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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

L'esprit de l'athéisme et son destin, de Dominique Foldsheid, par Edouard Boulogne.

L’esprit de l’athéisme et son destin.
(Dominique Folscheid. La Table Ronde. Collection la petite vermillon. 510 pages. Octobre 2003).

( Un peu de philosophie aujourd’hui, car la vocation du Srutateur est, aussi, philosophique. De toute façon l’article n’est pas très long, et nous retrouverons dès demain nos chroniques habituelles. Cette critique de l’ouvrage du philosophe Dominique Folscheid, professeur à l’université d’Orsay, a paru en 2005 dans la revue Catholica).

Ce gros ouvrage n’est pas une histoire des idées philosophiques sur l’athéisme, même si les références et analyses philosophiques et théologiques, sont nombreuses, et fouillées. L’histoire de l’athéisme n’en est pas la philosophie, que l’auteur se propose de dégager. Ce qui le conduit à constater la difficulté de constituer une essence de l’athéisme à partir de ses concrétisations.
Car l’athéisme est d’abord un mouvement, un développement. Ses formes successives ne sont que des avatars ou des étapes d’un projet à partir d’un noyau actif. Ce noyau est une récusation radicale de toute médiation de Dieu comme existant.
On y distingue deux pôles : « d’un côté la position ou la négation de Dieu selon l’immédiateté, de l’autre la position ou la négation de Dieu selon la médiation. Dans tous les cas il s’agit de ruiner l’articulation de Dieu et de la médiation, aussi bien en posant Dieu sans médiation, qu’en posant la médiation sans Dieu».
D.Folscheid établit aussi que le terme lui-même d’athéisme n’a de sens précis qu’en occident dont il est le produit culturel, et qu’il ne prend de consistance que par rapport au christianisme et, constamment, parfois furieusement, contre lui : « sans le christianisme l’athéisme reste polémique, relatif, vague. Avec le christianisme, contre lui, il parvient à se structurer ».
Il y a dans l’athéisme un refus déterminé de la médiation absolue de l’être, proposée par le christianisme, et par cela même, (toute médiation impliquant d’une certaine manière un recours à l’autre,) un refus de toute médiation, et une volonté d’immédiatisation de tout ce qui est. Là est l’origine de toutes les tentatives réductionnistes, qui se sont succédées, depuis les lumières particulièrement, naturalisme, positivisme, scientisme, auxquelles l’auteur consacre de suggestives, et substantielles analyses. Les radioscopies de Rousseau, Feuerbach, Freud, et de nos récents structuralistes, sont particulièrement instructives. Toutes ces « réductions », s’accordent pour prétendre que la vérité du sens est le non sens, que les jeux du hasard et de la nécessité rendent compte de tout.
La linguistique, dans une période récente a été embauchée au service du nihilisme métaphysique. « La ruine de l’économie de la médiation absolue est consommée dans le triomphe de la référence sans référent, du sens sans signification, de la donne sans données, du don sans donateur, de l’objectivité sans objet (remplacé par la structure), de la subjectivité sans sujet (décentré vers l’inconscient anonyme ».
C’est l’accomplissement du propos de Max Stirner, qui regrettant que jusqu’à lui l’athéisme, manquant d’audace et de logique, n’avait jamais fait que changer de religion et de Dieu, escomptait qu’il deviendrait une cause digne de ce nom quand il ne serait fondé sur rien, car « le moi qui est libre de Dieu comme de la nature c’est le moi créateur ex nihilo » ! Seulement alors « l’homme devient un existant sans essence, une liberté sans nature ». Sartre n’a rien inventé.
Ces lignes ne donnent qu’une mince idée de la richesse et de la consistance de l’ouvrage de Dominique Folscheid, dont le « défaut », si c’en est un, est l’extrême densité d’une enquête et d’une réflexion, dont il serait navrant que ceux qui sont capables de la suivre n’en fassent pas bénéficier, d’une manière ou d’une autre, ceux pour qui elles ont été menées, ces personnes humaines que l’athéisme précédemment défini, réduit au statut de machines « intégralement  immergées dans l’immanence, d’où elles n’émergent plus qu’à titre de plis plus ou moins saillants ».

                        Edouard BOULOGNE.

(S 19/02/05).
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I° Concile Athée de Tolède Le premier concile athée aura lieu a Toledo en Espagne du 9 au 11 Novembre 2007, Un beau parterre d´expositeurs Le thème sera "EL DESAFÍO DE LOS FUNDAMENTALISMOS". (Le défi des fondamentalimes)... Avec la participation de Gonzalo Puente Ojea, Agustín Izquierdo, Jocelyn Bézecourt, Víctor M. Alarcón, JAM Montoya, Anita Werner, Juan F. González Barón, Albert Riba, Leo Bassi, etc.,ChrisLaur http://laicite-liberte-atheisme.over-blog.com/
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