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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Augusto Pinochet : mort d'un résistant, Par Edouard Boulogne.

Augusto Pinochet : mort d'un résistant. 

1) Mort d'Augusto Pinochet, ancien chef de l'Etat chilien.

Augusto Pinochet est mort aujourd'hui d'un infarctus du myocarde, à l'âge de 91 ans.

D'ores et déjà notons le déluge de commentaires insultants sous lequel est enfoui avant même d'être enterré cet ancien chef d'Etat.

Il ne m'appartient pas de lui accorder une absolution quelconque. Je n'éprouve pas le besoin, ni le désir, d'en faire un saint.
Et, le confondre avec Satan, en faire un des maîtres de je ne sais quel "empire du mal" (de droite évidemment!) mes plus anciens lecteurs ne s'attendent évidemment pas, de ma part à cette incongruïté lâche.

Je sais, en outre, qu'on ne gouverne pas innocemment.

Mais en fait ce qu'on ne lui pardonne pas, c'est qu'en pleine guerre froide, à une époque où le bloc communiste était dans toute sa force, et pataugeait dans le sang et la boue des goulags, il a préservé son pays d'une mainmise marxiste totalitaire où l'entraînait Salvator Allende (sur lequel je reviendrai aussi, très bientôt, car il le mérite).
Pour les partis de gauche, fascinés, vampirisés par le monstre moscoutaire, il avait là, pire qu'une faute, un crime impardonnable.

Il ne lui fut point pardonné
.
Jusqu'à sa mort, (après qu'il se fut retiré volontairement du pouvoir, rareté chez les vrais dictateurs, qu'en disent les castristes?) il fut harcelé sans répit par les Erinnyes de la gauche mondiale bien pensante. (Les érynnies étaient des divinités de la mythologie grecque appelées "furies" chez les latins. C'étaient des divinités impitoyables qu'on représentait vêtues de robes sanglantes, la tête ceinte de vipères, la main ornée de torches, de fouets ou de vipères et qui poursuivaient les criminels, suscitaient les guerres les pestes et autres calamités. On les appelait aussi les chiennes de Zeus).

Quand il fut avéré que le Chili était conduit à la dictature marxiste, l'armée de ce pays, pourtant, de loin, la plus démocratique d'Amérique latine, à cette époque, entreprit par un coup de force, sous la direction du général Pinochet, de stopper la fatale dérive
.
Partout dans le monde, les esprits libres, et les amoureux de la liberté se réjouirent.
La CIA aurait aidé, dit-on, les militaires chiliens, de leurs conseils et de leurs subsides? Et alors! Comme si le KGB, et la subversion cubaine, alors effervescente, n'en avaient pas fait de même en faveur d'Allende!

Je suis de ceux qui pensent que si en 1933 ou 1934, un militaire allemand avait assassiné Hitler, et fait avorter le nazisme alors balbutiant, il aurait mérité le prix Nobel de la Paix. Cela évidemment ne se fut pas fait sans mal face aux SA et aux SS dévoués fanatiquement à leur Führer. Du sang aurait coulé. Des nazis eussent été parqués dans des stades, et certains d'entre eux violentés. Mais quelle économie par rapport à ce qui a suivi le silence des lâches, autobaptisés "pacifistes, "démocrates" et "humanistes"!

Les belles conscience de gauche, avant de devenir les "collabos" du nazisme pendant l'occupation, déjà s'opposaient à une telle entreprise de salut public; elles préféraient, avec Alain, Sartre et Simone de Beauvoir (entre autres belles consciences) se proclamer "pacifistes"; "plutôt le nazisme que la guerre" bêlaient-elles! Et en 1939, tandis que le parti communiste français vantait les mérites du pays allié de Moscou : l'Allemagne hitlérienne, son secrétaire général, le célèbre Maurice Thorez, désertait l'armée française, et se réfugiait, pour la totalité des hostilités (jusqu'en 1945!) à Moscou.

Au Chili, Augusto Pinochet osa lui, le coup de force des hommes libres.

Dans la marée du conformisme aveugle qui va déferler tous ces jours à venir, (car nous aurons droit à tous les faux témoignages, à tous les montages d'images) il faut des voix courageuses pour clamer la vérité.

Je veux être une de ces voix là, pour conforter les courageux, instruire peut-être les jeunes qui ne connaissent, souvent, que la rumeur médiatique, et faire glapir les imbéciles.
Mais (heureusement) il n'y en a pas beaucoup à consulter le Scrutateur.

