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19 Mars 2009
Lettre ouverte à tous les antillais.
( Au coeur des évènements, au cours desquels la Guadeloupe et la Martinique ont été prises en otage par une minorité
d'extrémistes indépendantistes, fanatiques et racistes, monsieur Patrick Coco a écrit à ses compatriotes une lettre pleine de bon sens et de courage, que le Scrutateur a publiée.
Maintenant qu'un certain calme, même provisoire, semble être revenu sur nos îles, il reprend la plume pour ce message plein d'espoir, qui n'exclut pas la plus grande vigilance. Puissent ses
paroles être largement entendues. E.Boulogne).
A ceux qui pensent que leurs idéologies politiques ont plus de valeur que la vie de deux hommes, à ceux qui provoquent des tensions raciales, des conflits sociaux, des blocages, à ceux qui massacrent notre économie, nous disons maintenant que notre esprit est plus fort et ne peut pas être brisé. Sachez que vous ne pourrez jamais nous avoir à l’usure, et nous vous battrons.
Parce que nous savons que notre héritage composite est une force, et non une faiblesse.
Le peuple Antillais est composé de noirs, de chabins, de mulâtres, de coolies, de zindiens, de blancs, de blancs pays, de békés, tous chrétiens, musulmans, juifs ou hindous et non croyants. Nous sommes tous façonnés par notre passé, nos langues et nos cultures, venues de tous les bouts de cette terre.
Et parce que nous avons goûté à la potion amère de l’esclavage et émergé de ce chapitre sombre de notre histoire commune encore plus forts et plus unis, nous ne pouvons que croire que les vieilles haines héritées des fractures tribales se dissoudront bientôt, le monde deviendra alors plus petit, notre commune humanité se révèlera ; la Guadeloupe et la Martinique devront jouer leur rôle pour participer et promouvoir cette nouvelle ère de paix.
Aux dirigeants syndicaux et politiques de nos îles qui cherchent à semer le conflit ou à rejeter les maux de notre société sur l’une ou l’autre de sa composante - sachez que les guadeloupéens et les Martiniquais vous jugeront sur ce que vous pouvez construire, pas sur ce que vous aurez détruit.
A ceux qui s’arroge le pouvoir sans y avoir été invité par les urnes, à travers le mensonge, la désinformation, la violence, l’intimidation et le baillonnage, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’histoire, mais que nous étendrons la main vers vous si vous voulez desserrer votre poing.
Nos défis peuvent être nouveaux. Les instruments avec lesquels nous les relèverons peuvent être nouveaux. Mais les valeurs sur lesquelles reposent notre succès - travail acharné et honnêteté, courage, humilité, tolérance vis-à-vis de l’autre, curiosité, loyauté et patriotisme - ces choses sont anciennes. Ces choses sont vraies. Elles ont été la force tranquille à la base du progrès tout au long de l’histoire des Antilles.
Ce qui est demandé est de retourner à ces vérités. Ce qui est attendu de nous est une nouvelle ère de responsabilité - une reconnaissance de la part de chaque antillais, que nous avons des devoirs envers nous-mêmes, devoirs que nous ne devons pas accepter avec réticence, mais saisir avec bonheur, ferme dans la connaissance qu’il n’y a rien de plus satisfaisant pour l’esprit, de stimulant pour notre caractère, que de se donner tout entier à une tâche difficile.
C’est la signification de notre liberté et notre croyance - la raison pour laquelle des hommes, des femmes, des enfants de toute race et religion peuvent s’entendre sur ces îles magnifiques que sont la Guadeloupe et la Martinique. Et la raison pour laquelle un homme dont l’arrière arrière grand-père, il y a cent soixante ans n’était pas libre, peut maintenant se tenir debout devant vous et écrire ces lignes.
Alors, mes frères, tournons la page de cette crise avec le souvenir de qui nous sommes et combien nous avons voyagé.
Guadeloupéens, Martiniquais, en face de nos dangers communs, sous cette pluie de difficultés, avec l’espoir et la vertu,
bravons une fois de plus ce cyclone qui nous a ravagé et supportons les orages à venir quels qu’ils soient. Qu’il soit dit par les enfants de nos enfants que lorsque nous avons été mis à
l’épreuve, nous n’avons pas tourné le dos, ni faibli ; et les yeux fixés sur l’horizon et avec la grâce de Dieu sur nous, que nous avons fait gagner le bon sens, la paix et la liberté dans nos
îles et les avons transmis en toute sécurité aux futures générations.
Patrick COCO