tous les camps. N'oublions pas que les régimes communistes condamnaient à mort ou à la déportation les homos, en URSS, en Chine, etc. Et qu'à Cuba,
leur sort fut abominable. Fidel Castro, malade sentant venir la mort prochaine, en vieux créole, d'origine catholique espagnole, qu'il est, a éprouvé le besoin, récemment de demander pardon
aux « gayos » pour les avoir tant fait souffrir au nom de l'avenir socialiste radieux. Et n'oublions les homosexuels, nombreux, point bêtes, qui sont contre le fameux projet de loi,
dont certains sont athées, et le disent, et qui défileront le 13, contre la loi scélérate.
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Le rassemblement du 13 serait une tentative des Eglises pour substituer leur pouvoir religieux à la sacro-sainte laïcité. Faux!
Tant les évêques français que les rabbins juifs se sont abstenus de toutes références aux écritures dans ce débat, se bornant à une argumentation de type philosophique et anthropologique fort
gênante pour ces messieurs.
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Plusieurs pays d'Europe auraient déjà adopté le mariage « gay ». Resterions-nous les seuls sur une position « dépassée » ?
Argument d'une rare sottise, et qui table sur la stupidité supposée des Français pour être entendu. Quoi! Les moutons de Panurge seraient-ils devenus les modèles absolus de la morale
« laïque et républicaine »? Quand, en d'autres temps, des pays nombreux basculaient dans les totalitarismes nazis ou communistes, fallait-il les rejoindre, et basculer avec eux dans
le suivisme lâche? Curieux argument vraiment.
Nous aurons l'occasion de faire le point bientôt sur tout le non dit ( malodorant ) de l'idéologie au pouvoir.
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On nous dit encore que la « droite » elle-même serait divisée sur la question. On oublie de dire que la gauche aussi est divisée,
comme un des articles ci-dessous émanant pourtant d'un journal de gauche ( le Nouvel Observateur ) le rappelle . Mais je m'arrête pour ce soir et vous invite à lire le dossier qui suit fort
instructif pour ceux qui prendront la peine de le lire.
E.Boulogne.
( I ) ENTRETIEN AVEC GÉRARD LECLERC
http://www.france-catholique.fr/Dernier-point-avant-le-13-janvier.html
Dernier point avant le 13 janvier
propos recueillis par Grégoire Coustenoble
vendredi 4 janvier 2013
Autres articles
Nous y sommes ! Ce dimanche 13 janvier 2013 à 13 heures, une foule formidable de Français — dont beaucoup n’avaient jamais manifesté encore de
toute leur vie — s’ébranlera depuis trois points de rassemblement parisiens (Porte Maillot - Place d’Italie - Place Denfert-Rochereau), pour proclamer paisiblement, mais de manière tout à fait
déterminée, leur attachement au droit imprescriptible des enfants français à avoir un père et une mère.
Il est probable cependant que cette action de masse, aussi spectaculaire soit-elle, ne suffira pas à faire fléchir un gouvernement et un président
qui s’accrocheront aux promesses « sociétales » de leur programme, comme le Premier ministre socialiste Zapatero l’avait fait en Espagne alors que son pays buvait la tasse... Ils
devront pourtant finir par admettre eux aussi qu’ils ont choisi de diviser notre pays au plus mauvais moment d’une des plus grandes crises économiques et sociales que le monde d’après-guerre ait
connue.
Cette affaire du « mariage pour tous » a pris une importance considérable dans le débat public. Était-ce le vœu de François
Hollande lorsqu’il a inscrit cette proposition dans son programme ?
Gérard Leclerc : Il faudrait pouvoir refaire l’histoire de l’élaboration de ce programme. Cela fait déjà un certain temps que
le Parti socialiste a adopté la plupart des revendications dites sociétales qui font partie intégrante de l’idéologie d’une gauche recyclée après l’abandon de la plupart des objectifs d’une
révolution économique et sociale. Déjà ces réformes ont été adoptées par plusieurs États européens, notamment l’Espagne du socialiste Zapatero. Cela correspond à ce qu’on appelle l’évolution des
mœurs mais aussi à un tournant de la pensée qui a marqué l’ensemble des sociétés occidentales. Ce n’est pas pour rien que les principaux motifs de la théorie du gender nous viennent des
États-Unis après qu’ils aient été d’ailleurs inspirés par ce qu’on appelle là-bas la French theory. Il faut souligner aussi que la diffusion des différents thèmes concernant la normalisation de
l’homosexualité s’est faite par l’intermédiaire du système des médias, qui, de diverses façons, a imposé certaines représentations qui ont conquis l’opinion.