Edouard BOULOGNE.


Documents :

Il y a quelques mois quand mourut Jean-François Revel, je rendis, ici même, hommage, à ce philosophe, cet écrivain, ce grand journaliste. Je disais que nous aurrions souvent à revenir sur son oeuvre, sur les leçons qu'il nous a données
Voici donc une occasion.
En 1976, JF.Revel publia un ouvrage de première force : La tentation totalitaire (Edition Robert Laffont).
Il y dénonçait les supercheries et mensonges du totalitarisme rouge, et de ses complices en France.
Une dizaine de pages étaient consacrées à la crise chilienne, toute récente.
J'en publie ci-dessous quelques extraits.
Le héros des" idiots utiles" (expression de Lénine pour désigner la gauche non communiste, et les "belles âmes" qu'il méprisait mais utilisait avec un art consommé pour la progression deu totalitarisme marxiste), "SAINT ALLENDE" apparait pour ce qu'il fut.



Sur la crise chilienne: textes de Jean-François Revel :

"(.......) Que reste-t-il de ce credo de base si on le confronte aux faits les mieux attestés ?
Premier point : il est faux qu'Allende ait été porté à la /présidence par le peuple, par un puissant et irrésistible / courant de tout le peuple. L'élection de 1970 fut une élection triangulaire. Le Parti démocrate-chrétien, dont le candidat Eduardo Frei avait été élu à la magistrature suprême en 1964, avec 55,6 % des voix, s'était, depuis lors, non pas exactement scindé en deux, mais détaché d'alliés conservateurs, qui présentèrent leur candidat propre. Le résultat fut qu'Allende, candidat d'une coalition électorale de Front populaire, arriva en tête avec 36,2 % de voix, contre 34,9 % au candidat conservateur et 27,8 % uu démocrate-chrétien. En faisant le total, on constate aisément que 62,7 % des Chiliens ont voté contre Allende.
Deuxième point : il est faux que les partis conçurents de l'Unité populaire n'aient pas pardonné son succès à Allende et aient juré sa perte dès le départ. Toul au contraire, c'est à ces partis, et à leur légalisme constitutionnel, autant qu'à ses propres électeurs, qu'il dut le pouvoir En effet, dans la conjoncture décrite, lorsque aucun candidat n'a pu obtenir la majorité absolue, la loi chilienne prévoit , non le ballotage et, comme en France, uu second tour qui opposerait les deux candidats les mieux placés, mais un vote du Congrès, tranchant de façon discrétionnaire entre ces deux premiers. Rien, donc, en l'occurrence, ni dans la lettre de la Constitution ni dans son esprit (puisqu'on pouvait estimer plus de la moitié des électeurs démocrates-chrétiens proches du candidat conservateur et non d'Allende) ne s'opposait à ce que le Congrès désignât l'homme qui, certes, avait obtenu 1,3 % de voix de moins que le chef de la gauche marxiste-léniniste, mais qui était potentiellement apte à réunir derrière lui une majorité de gouvernement cohérente, plus que Salvador Allende, dont le soutien hétéroclite allait de maximalistes gauchistes à des socialistes, en passant par des staliniens. Pourtant, les leaders des formations du centre, conservateur ou réformiste, bien que très largement majoritaires au Congrès, où les plus récentes élections législatives avaient renforcé non pas la gauche mais bien la droite, décidèrent de porter Salvador Allende à la tête de l'Etat pour donner à la gauche sa chance de faire l'expérience du pouvoir. Il est donc difficile de leur attribuer à cette date une implacable hostilité, d'autant que les dirigeants démocrates-chrétiens se rallièrent à la coalition allendiste, qu'ils soutinrent loyalement deux ans."

(.................)


