Officielle la maladie
d'Alzheimer de Cohn-Bendit ?
Il faut lire cette dépêche de l'agence Reuter, publiée sur le site du Nouvel Observateur.
Elle nous apprend que Cohn-Bendit serait "mal à l'aise" avec l'affaire Polanski (l'arrestation du cinéaste franco-polonais en Suisse,
qui suscite en France de nombreuses réactions). Avec Jean-Marie Le Pen, le lider maximo de mai 68 est un des rares à émettre un avis autre avec que l'unanimité suscitée par
cette arrestation, arrestation d'autant plus douteuse que la jurisprudence américaine considère le fait de tendre un piège à quelqu'un comme un vice de procédure, on l'a vu avec affaire DeLorean,
industriel devenu trafiquant de drogue dans les années 80, "pincé" puis blanchi parce que piégé par le FBI dans une chambre d'hôtel de Los Angeles. Les circonstances de l'arrestation de Polanski
n'en sont pas très éloignées. Dany-le-Rouge tient notamment à se démarquer de Jack Lang, et surtout de Frédéric Mitterrand - ministre en exercice - en faisant part de son respect pour la
justice et de son émotion devant la gravité de l'accusation - de pédophilie - dont Roman Polanski fait l'objet. Cette attitude pour le moins "suisse" aurait de quoi étonner, s'il n'y avait une
explication : Daniel Cohn-Bendit serait atteint de la maladie d'Alzheimer.
Il se confirme qu'au fur et a mesure de l'évolution de sa maladie, Daniel Cohn-Bendit oublie tout ce qu'il a pu faire, dire ou
écrire. Même la mémoire ancienne s'en va : il a tout oublié des 40 dernières années. Et le voici qui se prononce doctement sur les "problèmes de justice", et même sur "la pédophilie". Il a
déjà oublié qu'il avait été interdit de séjour en France, de même qu'il a oublié le petit échange, pas très ancien, qu'il a eu à la télévision avec François Bayrou à propos de ses vantardises
éditoriales et pédophilesques. À ce stade de la maladie, "Dany" ne peut évidemment pas se rendre compte qu'il met "mal à l'aise" de nombreuses personnes, depuis longtemps, et sans doute pour
encore longtemps, à moins que la maladie l'emporte le plus vite possible.
Au moins une chose est claire : Le Pen et Cohn-Bendit ne sont pas très éloignés, finalement. Et ça, beaucoup de gens s'en étaient
déjà aperçus. L'opportunisme est polymorphe par définition.
Il faut signaler toutefois que, dans cette affaire, aucun de ces esthètes de la pensée n'a fait remarquer ce qui est le plus choquant,
à savoir l'arrestation - en Suisse - de Roman Polanski : en Suisse ! Après que ce pays se fut officiellement roulé dans le purin de chameau en s'aplatissant devant le diable de Tripoli.
Après que les autorités de la confédération eurent, d'après les lois en vigueur dans leur propre pays, entrepris de demander des comptes au fils de celui-ci puis l'eurent lâchement relâché sans
aller plus loin dans la procédure, tellement ils étaient sûrs de devoir l'inculper. Après qu'ils se furent excusés tout aussi lâchement de leur impardonnable faute. Après qu'ils eurent
promis de ne plus recommencer. Bref ! après qu'ils eurent perdu la face. Mais aussi, en remontant le temps, après qu'ils eurent proclamé urbi et orbi leur neutralité. Et après qu'ils eurent
si longtemps abrité en leurs coffres discrets l'argent du vice, du crime et de la corruption sous toutes ses formes. Pourtant, personne n'a pensé à dire : "Pas ça, pas eux !".
Ce qu'a fait Polanski avec un petite fille, il l'a fait sans témoin, ou s'il y en avait, il étaient peu, et c'était il y a longtemps,
loin dans le temps et dans l'espace, et forcément loin de la connaissance de Monsieur Tout-le-monde, dont l'avis sur la question est forcément moins éclairé que celui que le même Monsieur
Tout-le-monde peut porter sur d'autres faits, largement livrés à son information. Ce qu'a fait la Suisse avec la Lybie, elle l'a fait au su et au vu de tout le monde, il y a peu de temps, tout
près de nous, en plein jour et même en pleine lumière, quelles que fussent les ombres dont la confédération a toujours su s'accommoder. Étrange, cette Suisse faisant de la figuration dans un
western, et bizarrement dans le rôle du chasseur de prime. Amusante coïncidence, lorsque ce zèle judiciaire, cette entraide, cette coopération éthique survient après de sévères attaques de
l'administration fiscale et de la justice américaines contre les banquiers suisses...
Évidemment, on peut toujours se poser la question de savoir si c'est l'autorité de Calvin, ou celle de Judas, qui préside aux
décisions de la confédération lorsqu'elle prête main forte à la justice américaine, invitant l'oncle Sam et l'oncle Khad' à caresser de concert le bon toutou qui donne la papatte. En donnant
la papatte à l'oncle Khad, il s'agit évidemment de garantir des recettes (ou tout du moins de ne rien faire pour s'en priver), avec l'oncle Sam, il s'agit peut-être d'optimiser les charges, qui
sait ?
Indépendamment du problème de fond, en considérant l'aspect présent cette affaire, et à l'heure où, partout dans le monde, le droit
n'a plus rien à voir avec la morale, il est quand même assez remarquable de voir à quel point, à force de se vautrer dans le purin de chameau, les Suisses ont révélé qu'ils étaient,
finalement, de dégoûtants chameaux, capable de nager avec volupté dans leurs propres égouts. Là dedans, la Suisse, en définitive, n'a rien perdu fors l'honneur. Deux fois de suite, en si peu de
temps, cela fait jurisprudence, non ?
Antoine de Panou.