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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Une semaine à la loupe (24/03/07), par Henri Pauvert.

1. Les Français ont la mémoire courte !

François Bayrou souhaite un gouvernement d'union. Cette idée séduit les Français. Selon un sondage LH2 pour "20 Minutes" et RMC-Info, 65% des Français déclarent préférer un gouvernement composé de personnalités de bords politiques différents et rassemblées autour d'un projet commun pour résoudre les problèmes de la France. Oui mais la culture et l’histoire politique française est plutôt à la confrontation droite-gauche qu’à la coopération. "Nous" n’avons aucun exemple de réussite d’un tel consensus à rapporter.

2. La journée de ceci, la journée de cela !

La journée de la femme, la journée des grands-mères, la journée des secrétaires, la journée du patrimoine, la journée "fête de la musique", la journée de "la journée"… et pourquoi pas la journée des bandits manchots ou tout simplement celle des hommes ! Il y a un grand risque à la multiplication de ces journées : il n’y a que 365 jours par an. N’est-ce pas une occasion de se donner bonne conscience. La femme ne vaut-elle pas mieux que l’on pense à elle plus qu’une journée par an !

3. De… la cuisine politique.

La montée de François Bayrou dans les sondages est un élément de complication pour Ségolène Royal puisqu'il recueille des sympathies dans la gauche modérée et les bobos. La crainte des conséquences d'un très bon score de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle est prise en compte très sérieusement par les dirigeants socialistes. A partir de 15% des suffrages, il serait en mesure de mettre en valeur de nombreux candidats UDF lors des élections législatives de juin qui viendraient concurrencer ceux du PS. Alors le risque de triangulaires provoquées par François Bayrou après une campagne présidentielle réussie aurait très certainement une portée considérable sur le résultat des législatives et sur la situation du parti socialiste.

4. La position de la candidate communiste, Marie-Georges Buffet.

La candidate communiste apparaît fragile. Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS, la France est un des rares pays occidentaux à avoir un parti communiste orthodoxe. Qu’à cela ne tienne, le PC possède encore une base politique importante de maires, conseillers, parlementaires et autres qui ont permis à leur candidate d’obtenir très facilement les 500 parrainages. Bien évidemment les socialistes maintiennent les communistes "sous perfusion" en leur fournissant les moyens de se maintenir dans tous les centres politiques. Marie-Georges Buffet n’a pas pu constituer un vaste "rassemblement antilibéral de gauche". Pour que le parti existe, elle doit se présenter. Si elle était élue, elle s'attaquerait à la redistribution des revenus, le doublement de l'impôt sur les grandes fortunes, l’augmentation du nombre de tranches de l'impôt sur le revenu, la taxation des revenus financiers et la modulation de l'impôt sur les sociétés pour pénaliser les entreprises qui font le choix des profits contre l'emploi et les salaires. Bref la France est riche, donc les Français et les entreprises doivent payer ! Elle veut redistribuer l'argent et augmenter les salaires avec une hausse du Smic à 1.500 €uros, lutter contre la précarité, modifier l'accès à la santé pour la rendre universelle, imposer le droit au logement et faire beaucoup d'efforts en faveur de l'éducation nationale. Elle plaide aussi pour une VIème République, avec un rôle central pour une Assemblée nationale élue à la proportionnelle, comme il se doit. Elle reste très critique envers Ségolène Royal et les socialistes mais ne peut exclure une participation à un gouvernement avec le PS pour continuer à exister !

5. L’internaute deviendrait-il un publicitaire !

Après s’être rêvé en écrivain, en réalisateur TV ou en journaliste avec les blogs, les internautes sont sur le point de s’improviser publicitaires. Plusieurs sites Internet américains proposent de créer un message écrit, une photo ou une vidéo destiné à leurs marques préférées. Cette nouvelle tendance appelée Consumer Generated Advertising (publicité générée par le consommateur) intéresse les investisseurs mais aussi les grands groupes de médias. En effet, les publicités ainsi créées par les internautes seraient plus innovantes, plus créatives et plus en phase avec les désirs des consommateurs. Pour l’instant, l’expérience publicitaire n’est pas franchement concluante car les vidéos proposées vantent plutôt les mérites des fans d’équipes de football américain ou de gros mangeurs de pizzas. Qu’en sera-t-il en France ?

