Lettre à monsieur Nicolas Sarkozy, par Jacques Beuzelin.

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas SARKOZY

Monsieur le Président,

Vous allez prochainement organiser des états généraux sur les DOM. Initiative intéressante si elle est menée dans la sérénité, dans le respect de la pluralité ethnique qui compose la société antillaise, dans un but constructif en oubliant toutes ces rancoeurs et cette haine que nous avons vu étaler au cours des six semaines de blocage de la Guadeloupe et de la Martinique.

Il n’est pas question d’oublier ce qu’a pu être l’esclavage, nous devons garder en mémoire ces faits pour qu’ils ne se reproduisent plus. Il est question de tourner la page définitivement et de construire des DOM modernes basés sur un tissu social fort, solidaire et cohérent. Nous n’arriverons à rien si nous passons notre temps à rechercher les responsabilités des uns et des autres. Nous sommes tous responsables de notre avenir mais certainement pas de notre passé. Nos ancêtres NOIRS ET BLANCS (Hé OUI j’insiste NOIRS ET BLANCS) ont organisé l’esclavage, leurs enfants l’ont aboli, à nous de construire la société Antillaise sur des bases de fraternité et de respect mutuel.

Je pense sincèrement, que chacun, quelle que soit la couleur de sa peau a ses chances ici. Il suffit de regarder les exemples de réussite dans toutes les races pour en être convaincu. Par contre tous n’ont pas la même facilité en fonction de leur naissance (pas de la couleur de leur peau), mais cela est vrai  partout et dans toutes les sociétés. La race Noire est très fortement majoritaire ici donc beaucoup plus concernée. C’est cette inégalité de facilité qu’il faut corriger.

Lutter contre le statut de mère isolée.

            Toutes les contributions sociales ne font que conforter les mères qui ont choisi ce statut. Je lisais dans « valeurs actuelles : la révolution par les alloc» qu’en combinant toutes les allocations, une maman pouvait atteindre 1500 €  net de revenu mensuel. Beaucoup de jeunes Antillaises trouvent là un objectif. Les difficultés commencent quand les enfants sont en situation d’échec scolaire. L’absence du père se fait durement ressentir et ces enfants si leur mère n’est pas suffisamment forte, vont d’échec en échec pour se retrouver in fine, chômeurs, dealers. Il faut donc casser cette spirale :

1. En décourageant l’attrait de ce statut
2. En mettant en place une aide à domicile par des travailleurs sociaux, pour soutenir ces enfants, aider les mères dans le travail scolaire, l’ éducation etc..
3. Proposer une prise en charge financière, par les entreprises de ce pays, des études pour les enfants les plus méritants avec un sponsoring ciblé sur les besoins spécifiques aux plus hauts niveaux de ces entreprises. Ainsi, progressivement, les responsabilités seront partagées.

            Ce n’est pas en leur proposant comme distraction, un écran de télévision où défilent des images de feuilletons, d’une niaiserie insupportable (cette remarque est valable pour la Métropole  ), qui n’éveillent en rien la curiosité des enfants, que nous atteindrons cet objectif. Il faut là encore mettre en place des structures d’accompagnement familial. Il faudra savoir faire de l’ingérence d’éveil auprès des familles défavorisées ou des mères isolées. Il est possible d’utiliser le média télévisuel pour transmettre sous des formes ludiques des messages qui développent l’esprit critique et donnent à nos enfants le goût de l’effort, de la lecture, de l’art, de la réussite. L’initiative Brésilienne des enfants des favelas qui réussissent grâce à la musique classique et au violon, est un bel exemple d’inspiration positive.

Aider les petites entreprises à participer aux adjudications publiques, par le biais de la sous-traitance encadrée.

Les grandes entreprises auront à la fois un rôle d’encadrement et de formation afin de donner aux sous-traitants des objectifs de qualité, de résultat, de respect des délais. Les marchés  des grands travaux seront attribués de préférences aux entreprises qui s’engageront dans cette voie de la sous-traitance encadrée.

Etudier un protocole donnant la priorité aux Antillais lors de la cession des entreprises.