Bonjour,
un commentaire vient d'être posté par LNG sur l'article Lettre ouverte à M. Jean-Michel Prêtre, Procureur de
la République, par Edouard Boulogne., sur votre blog
lescrutateur
Extrait du commentaire:
Je souhaite réagir à une phrase que j'en ai marre d'entendre que je viens de relever dans un commentaire :Les békés vivent entre eux, se marient entre euxJe ne vais pas
répondre comme d'hab par "et alors, je suis békée et je n'ai pas épousé un noir, vous me juger pourquoi, au nom de quoi ?", ou encore par "les indiens aussi se marient
entre eux, les chinois aussi, les noirs aussi..."mais je veux simplement mettre ça en relation avec le "génocide par substitution" dénoncé par A. Césaire quand les
métropoltains ont commencé à venir s'installer aux antilles.
Voir d'ailleurs une affiche publiée par le scrutateur.
Ce "génocide par substitution" c'est de dénoncer le danger, de "perte de la race" quand les blancs s'installent et se marient avec des noirs. Je ne suis pas spécialiste de la
question, si quelqu'un peut ré-expliquer ce que c'est que le génocide par substitution. Moi j'y vois, malgré tout, un principe raciste. Mais j'aimerais bien qu'on me
ré-explique. Et qu'on reconaisse au moins que les békés ne sont pas coupables de ce génocide...
Etant blanche et ayant grandi aux antilles, dans une famille békée qui plus est, je me suis souvent demandée si j'étais raciste ou pas. Le plus sincèrement du monde. Je me
souviens que enfant, je ne comprenais pas le racisme et que je rêvais d'être noire comme toutes les autres enfants. Et j'en avais aussi marre qu'on me touche les cheveux en me
disant "c'est comme barbie... (ça c'était pour la blaque du jour :-)Adulte, je me suis reposée la question et j' ai réussi à trouver la réponse quand j'ai réalisé, que quand
j'avais affaire à quelqu'un, je pouvais être frappée par plein de choses chez une personne sur son aspect physique (vêtement, voix, cheveux, odeur, mains, nez, et plein de
détails) mais, il m'arrivait souvent de ne pas du tout noter la couleur de la personne. Ce n'est vraiment quelque chose que je remarque en premier. Parfois, il m'arrive de ne
même pas le remarquer. Un peu comme ma petite nièce de 4 ans qui vit en Afrique et qui n'a pas encore réalisé qu'il y avait des gens blancs et des gens noirs.Bref, je ne suis
pas raciste et j'exècre les propos du genre "les noirs sont fainéants ou les blancs sont profiteurs".
Une békée, une vraie, et fière de l'être, car si on fait une réelle enquête sur ma famille( mes parents et grand parents que je connais) , je serai très fière de montrer dans
un tribunal tout ce que ma famille a fait pour son pays, par amour pour la Martinique en dépit de son profit personnel.
Il est évident que l'esclavage est un crime contre l'humanité. Je le précise au cas où certains auraient encore des doutes... Mais c'est bizarre, je ne me sens pas
esclavagiste pour 2 sous de la même façon que Véronique qui a témoigné au début du conflit en disant qu'elle ne se sentait pas du tout, mais pas du tout, esclave, et ne semble
pas porter cela en elle.
Quand j'étais petite, le créole était le langue de la rue. Il semblait que les gens en avait honte. Ils interdisaient aux enfants de le parler. Dans ma classe (j'étis la seule
blanche) j'étais la seule à qui les parents parlait créole à la maison. Mon père ne nous parlait qu'en créole. Il n'a pas eu besoin de Césaire pour se reconnaitre
martiniquais.
Et maintenant, voilà que certains veulent nous chasser de notre pays. Profiteurs, exploiteurs, vous dites! J'aimerais bien qu'on le prouve. Et même : au nom de quelle
loi ? Au fait, les békés ne disent pas "métropole" pour parler de la France. Ce sont les Français de l'hexagone qui ont introduit ce mot.Si vous voulez nous juger, même au nom
d'un tribunal populaire, faîtes-le, mais honnêtement, et arrêter de cracher sur des gens qui se sont dévoués coprs et âme pour leur pays.La plupart des békés
aujourd'hui ne sont plus rien, ils n'ont plus d'argent, plus aucun pouvoir. Ils sont une cible facile. Ils ne sont même pas organisés. C'est lâche et méchant.Je suis
profondément triste, et même horriblement dégoutée. Si vous savez tout le mal que ce racisme fait à mes parents, au plus profond de leur être et conviction, vous en aurez
honte, vous en crèveriez de honte! mais vous ne le saurez jamais, comment le pourriez vous ?Je préciserai que mon père a toujours été très ouvert d'esprit (dans le sens ou il
a su mettre sa position de côté pour examiner une situation) et a compris voire défendu les revendications du collectif. Je rajouterai que dans sa commune, ma maman et
très connue et appréciée; elle a des amis sincères chez les pauvres et chez les noirs. Je finirais le tableau en disant qu'ils n'ont pas un rond, qu'ils n'ont pas acheté
une voiture neuve depuis longtemps. D'ailleurs ils roulent dans une véritable épave. Je suis une békée, une vraie, et pourtant à mon mariage, il y avait ma famille et celle de
mon mari (métro) mais aussi un bon tiers de noirs, amis et habitants de la commune. A la maison il y a très souvent des noirs aussi. Un cousin de mon père à épousé une noire.
C'est bizarre, on le voit régulièrement. Alors les clichés, ça suffit ! Vous allez détruire les gens à cause de clichés ridicules sans même qu'ils soient passés devant un
tribunal ! même fictif !Si vous voyez comment hier soir ma maman pleurait en disant "mais c'est chez moi, ici, pourquoi ils veulent qu'on parte ?" Et le visage de mon père
transpirant l'angoisse et l'incompréhension.Et oui, cher martiniquais, vous auriez honte !, plus que honte !Et aujourd'hui, voilà ma soeur qui se fait prendre à partie par la
maitresse d'école qui l'a eu élève, une bonne amie de la famille d'ailleurs, en lui disant que le collectif a eu raison de tabasser les békés lors de leur manif. Ma soeur qui
a vu son mari rentrer tabassé, n'en revenait pas de tels propos.Quand après, elle s'est fait refuser un produit par une vendeuse à la boulangerie, qui lui a dit "ah, non, ça,
c'est pas pour toi..." une vendeuse qu'elle cotoyait tous les jours, avec qui elle échangeait souvent.Martinqiuais, si vous voulez garder votre âme, parlez à votre voisin,
mais éteignez rfo !Depuis ce week-end, je crois que j'ai compris d'où vient la guerre. Elle vient d'un jugement sans procès, d'une haine envers un peuple, où l'appartenance à
un peuple prime sur tout, sur l'être humain, sur la raison.Pourquoi haït-on les juifs ? pourquoi haït-on les békés ?Parce qu'ils ne sont jamais seuls. Les individualités sont
vulnérables. Moi qui suis de l'intérieur, à la question d'où vient la solidarité et la cohésion de la "communauté békée", je répondrais : de l'esprit de famille. C'est tout.
Un béké se sent à l'aise partout où il y a un esprit de famille. Là où il n'y en n'a pas,il perd ses repères.Vous me croyez si vous voulez. Si vous ne le voulez pas, je ne
peux rien pour vous car je suis sincère et je ne suis pas un cas particulier... Que le Seigneur vous garde tous, qu'il vous garde à Lui. Seul son Amour pourra réparer les
dégâts fait par les médias dans le coeur des gens.
voir le commentaire
L'équipe de over-blog.com