Une semaine à la loupe (09.04.07), par Henri Pauvert.
8 Avril 2007
Rédigé par Edouard boulogne et publié depuis
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Une semaine à la loupe.
1. La position de la candidate des verts Dominique Voynet.
Sénateur, médecin et membre du parti des Verts, Dominique Voynet s’est présentée aux élections présidentielles pour la première fois en 1995 et a obtenu 3,32% des suffrages. En 1993 elle s’est opposée au courant d'Antoine Waechter au sein des Verts et lui a donné son ancrage à gauche. En 1997 elle est entrée au gouvernement de Lionel Jospin comme ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, poste qu'elle a abandonné en 2001 pour se consacrer à son parti comme secrétaire général. Après l'impasse de 2002, Dominique Voynet a repris son bâton de pèlerin pour son parti et ce à l'heure où l'écologie est, plus que jamais, au coeur du débat politique. Aujourd’hui elle a du mal à se faire entendre face à un Nicolas Hulot hyper médiatisé et à une Ségolène Royal sur tous les fronts. Sa campagne est centrée sur une ligne verte de gauche. "On ne sauvera pas la planète en se contentant de fermer le robinet après s'être brossé les dents", affirme-t-elle. Elle préfère donc les actions concrètes à "l'écologie tout terrain". Comme dans un pot pourri, elle est pour une formation scolaire et continue des citoyens, pour leur apprendre à diviser par quatre leurs émissions de CO2. Elle plaide pour un "limitateur" de vitesse sur la route, des doubles vitrages à tous les étages. Elle souhaite l'annulation de la construction de nouvelles autoroutes et le démantèlement des centrales nucléaires. Bref, pour elle, "on ne peut faire l'impasse sur l'étape incontournable du changement des politiques publiques" en matière d'agriculture, de transports, d’industrie ou d’habitat pour rendre "le changement vivable". Restent à convaincre les électeurs pour passer la barre des 5%.
2. Une fois n’est pas coutume, parlons de soi… et d’autres !
Depuis des jours… des mois, des années vous vous réveillez pour vous rendre à votre bureau. Vous êtes souvent fatigué par les soucis et vous en avez parfois ras le bol : vivement la retraite ! D’autres jours vous êtes heureux de vous rendre à votre travail car vous avez réussi puisque de "jeune cadre dynamique", vous êtes maintenant mandataire social avec des responsabilités importantes : des joies, des peines, des problèmes à résoudre, que du bonheur ! Et puis, un jour, alors que vous présentez au comité d’entreprise et aux délégués syndicaux la nouvelle stratégie de votre groupe en y mettant tout votre enthousiasme, votre dynamisme et votre persuasion, vous êtes appelé dans votre bureau par un dirigeant du siège qui vous annonce : "le groupe change de stratégie et vous n’en faites plus parti" ! En 30 minutes vous ne faites plus parti de l’entreprise, viré… comme un malpropre, sans même pouvoir récupérer vos affaires personnelles, qui vous seront envoyées par la suite chez vous. Alors la galère commence car pour couronner le tout, vous êtes un "senior" donc difficile à recaser par les chasseurs de tête. Vous vous sentez pestiféré, vous avez l’impression que l’on remet en cause vos compétences, vos capacités, votre intégrité. Vous avez l’impression qu’on vous regarde de travers, on vous plaint, mais on ne comprend pas ce qui vous arrive. Vous avez des entretiens, vous répondez à des annonces, vous arrivez en finale mais malheureusement on retient l’autre candidat, plus jeune. Alors le doute s’installe car même votre famille se pose des questions, on vous remet en cause : "il ne retrouve pas de boulot, peut-être est-il incompétent, c’est sans doute la raison pour laquelle il s’est fait remercier" ! La presse se fait l’écho des difficultés qu’ont les quinquas pour retrouver un emploi. Les mois, les trimestres passent et toujours rien car vous ne faites plus parti de la cible des employeurs. Vous vous battez, vous répondez à une, deux, cent, trois cents annonces, toujours rien. Et puis enfin un, deux, cinq, dix entretiens pour le même poste et… la signature d’un contrat de travail. Alors vous redécouvrez le "plaisir" de vous lever tôt, les petites misères physiques sont oubliées : vous avez la pêche ; le travail c’est la santé ! Oui... ceci est une expérience vécue et je suis très heureux aujourd’hui. Alors ne vous découragez pas, battez vous et vous y arriverez : Bonne chance à vous !