On se demande aujourd’hui si François Hollande lui-même est vraiment acquis à l’esprit des réformes sociétales qui figurent dans son
programme.
En effet. À propos de la fin de vie, il est assez significatif qu’il ait confié au professeur Didier Sicard, qui est le contraire d’un idéologue ou
d’un extrémiste, le soin de faire un rapport préliminaire à un éventuel projet de loi. Le professeur a indiqué de la façon la plus formelle qu’il était hostile à une nouvelle loi et qu’il
préférait qu’on s’en tienne à la loi Leonetti. Rappelons que cette loi avait été mûrement préparée et avait reçu sur le moment un assentiment presque général. Seuls les extrémistes de l’ADMD
(Association pour le droit à mourir dans la dignité) s’étaient acharnés à poursuivre leur combat en faveur de l’euthanasie. François Hollande n’est sûrement pas sur leur longueur d’onde, il n’en
a pas moins été entraîné par une certaine logique idéologique à intégrer leurs revendications. On verra ce que cela donnera en juin prochain, puisque le président a annoncé qu’une nouvelle loi
sur la fin de vie serait présentée à ce moment.
En ce qui concerne le mariage homosexuel, le même doute est permis quant aux convictions du président. On sait qu’un de ses conseillers les plus
proches, Bernard Poignant, est carrément hostile au soi-disant « mariage pour tous » et la volte-face qu’il a lui-même opérée à propos de la liberté de conscience des maires (pour ne
pas célébrer eux-mêmes des unions dont ils récuseraient le principe) est significative de sa propre incertitude. Il n’empêche que le débat est lancé et qu’il l’a été par le gouvernement lui-même,
et notamment la garde des Sceaux qui s’est empressée de mettre le processus en route. Dès lors l’opinion ne pouvait qu’être saisie du sujet, et on a vu dès le mois d’août que les choses n’iraient
pas si facilement qu’on l’avait escompté. C’est le cardinal André Vingt-Trois qui a lancé l’offensive avec la prière pour la famille qu’il a composée à l’occasion de la célébration du 15 août.
Les partisans du mariage pour tous ont immédiatement réagi, car ils ont pressenti que l’initiative n’était nullement anodine, qu’elle préfigurait une mobilisation du côté catholique et que cela
pourrait produire des effets redoutables.
Malgré tout, la mobilisation n’était pas évidente. Le journaliste Nicolas Domenach, dans une discussion avec son collègue Éric Zemmour,
marquait son scepticisme quant à la possibilité de réunir des foules dans la rue contre le projet de loi.
Oui, à la rentrée de septembre, on peut encore s’interroger sur la possibilité de créer une opposition conséquente au « mariage pour
tous ». Les sondages montrent que l’opinion publique est massivement gagnée à l’idée que les couples du même sexe puissent se marier et même qu’ils puissent adopter des enfants. C’est la
conséquence d’une longue évolution des esprits qui a en quelque sorte avalisé le phénomène homosexuel et créé des réflexes de défense contre toute attitude hostile, a fortiori contre toute
persécution. Le concept d’homophobie s’est rapidement propagé avec sa charge foncièrement ambiguë. S’agissait-il de prendre la défense d’éventuels persécutés, ce qui était d’ailleurs légitime, ou
encore d’avaliser toutes les revendications de nature communautaire d’un lobby désormais puissamment installé dans la société, les institutions et en passe de s’approprier l’instrument judiciaire
pour se protéger de toute offensive assimilée à de l’homophobie ? Déjà le refus du mariage gay était assimilé à cette faute irrémissible. Par ailleurs, la revendication du mariage
constituait le moyen le plus adapté à la légitimation d’un mode de vie. C’est d’ailleurs pourquoi toute l’argumentation gouvernementale s’est fondée sur l’accession à l’égalité. Il ne s’agissait
que de se mettre dans la logique de la conquête des droits égaux pour tous. Comment l’opinion aurait-elle pu résister à ce qui semblait conforme aux exigences de la justice ? Accéder au
mariage pour les couples homosexuels, c’était accéder à une existence civique qui protégerait de toutes les réprobations.