(.......) "Troisième point : il est faux qu'Allende ait pu honnêtement se considérer comme chargé du mandat de révolutionner la société chilienne, et que son échec démontre donc l'impossibilité de transformer une société par la voie légale et démocratique. Il démontre exclusivement l'impossibilité de changer de société par la voie légale et démocratique quand on est minoritaire, ce qui n'est pas une grande nouveauté. Quel aspirant au coup d'Etat l'ignore ? Or, Allende a agi comme s'il avait reçu ce mandat de refonte intégrale, c'est-à-dire comme s'il représentait 80 ou 90 % des Chiliens. Contrairement à Léon Blum, minoritaire comme lui, quoique beaucoup moins que lui, en France, en 1936, il n'a pas compris que sa victoire « technique », due à une finesse constitutionnelle, lui permettait de pratiquer l'exercice du pouvoir, mais non de procéder à la conquête du pouvoir. Pourquoi Salvador Allende a-t-il cédé à ce vertige de traiter 62 % de ses concitoyens comme les ennemis de classe des 36 % qui avaient voté pour lui, de gouverner comme si ces 36 % d'électeurs représentaient l'unanimité du pays, alors qu'ils n'étaient pas eux mê mes unanimes? (La coalition allendiste ne rassemblait, en effet, pas moins de six partis ou courants politiques divers). Je laisse répondre à cette question Carlos Rangel, dont l'on vrage fondamental sur l'Amérique latine, "Du bon sauvage au bon révolutionnaire",comprend, bien entendu, de longs développements au sujet du Chili. Entre autres explications du maximalisme suicidaire d'Allende, Rangel envisage celle-ci : « Le bouleversement émotif (et idéologique) causé en Amérique latine par la Révolution cubaine fut sans aucun doute l'une des causes fondamentales de l'échec (ou, en tout cas, du dénouement brutal) de l'expérience chilienne de Front populaire. S'il ne s'était pas senti obligé de « se montrer à la hauteur » de Fidel Castro et du Che, et surtout s'il n'avait pas eu sur sa gauche la pression des castristes et des guévaristes, il est probable que Salvador Allende serait encore vivant, qu'il serait président du Chili, et qu'il transmettrait la présidence à un successeur régulièrement élu en 1976. »
Rangel souligne ensuite les nombreux points communs qui existaient entre le programme d'Allende et celui du candidat démocrate-chrétien, Radomiro Tomic ; lequel, du reste, pendant la période trouble qui sépara le vote popu-laire du vote parlementaire, en 1970, fut un propagandiste actif de la cause d'Allende. Un programme commun de gouvernement entre les deux eût sans doute inclus à peine moins de nationalisations que celles qui furent entreprises ultérieurement. « Cela aurait provoqué, poursuit Rangel, des désertions dans l'extrême gauche de l'Unité populaire (mais aussi dans la droite de la démocratie-chrétienne)."


(..........)


"Quatrième point : il est faux qu'Allende ait respecté scrupuleusement l'esprit de la démocratie en général et les règles de la Constitution chilienne en particulier. Que les penseurs marxistes-léninistes se rassurent donc : s'il a été renversé, ce n'est pas pour avoir observé les lois. Lavons sa mémoire de cette odieuse calomnie. Les dirigeants de l'Unité populaire n'ont jamais caché que, de leur part, le respect, du reste limité, de la lettre de la Constitution n'était qu'une concession tactique . Ainsi, chaque fois qu'à la suite d'élections dans les syndicats, dans les organisations paysannes ou estudiantines, les candidats de l'Unité popu-laire étaient battus, le gouvernement créait aussitôt une organisation parallèle à sa dévotion, lui donnait appui et argent officiels, ignorait les groupements authentiques et représentatifs. On peut encore citer une mainmise sur les organes d'information selon des méthodes comparables à celles qu'utiliseront les communistes au Portugal quatre ans plus tard — et il faut se garder d'oublier ce fait lorsqu'on mentionne l'argent versé par la C.I.A. à certains journaux chiliens : l'intervention de services secrets étrangers passe aisément par la brèche de pratiques illégales qui existent déjà dans le pays même. Ajoutons un projet de réforme de renseignement visant à imposer le marxisme-léninisme comme doctrine obligatoire dans les écoles, l'afflux au Chili de dizaines de milliers de guérilleros étrangers venus de toute l'Amérique latine, fortement armés, constituant des milices tolérées par les pouvoirs publics — et peut-être
sera-t-il plus facile de comprendre pourquoi les six dizièmes de Chiliens qui n'avaient pas voté Allende se sentaient menacés. L'accumulation clandestine d'armes, notamment, fut le facteur décisif qui poussa le haut commandement à sortir d'une neutralité politique cependant notoire et conforme à une longue tradition".

C'est l'un des Chiliens de ces six dizièmes qu'on a vu hier soir sur RFO dire sa peine à l'annonce de la mort d'Augusto, le résistant.
Une fausse fenêtre pour la symétrie, dans le flot du mensonge et de la désinformation.

Sur Salvator Allende, ce saint si particulier, le saint du diable, j'aurai l'occasion de revenir, et sans doute dès demain.

E.Boulogne.
Aperçu généré le 11/03/2007 à 14:53:27
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