3. Position de Gérard Schivardi, investi par le Parti des travailleurs...
Maître artisan maçon depuis 1970, ancien membre du PS duquel il a démissionné en 2003, maire de Mailhac dans l'Aude, conseiller général de Ginestas, il est largement inconnu du grand public, même si le Parti des travailleurs, présent il y a cinq ans dans la course à l'Elysée, le soutien. Ce descendant d'immigré italien s'est fait le porte-parole des maires qui bataillent, au nom de la libre administration des communes, contre l'intercommunalité forcée mais aussi pour garder leurs services publics, combat qu’il a mené aux côtés des responsables du Parti des travailleurs. Il assume totalement ce soutien, même s'il refuse d'être catalogué à l'extrême gauche. Il est membre du Comité national pour la Reconquête des Services Publics et de la Démocratie, émanation du Parti des travailleurs. En 2004, il a constitué la "conférence nationale de défense des communes et des services publics" avec d'autres figures politiques et en 2005 il a fait voter pour le rejet du traité de constitution européenne. Il se proclame "l'un des derniers vrais socialistes", et prône la rupture de la France avec l'Union européenne et le traité de Maastricht. En cas de victoire, Gérard Schivardi s'engage à rétablir les prérogatives des 36.000 communes, à procéder à la nationalisation des secteurs clé de l'industrie et de l'économie ainsi qu'au rétablissement des services publics et du monopole de l'État, à l'abrogation des lois "anti-laïques" mise en place par les gouvernements de droite comme de gauche, ainsi qu'à la restitution des 175 milliards d'euros d'exonérations patronales pour combler le déficit de la Sécurité sociale. Cet ensemble de mesure ne pourrait venir que d'une Assemblée constituante à élire.
4. Pendant la campagne électorale, tout "baigne" et donc la vie continue…
Autrefois, une élection présidentielle, c’était des remous dans l’économie, la bourse était inquiète, les consommateurs n’achetaient plus, les investisseurs se faisaient discrets, on ne parlait pas de plans sociaux. Les élections de 2007 intéressent les Français et l’économie continue son petit bonhomme de chemin sans s’inquiéter de ce qui pourrait arriver. Car la campagne ne perturbe pas les affaires. Pourquoi cette indifférence ? Trois raisons à cela : Les idéologies sont proches car les deux partis de gouvernement, pour l’avoir vécu, sont soumis aux règles du marché. La vie économique Française dépend beaucoup plus des décisions des grandes puissances mondiales que de celles du gouvernement. Enfin l’état n’a plus le même pouvoir dans la vie des affaires. Les "aventures" économiques sont limitées et le risque d’un voyage dans l’inconnu est inexistant, grâce au ciel !
5. Position d'Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière...
Arlette Laguiller est membre de l'organisation politique trotskiste Lutte ouvrière, mouvement au fonctionnement parfois un peu obscur. Elle est retraitée du Crédit Lyonnais, où elle a commencé à travailler à l'âge de 16 ans comme apprentie dactylo, et a été durant toute sa carrière professionnelle secrétaire et permanente syndicale. Doyenne des candidats, elle a recueilli 2,33 % des suffrages en 1974, 2,3% en 1981, 1,99%, en 1988, et est parvenue à dépasser la barre des 5% en 1995 et en 2002. Elle parvient ainsi à semer le trouble au sein du monde politique, en menaçant directement le Parti communiste en déclin depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Le discours d'Arlette Laguiller, peu entendu durant les décennies 70 et 80, connaît un renouveau depuis le milieu des années 1990. L'infatigable porte-drapeau de Lutte ouvrière se veut l'"expression du malheur des salariés". Elle centre son discours, qui a peu varié en 30 ans, sur les problèmes quotidiens des français en utilisant un langage simple et concret qui s'adresse directement aux "travailleurs" et aux "travailleuses" ! Ses luttes sont tournées contre les mécanismes capitalistes et la loi du marché, pour la hausse substantielle des salaires et des minima sociaux. Arlette Laguiller est parvenue petit à petit à attirer dans ses mailles nombre de déçus du PS et du PCF et à cristalliser la désillusion à l'égard du monde politique assimilé aux "affaires", à la compromission et aux mensonges. Profitant d'une certaine "aura" médiatique, Arlette Laguiller participe à sa sixième campagne présidentielle et sans doute la dernière car elle aura 72 ans en 2012. Mais peut-on en être sûr ?