Justement, n’y a-t-il pas eu évolution progressive du débat, montrant que le mariage n’était pas seulement un moyen de reconnaissance
sociale ?
Tout à fait ! L’opinion n’avait pas pris conscience, ou à peine, de la véritable portée d’une modification de la loi. Même la revendication à
l’adoption n’avait pas été reçue comme une modification substantielle du Code civil. On pensait simplement que des personnes homosexuelles ne pouvaient être empêchées d’élever des enfants, et on
soulignait qu’il y avait un retard du droit sur la réalité sociale, puisqu’un nombre — d’ailleurs difficilement déterminable — de couples du même sexe élevaient déjà des enfants nés de
précédentes unions. La propagande insistait aussi sur les chances d’une normalisation que pouvait apporter une remise en ordre. Certains conservateurs ne se sont-ils pas ralliés à la réforme pour
ce type de raisons ? C’est le cas de David Cameron en Angleterre et l’argument est repris par une Roselyne Bachelot.
Mais les choses ont commencé à changer lorsque la contestation du projet de loi s’est organisée, que des voix contraires se sont imposées que l’on
n’avait guère entendues jusqu’alors. C’est l’hebdomadaire Marianne qui rendait hommage à sa façon aux protestataires en parlant d’une campagne de communication très bien menée et qui commençait à
produire ses résultats. De fait, les sondages d’opinion marquaient un effritement des partisans du mariage gay et un début de réel retournement à l’encontre de l’adoption par les couples du même
sexe. Cela signifie très clairement que jusqu’à l’été dernier, il n’y avait presque pas d’opposition organisée aux réformes sociétales et qu’à partir de la fameuse prière du 15 août un mouvement
s’était mis en marche, impulsé sans aucun doute par l’Église catholique de France, mais relayé de plus en plus par d’autres secteurs du monde religieux et de la société civile.
L’intervention la plus spectaculaire, parce que la plus longuement argumentée à l’encontre du projet gouvernemental, fut le fait du grand rabbin de
France, Gilles Bernheim. Mais Le Monde et Libération, quotidiens militants de la cause du « mariage pour tous », se trouvaient aussi dans l’obligation d’ouvrir leurs colonnes à des
avis contraires et des débats contradictoires étaient organisés sur les différentes chaînes de télévision et à la radio. Le combat était de moins en moins inégal.
Sont venues ensuite les premières manifestations dans la rue, d’abord à l’initiative d’Alliance VITA puis du collectif « La Manif pour
tous ». Faut-il dire que ce fut une surprise pour les organisateurs eux-mêmes ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agissait d’un pari. Tant que les rassemblements n’avaient pas eu lieu, il n’était pas possible de prouver que la rue
pouvait embrayer sur la contestation. Ce qui s’est passé le 17 novembre à Paris et dans diverses villes de province a montré que l’on passait à une vitesse supérieure et qu’il y avait des masses
militantes qui étaient prêtes à mettre tout leur poids dans la balance pour obliger le gouvernement à reconsidérer ses projets. Autre remarque : les manifestations pro-mariage gay ne
parvenaient pas à aligner autant de monde aussi bien à Paris qu’en province, ce qui pouvait être le signe d’une faiblesse qui n’était pas décelée jusqu’alors. Il n’était pas évident que
« le peuple de gauche » était fanatique du mariage gay, en dépit de tout ce qu’on avait pu prétendre. Les dirigeants des mouvements LGBT furent les premiers à s’en apercevoir et à le
déplorer. Nous ne sommes pas encore parvenus à l’amplitude maximum des mobilisations, mais ce qui se passera à Paris le 13 janvier et la réplique prévue des pro-mariage gay sera très significatif
des véritables forces en présence. C’est à ce moment-là que l’on se trouvera dans une situation proche de celle de 1984, lorsque le président François Mitterrand décida de retirer le projet de
loi Savary, face à l’ampleur de la manifestation du 24 juin, alors qu’il disposait pourtant d’une majorité parlementaire prête à faire le forcing.
Mais si nous revenions sur le fond du débat lui-même. Où se situe pour vous la ligne de fracture qui sépare ce qu’on peut appeler les deux
camps ?