6. La position du candidat Jean-Marie Le Pen.

Qui se souvient que le doyen des candidats, Jean-Marie Le Pen, a été élu pour la première fois dans le vacarme poujadiste de 1956. Sa voix tonitruante le destinait à un "premier rôle". La suite a confirmé ses talents à jouer des ressorts successifs de l'agressivité, de la causticité ou de la bonhomie. Il ne ménage pas sa peine pour tenter de montrer qu'il incarne une véritable alternative, et non pas un vote protestataire comme en 2002. Il multiplie les déclarations sur des sujets aussi divers que la justice, le changement climatique ou la grève à la SNCF. Il ne renonce pas à ses sujets de prédilection que sont la sécurité et l’immigration. Il donne des pistes en matière fiscale et ne parle plus de suppression progressive de l'impôt sur le revenu mais veut désormais "tendre" vers cet objectif. Il promet de libérer le travail en rétablissant la liberté sur les heures supplémentaires, veut favoriser l'investissement dans les PME, exonérer la résidence principale du calcul de l'ISF et il promet une grande politique familiale. Il souhaite une autre Europe plutôt que la sortie de la France de l'Union Européenne. Ses succès électoraux et notamment sa qualification au second tour de la présidentielle de 2002, justifient que l'on prenne sa candidature au sérieux. En revanche, son positionnement personnel, l'histoire du Front National, son rapport à la démocratie, son isolement sur la scène politique ne lui permettent pas de peser sur l'issue du scrutin. Bien que copié à droite, au centre et à gauche, il bénéficie encore d'un capital électoral qui en fait un acteur important dans la bataille électorale. Alors, peut-il encore renouveler l’exploit de 2002 et se qualifier pour le second tour ?

7. La clé des sondages.

Au-delà du yoyo des sondages, la question la plus intéressante n’est pas celle de connaître les intentions de vote ou les prévisions de résultats mais les tendances et les souhaits de résultats. Les tendances sur une période peuvent donner une indication. Les électeurs finissent toujours par voter pour celui ou celle qu’ils souhaitent voir élu. L’histoire nous a montré que les sondages s’étaient trompés ; mais pas dans les tendances. Alors, il serait bon que les medias nous indiquent les tendances plutôt que de se faire peur ou plaisir en nous donnant des résultats instantanés qui varient tous les jours, du matin au soir, et d’un institut à l’autre.

8. Désir de proportionnelle !

Coup classique, le principe de l’instauration de la proportionnelle dans les scrutins législatifs reste un gadget agité par la gauche et maintenant par le centre pour permettre de faciliter les désistements du deuxième tour et donner des raisons d'espérer aux électeurs des petites formations extrémistes. Et puis quand ils sont élus les présidents oublient leur promesse car le scrutin majoritaire permet d’avoir une majorité stable pour gouverner. Mais une dose de proportionnelle ne serait-elle pas utile. Elle permettrait à tous les courants qui comptent dans notre société d’avoir une possibilité de se faire entendre dans l’hémicycle plutôt que dans la rue avec tous les risques de débordement que cela comporte !

9. Ces fameux profits des entreprises du CAC 40 !

Les entreprises du CAC 40 font des profits, et on devrait s’en réjouir. Que ne dirait-on pas si elles faisaient des pertes ? On ne pardonne plus rien à Total, 12 milliards de confortables bénéfices ! Scandale ! Oui mais on oublie que cela ne représente que 7% du chiffre d’affaires et que l'immense majorité de ces bénéfices sont réalisés hors de France et sont le résultat d'une stratégie gagnante. Alors Mesdames et messieurs des syndicats ou de la politique, soyez cohérents.

Henri Pauvert.

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