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3 Mars 2009
Date de parution: 26.02.2009
Numéro: 4128
Page: 5
la Martinique, les Békés
répondent aux attaques
Roger de Jaham,
chef d'entreprise et
Béké de Martinique,
DÉNOHNCE L'ATTITUDE
DE L'ÉTAT
PAR ÉRIC BENHAMOU
oger de Jaham, chef
d'entreprise, est un
homme en colère. En
colère car son entreprise
de communication d'une
trentaine de salariés, présente
en Martinique et en Guadeloupe,
est au bord de la cessation
de paiement. Mais en colère
surtout, car il appartient à
la communauté békée (créole
blanc), descendante des premiers.
colons et aujourd'hui, selon
lui,
« stigmatisée » par les
plus hautes autorités de l'État,
y compris par le président de la
République. Les mots ne l'ont
jamais effrayé et il n'a jamai~
hésité à faire entendre une voix
dissidente au sein même de sa
communauté. Et aujourd'hui,
Roger de Jaham se sent
suffisamment insulté pour
réagir.
«
Les Békés paient le priX'd~
leur silence ces trente dernières
années, il est grand temps
de répondre, de tordre le cou
aux clichés sur une oligarchie
qui mettrait en coupe réglée
l'économie des îles et qui se révèlent
totalement infondés, explique
Roger de Jaham. Nous
sommes même contraints à
effectuer' en Martinique un
recensement ethnique de
l'économie de l'île » se désolet-
il. Pour lui, les choses sont
claires. La domination békée
sur l'économie des îles, réelle
au temps des plantations, est
devenue un mythe.
« Sur les
huit hypermarchés de la Martinique,
deux appartiennent à
une famille békée (Hayot),soit
13
% de part de marché, deux
à une famille d'origine chinoise
(Ho Hio Hen), un à une famille
mulâtre (parfait), un à une famille
noire (Lancry) et le dernier
à un groupe métropolitain
(Cora). » Idem pour la distribution
secondaire, un segment
où règne, selon lui, une concurrence
«
féroce»: 16 supermarchés,
supérettes et autres discounters
sur les 97 de l'île sont
la propriété d'un groupe béké.
«
Il n'existe pas aujourd'hui
une société, dans un secteur
d'activité, qui existait déjà au
début des années 60.
Il
PROBLÈMES STRUCTURELS
Les entreprises naissent et
meurent comme partout
ailleurs.
» « Et le groupe
Marsan qui dominait la Martinique
dans les années
50,
qu'est-il devenu? Il a tout
simplement disparu corps et
bien! », se rappelle Roger de
Jaham.
« L'idée que le Béké
est avant tout un héritier - il
faut bien remonter à 'l'esclavage
- qui prospère sur une
économie de rente de type
colonial n'est tout simplement
pas conforme à la réalité. »
Il se trouve d'ailleurs que le
premier groupe de services en
Martinique, en termes d'emplois
(1.200
salariés), est celui
du métis Robert Parfait. Sur
sa lancée, Roger de Jaham
dénonce tous les clichés qui
frappent la Martinique:
« Il
n'y a pas plus de jours de grève
en Martinique qu'en métropole
et généralement, les
conflits sociaux éclatent dans
la fonction publique!
» Il ne
renie certes pas la crise sociale:
«
Le monde entier tremble
pour son emploi, pourquoi la
Martinique serait épargnée?
Mais les problèmes structurels
de l'économie antillaise
trouvent avant tout leur source
dans un choix politique, celui
d'asssurer aux Antillais des
revenus équivalents à ceux de
la métropole. Comment voulez-
vous combler cette distorsion
face à nos concurrents
de la Caraïbe? Sa:t:ls parler
des normes européen
s'appliquent ici!
« Tou
productions ne peuven
compétitives, le rôle de l'
est bien d'assumer ses c
politiques en compensant
distorsions par des aides.
n'y
3; rien de choquant à ce
et l'Etat mène d'ailleurs cett
même politique en faveur
d'autres départements ou
d'autres secteurs d'activité,
comme l'agriculture. » Mais,
s'interroge Roger de Jaham,
encore faut-il être bien certain
que la Martinique ou la Guadeloupe
aient toujours leur
place dans la communauté
française et européenne.