Cette ligne de fracture est beaucoup plus visible qu’elle ne l’était il y a quelques mois, car on a maintenant sur la table tous les éléments de la
discussion. Il ne s’agit plus seulement d’accorder une sorte de satisfecit à une minorité qui réclame son droit à la reconnaissance, il s’agit de mesurer toutes les conséquences de l’ouverture du
mariage aux couples homosexuels, dès lors qu’elle comporte une modification plus que substantielle du droit de la filiation. Le gouvernement a bien senti le danger lorsque les adversaires ont
évoqué la suppression des termes de père et de mère dans les documents officiels remplacés par « parent 1 » et « parent 2 ». Les ministres responsables ont même nié que
cela ait été seulement envisagé. Mais c’était pourtant la logique pure du projet puisqu’à donner des droits égaux aux couples d’hommes et de femmes et aux couples homosexuels on était forcément
amené à supprimer des dénominations qui devenaient discriminantes. Le Canada avait d’ailleurs donné l’exemple, puisque ce sont bien les termes « parent 1 » « parent 2 »
qui se sont substitués aux termes père et mère désormais inconnus du droit.
Mais l’affaire a pris un tour encore plus aigu avec la perspective d’un recours à la procréation médicalement assistée et même à la gestation pour
autrui. Le gouvernement avait bien compris qu’il était dangereux, au moins dans une première étape, de s’engager dans une voie où les obstacles d’ordre éthique allaient se multiplier. On
retrouvait d’ailleurs les discussions difficiles autour des lois de bioéthique. Même le Parti socialiste, dont les instances dirigeantes veulent aller jusqu’au bout de la logique du
« mariage pour tous », se trouve désormais divisé, avec une minorité importante de parlementaires qui refusent la PMA et sont sans doute en phase avec une part importante de leurs
électeurs. Un journal comme Le Monde a marqué le coup avec un titre sur toute la largeur de la première page. C’était le signe de fissures importantes dans le dispositif, avec des conséquences
imprévisibles.
La bataille désormais bien engagée atteint une étape nouvelle. Pour le Président, pour le gouvernement, pour le Parti socialiste, il va falloir
prendre une décision grave : ira-t-on jusqu’au bout des conséquences de la réforme, avec la reconnaissance sans accommodement d’un droit identique à l’enfant pour tous les couples, quels
qu’ils soient ? C’est la question fondamentale du droit à l’enfant qui se substitue aux droits de l’enfant. Et là, on s’aperçoit que la question du mariage c’est avant tout celle de la
filiation. Déclarer mariés sous le régime du droit deux hommes ou deux femmes, c’est leur conférer une sorte de hochet honorifique qui a sans doute des aspects symboliques, mais qui ne touche que
la définition du mariage républicain. La transgression apparaît dans toute sa gravité lorsque les couples homosexuels sont reconnus aptes à s’approprier des enfants par le biais de procédés
artificiels qui effacent graduellement les repères généalogiques. La question se pose déjà pour les couples de femmes, avec le recours à un géniteur, pur instrument d’une manipulation. Elle se
pose plus gravement encore pour les couples d’hommes qui sont obligés de recourir à la gestation pour autrui.
Il est certains théoriciens qui n’hésitent pas à transgresser toutes les normes et tous les obstacles. Je pense notamment à Irène Théry que j’ai
rencontrée lors d’un débat à la mairie du IVe arrondissement de Paris. Elle est sans doute la plus ardente des avocates de sa cause, mais aussi celle qui va le plus loin sur le terrain de la
théorie. Dans mon essai L’amour en morceaux ? paru il y a douze ans, j’avais déjà discuté de ses positions qui n’ont fait que s’aggraver. Son problème est de délégitimer la procréation dite
naturelle, pour élaborer une conception des liens familiaux plus proches de la civilité. Pour elle c’est la culture, notamment grâce au langage, qui civilise les relations humaines. Ce qui relève
de la sexualité pure doit être en quelque sorte promu à un état supérieur qui est plus en adéquation avec les démarches de l’adoption. Dans cette perspective, elle n’a nulle difficulté à
redistribuer les enfants qui, dans son système, disposent des meilleures conditions d’accueil dans des couples qui se sont préparés à les recevoir. Je récuse totalement pour ma part cette forme
de pensée, typiquement gnostique, et surtout déshumanisante, qui aboutit à nier la grandeur de la chair, qui n’est jamais séparée des grandeurs de l’esprit et de la culture. Irène Théry a
