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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Mon ami René Bonnet, par Edouard Boulogne.

Mon ami René Bonnet.




C'est assez tard dans nos vie respectives, au milieu des années 1960, que j'ai fait la connaissance de René.
Cette relation s'est approfondie à partir de 1970, à la création du journal Guadeloupe 2000, et de l'Association du même nom où il figurait parmi les membres fondateurs avec Yves Bonnet et ses fils Jean et Daniel, Ernest Bonnet, Hector Dessout, Jean-René Boisneuf, M.Flory, ancien maire des Abymes, madame Georgette Manin, Luigy Colat-Jolivière, M.Dubouillé, Ancelot Bellaire, et tant d'autres.
René Bonnet était aussi et d'abord le médecin que tant de Guadeloupéens ont connu, aimé, et respecté.
Il était apprécié pour sa compétence, mais aussi pour sa convivialité, le respect de la personnalité de chacun, son sens de la justice, et de la charité, au plus noble sens de ce mot, bien plus que la simple bienfaisance.
Il savait mettre chacun à son aise, et comme beaucoup de médecins créoles avant lui, quand il s'agissait de patients d'origine locale, quelles que soient leur teinte et leur milieu social, il usait du langage créole pour détendre et rasséréner.
René n'était pas seulement le grand médecin, le gastro-entérologue de talent. Il se multipliait pour mieux développer, sans aucune prétention, avec une simplicité non feinte, le don qu'il avait reçu de son Seigneur, Jésus-Christ, dont il était, catholique, un fidèle, sans esprit de chapelle.
Après la mort d'Ernest, son oncle, il s'investit, à sa suite, dans l'action caritative, chevalier, notamment de l'Ordre de Malte, au service des pauvres, des malades, des lépreux.
Toujours avec discrétion, car il n'était pas de ceux qui font sonner de la trompette (et donc, aujourd'hui, convoquer la télévision)  à chacune de ses actions. Les instrumentistes y eussent perdu leur souffle.
Mon ami était aussi un homme de culture.
Je me souviens qu'au milieu des années 1970, il fut le rédacteur quasi unique d'un numéro spécial de la revue Guadeloupe 2000, consacré à cet autre grand médecin et chercheur, ( et son parent) Louis-Daniel Beauperthuy- plus connu hélas! à l'étranger et dans le monde qu'en Guadeloupe, car nul n'est, dit-on, prophète en son pays.
Le docteur Dominique Guesde, poète de talent à ses heures, (et autre cousin) fut également réédité par les soins de René, avec le concours du club Rotary, dont il était un membre apprécié.
Nous nous voyions moins souvent depuis sa retraite, il y quelques années, mais René n'avait pas cessé de m'entretenir, soit au téléphone, soit par ces petits billets -couverts de sa drôle d'écriture, une vraie écriture de mèdecin, - qu'il échangeait avec ses amis, pleins d'amitié et de tendresse virile et cachée.
Car l'homme était sensible, peut-être vulnérable, derrière une apparence décontractée.
Ainsi sont, souvent, les hommes qui agissent, qui agissent pour le bien.
Guadeloupe 2000 avait interrompu sa navigation qui dura trente deux ans, et j'avais créé sur Internet une tribune, Le Scrutateur, destinée à tenter de maintenir l'action et l'esprit de la vieille équipe. René m'y encourageait, et, mieux, m'y aidait concrètement par l'envoi d'informations, et d'articles. L'un de ceux-ci fut consacré à son cher Beauperthuy, sur lequel il écrivit une nouvelle étude, parue sur Le Scrutateur, où il montrait que le grand Louis Pasteur, lui-même, était redevable au grand Guadeloupéen de certaines de ses découvertes. Dette qui n'a  pas encore été pleinement reconnue par la communauté scientifique.
Des réactions à cet article que j'ai reçues d'éminents personnages de métropole, laissent espérer que les efforts de notre ami ou parent n'auront pas été inutiles.
Sa voix va nous manquer, désormais, et sa présence chaleureuse.
Mais il demeure en nous par le souvenir.
Et il nous appartient de faire en sorte, que ce souvenir, comme un grain de Sénevé, soit fécond, et durable.
Telle est, en ce qui me concerne, ma résolution.

Edouard Boulogne.

 

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E
Nous vous disons simplement au revoir car on ne pense pas qu'on oublie un homme de votre qualité, toujours souriant, empathique, et ami de notre famille depuis longtemps.Vous laissez derrière vous un sillon rempli de bonté et de générosité qui restera gravé à jamais dans l'esprit de toutes les personnes qui vous auront connu.Au revoir René.
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C
En dehors de l’article que l’on peut lire sur le blog : halleyjc.blog.lemonde.fr/  -  Je désespérai de trouver sur la toile un lien vers le Docteur René Bonnet, en effet le seul lien que j’avais trouvé me dirigeait vers un très célèbre constructeur automobile du même nom. Grace à vous, Mr Boulogne j’ai pu rassasier ma curiosité en parcourant l’article de votre blog. J’en ai profité pour ajouter une ligne dans mon blog qui dirige directement vers votre page (ce que vous pouvez contrôler), qui au demeurant est très intéressante, ce lien est ajouté dans un article que j’ai écrit sur mon blog intitulé : Ne pas mourir idiot ou je transcrit un passage du livre du Docteur « Luc Montagnier » qui justement égratigne quelque peu Pasteur (c’est la faute à Pasteur)  « Le microbe n’est rien, le terrain est tout ». On a totalement oublié et aspect de la pensée de Pasteur. C’est le contraire : Le microbe est tout. Ils ont oublié le terrain, totalement. Vous pourrez également y lire le commentaire que j’ai ajouté. Dans tous les cas merci Edouard de m’avoir dirigé vers votre page d’histoire.
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C
Historique de Louis Daniel Beauperthuy<br /> Louis Daniel Beauperthuy Desbonnes né à Sainte-Rose en Guadeloupe en 1807 et décédé a Bastica Grove en Guyana en 1871, médecin et scientifique français, il découvrit l'agent de transmission de la fièvre jaune. En 1838, un an après avoir reçu son diplôme de médecine de l'université de Paris, il est envoyé comme le voyageur naturaliste du musée de l'histoire naturelle de Paris au Venezuela. En 1840 il décide de s'installer de manière définitive à Cumaná. Après la validation son titre à l'université centrale du Venezuela en 1844 il commence à exercer la médecine et la recherche scientifique qui le menèrent à établir en 1853 que la fièvre jaune est transmise au moyen d'un moustique et non pas par l'air comme on le croyait jusque-là. Beauperthuy est descendant d'une famille française distinguée originaire de la région du Périgord
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E
<br /> Puis-je me permettre de recomander à nos lecteurs la lecture de l'article  du docteur réné Bonnet sur Beauperthuis que l'on retrouvera facilement dans les archives du Scrutateur à la<br /> catégorie Histoire. Faites défiller jusqu'au titre cherché et cliquez. Bonne lecture.<br /> EB<br /> <br /> <br />