expliqué l’origine de son évolution intellectuelle et de sa militance dans un
entretien passionnant sur le site de Rue 89. C’est à la suite d’une maladie très grave de son mari qu’elle a découvert le monde homosexuel en plein drame de l’épidémie du SIDA. Dans le
service où il était soigné, il n’y avait que des homosexuels en phase terminale. Le climat n’était pas seulement poignant, elle y a découvert des formes de solidarité et d’assistance qui l’ont
bouleversée. Elle y a même découvert une sollicitude à son égard qui était la preuve d’une sensibilité humaine étonnante. C’est cette expérience qui l’a déterminée à se mettre au service de cette
communauté éprouvée et exemplaire. De là ce long combat qui trouve sa conclusion avec la défense et l’illustration du « mariage pour tous ». Ce récit ne peut laisser indifférent, il
explique beaucoup de choses au-delà d’un cas personnel. Il me semble que l’épidémie du SIDA a eu des conséquences qui ont transformé la cause homosexuelle, au point que l’on envisage une
modification complète des règles sociales. Mais n’est-il pas dangereux de tirer d’une tragédie une modification de civilisation dont les effets atteindraient ceux qui sont tout à fait innocents
du malheur homosexuel ? Après tout, c’est de la tragédie de l’exploitation éhontée du prolétariat qu’est née la théorie communiste avec les conséquences que l’on sait. Au moins, pourrait-on
en tirer une leçon de plus grande attention à l’égard d’une population qui a droit au respect. Là-dessus, le combat contre l’homophobie trouve sa légitimité. Mais la preuve est faite aussi
désormais que des personnes de tendances homosexuelles peuvent s’opposer au « mariage pour tous », en partageant les raisons fondamentales de ceux qui veulent sauvegarder les règles
fondatrices de la génération humaine.
Pour terminer cette réflexion, il conviendrait de revenir à l’objectif politique qui est suivi. Quel est l’objectif de la grande
manifestation du 13 janvier, dont il n’est pas sûr d’ailleurs qu’elle soit la dernière dans le bras de fer que nous opposons au gouvernement ?
Il ne faut pas se tromper sur le but poursuivi dans une telle manifestation et sur le style qu’il convient de lui donner. Il est d’autant plus
important d’être clair là-dessus qu’il y a des désaccords et des équivoques à ce propos. Quitte à être caricatural, je dirais qu’il ne s’agit pas d’une procession. Je n’ai rien contre les
processions, bien au contraire. Je suis disposé à me joindre à toutes celles qui relèvent de la vénération des mystères chrétiens. Mais on ne processionnera pas le 13 janvier. On n’assistera même
pas à une démonstration d’approbation spectaculaire d’un point de la morale chrétienne ni même de la morale naturelle. Ce ne sera pas le Magistère de l’Église qui se mettra en scène, ce n’est pas
plus un discours de philosophie que l’on applaudira. Même si les sentiments religieux et moraux, les convictions philosophiques sont reliées à l’exercice, celui-ci relève d’une thématique et
d’une logistique singulières.
C’est pourquoi il convient de faire la plus grande confiance à des organisateurs qui savent là où ils vont et ce qu’il convient de faire pour y
parvenir. Je dirais presque que cela relève d’un métier particulier et d’un savoir-faire qui n’est pas donné à tout le monde. Les règles de la communication, les procédés de la manifestation, la
stratégie de la mise en scène relèvent d’une pratique du terrain où une Frigide Barjot s’est montrée d’une compétence remarquable. Il convient donc de suivre à la lettre toutes les
recommandations de l’organisation de la manifestation, en en comprenant l’esprit. Frigide peut parfois en rajouter, au risque de surprendre ou de scandaliser, mais ce qu’elle dit n’est jamais
gratuit. Elle a complètement intégré les enjeux et les risques de ce que nous appelons un bras de fer.
Le moindre dérapage peut avoir des conséquences catastrophiques et retourner contre ses buts la force même du mouvement. C’est pourquoi il ne faut,
par exemple, jamais répondre par une violence quelconque, y compris verbale, à une contre-manifestation. L’adversaire nous guette avec une sagacité redoutable. Il est prêt à jouer de tous les
pièges, habile à exploiter certains tropismes psychologiques propres à soulever l’indignation à propos de toute résurgence homophobe. À aucun moment l’objectif ne doit être perdu de vue :
il s’agit de conquérir l’opinion massive du pays en menant jusqu’à son terme l’offensive qui a commencé à l’ébranler. C’est à ce prix qu’une difficile victoire sera acquise. Elle est subordonnée
à la discipline de tous.
— -
http://www.lamanifpourtous.fr/
( II ) A gauche aussi, des personnalités s'élèvent contre la loi scélérate : http://tempsreel.nouvelobs.com/mariage-gay-lesbienne/20130109.OBS4861/mariage-homo-a-gauche-aussi-il-y-a-des-antis.html
Accueil > Politique > Mariage homo > Mariage homo : à gauche aussi, il y a des antis
Mariage homo : à gauche aussi, il y a des antis
Créé le 09-01-2013 à 10h39 - Mis à jour le 10-01-2013 à 11h26
Par Cécile Deffontaines
Quelques ix détonnent dans l'unanimité socialiste autour du mariage gay.
Mots-clés : gauche, opposants, Gérard Collomb, homo, anti, Laurence Tcheng
Lionel Jospin, Gérard Collomb, Bernard Poignant et Sylviane Agacinski émettent des réserves sur différents aspects du projet de loi (montage,
sipa)
Sur le même sujet
Ce sont les flèches venues de sa propre famille qui blessent le plus profondément. A gauche, les voix discordantes sont peu nombreuses mais
certaines ont de l'écho. Comme celle de Lionel Jospin, le candidat malheureux à la présidentielle de 2002, qui
ne goûte guère l’expression "mariage pour tous" ("Il faudrait employer une expression plus précise", a-t-il dit) et reste attentif au fait que "l’humanité est structurée entre hommes et
femmes". Un argument cher aux antis, inquiets d'une indifférenciation sexuelle dans le couple de parents. Son épouse, Sylviane Agacinski, émet, elle, des réserves sur l’homoparentalité.
Porte aussi la voix du maire PS de Quimper Bernard Poignant, qui n'est autre... qu'un proche conseiller de Hollande. Sur son
blog, cet orphelin de père a écrit : "A mes yeux et quoi qu’il arrive, [l'enfant] se construit dans l'altérité des genres, masculin et féminin, père et mère. Un enfant doit toujours savoir
qu’il a ou a eu un père et une mère." Le sénateur-maire PS de Lyon Gérard Collomb n’est pas plus enthousiaste. Sur Europe 1, il a botté en touche sur une question relative au
mariage et expliqué qu’il lui semblait important "que l’on évite de [transposer] en France ce que l’on fait aux Etats-Unis, c’est-à-dire une véritable industrie du portage d’enfants."
Jean-Michel Houllegatte, qui a succédé à Bernard Cazeneuve à la mairie PS de Cherbourg-Octeville, est allé plus loin en
annonçant son intention de participer aux manifestations contre le mariage pour tous... avant de renoncer pour éviter toute "instrumentalisation". Daniel Delaune, édile
divers gauche de Grand-Camp (Seine-Maritime), est, lui, l'un des "pères" de l'appel du Collectif des maires pour l'enfance et refusera de célébrer tout mariage gay. Et parmi les trois grands initiateurs de la "Manif pour tous" du dimanche 13 décembre, se distingue, aux
côtés de la chroniqueuse catho Frigide Barjot et du président de "Plus gay sans mariage" Xavier Bongibault, Laurence Tcheng, une enseignante de gauche qui a voté Hollande...
et sa proposition 31. "Le mariage gay est un bouleversement majeur !", estime cette femme de 47 ans, qui s’est fâchée au passage avec quelques amis homos.
Dans le même bocal "anti" nagent aussi les "Poissons roses", un courant catho du PS mené par Philippe de Roux, 38 ans, qui, dès
début septembre, invitait à des "Etats généraux de la famille". Une incantation reprise en choeur par la droite. Ces "poissons" pilotes promeuvent une grande manif "transpartisane et
anti-homophobe". Espèrent-ils.
Cécile Deffontaines - Le Nouvel Observateur
( III ) Les homosexuels qui ne sont pas d'accord : http://tempsreel.nouvelobs.com/mariage-gay-lesbienne/20130104.OBS4512/le-mariage-pour-tous-destructurerait-la-filiation.html
Accueil > Politique > Mariage homo > Le mariage pour tous "déstructurerait la filiation"
Le mariage pour tous "déstructurerait la
filiation"
Créé le 04-01-2013 à 17h56 - Mis à jour le 07-01-2013 à 11h21
Par Audrey Salor
Les opposants au projet de loi manifesteront une nouvelle fois dimanche prochain à Paris. Xavier Bongibault, président de "Plus gay sans mariage",
explique pourquoi.
Mots-clés : homosexuels, Homophobie, mariage pour tous, Xavier
Bongibault, manif pour tous, Plus gay sans mariage
Manifestation contre le mariage gay à Paris, samedi 17 novembre 2012. (WITT/SIPA)
Sur le même sujet
Les antis récidivent. Après avoir organisé, le 17 novembre, plusieurs manifestations
dans les grandes villes de France contre le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels, le collectif "La manif pour tous", qui regroupe une trentaine d'associations, appelle à un
nouveau cortège à Paris, ce dimanche 13 janvier. Ses porte-parole revendiquent un rassemblement apolitique, aconfessionnel et gay-friendly. Xavier Bongibault, président de "Plus gay sans
mariage" et homosexuel, est l'un d'entre eux.
Le collectif "La manif pour tous" a déjà organisé une manifestation à
Paris le 17 novembre. Pourquoi un nouveau défilé ?
- La manifestation du 17 était une mobilisation régionale, celle à venir est la première organisée au niveau national. Depuis ce premier défilé,
ni le PS, ni François Hollande ne se sont décidés à nous recevoir pour entendre nos arguments. Le chef de l'Etat n'hésite pourtant pas lorsqu'il s'agit de s'entretenir avec le collectif LGBT en
urgence. Nous manifesterons donc jusqu'à être entendus et jusqu'à ce que le gouvernement réalise que son projet met la nation en danger.
Espérez-vous une mobilisation plus forte ce dimanche ?
- Je ne veux espérer aucun chiffre ni lancer de pari : ce serait un manque de respect envers le peuple de France. Par ailleurs, le succès d'une
manifestation ne se résume pas au nombre de personnes qui y prennent part. Le message politique et la qualité des personnes qui le véhiculent sont aussi importants.
Vous pensez aux membres de Civitas, qui ne sont pas les bienvenus dans votre
cortège ? [Le mouvement proche des catholiques intégristes a également prévu de manifester ce dimanche, NDLR]
- A Civitas, aux personnes homophobes, aux intégristes...
Avez-vous le sentiment que votre message a été davantage entendu ces dernières semaines ?
- Oui, le nombre de personnes que nous avons pu réunir le 17 novembre (70.000 selon la préfecture et 200.000 selon les organisateurs à Paris,
ndlr) nous a conféré une certaine légitimité et nous sommes de plus en plus entendus dans les médias. Nous constatons aujourd'hui un engagement et une réelle volonté de défendre notre cause
de la part de Français qui ont entendu notre message : ce projet de loi engendrerait une déstructuration de la filiation.
Vous êtes-vous-même homosexuel, votre positionnement peut surprendre...
- Non, cela n'a rien de surprenant. Un homosexuel est avant tout un homme ou une femme et donc doté d'une liberté de conscience et de choix,
comme n'importe quel autre citoyen. Dire que la réflexion d'un homo serait le seul fruit de son orientation sexuelle est, à mon sens, profondément homophobe. Je suis avant tout un enfant de
la parité. A l'heure où l'on milite pour la parité dans les entreprises et des conseils d'administration, on voudrait la supprimer au sein de la famille. C'est une aberration. Un enfant a
besoin d'un père et d'une mère pour évoluer correctement.
Dans les pays scandinaves, où le père est fréquemment au foyer quand la mère travaille, on observe que dans les situations de détresse, l'enfant
se tourne toujours vers sa mère.
Votre combat vous a-t-il valu des pressions ?
- J'ai en effet subi plusieurs pressions, dont un appel au viol sur un forum homosexuel. J'ai porté plainte.
Ne craignez-vous pas d'être récupéré, d'être devenu la caution "non homophobe" des antis-mariage pour tous ?
- Je vois mal comment cela pourrait être le cas alors que j'ai fait partie des premières personnes à m'opposer à ce projet de loi, aux côtés de
Frigide Barjot et Laurence Tcheng [Fondatrice de la gauche pour le mariage républicain, NDLR]. Nous ne nous situons pas dans une politique de communication autour du fait que je sois
homosexuel.
Interview de Xavier Bongibault, président de Plus gay sans mariage, par Audrey Salor - "Le Nouvel Observateur"