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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Martinique : Roger de Jaham, un homme en colère.

Martinique : Roger de Jaham, un homme en colère.

(Cet article est paru dans l'hebdomadaire La Tribune).



Date de parution: 26.02.2009

Numéro: 4128

Page: 5

 

 

 

 

la Martinique, les Békés

répondent aux attaques

Roger de Jaham,

chef d'entreprise et

Béké de Martinique,

DÉNOHNCE L'ATTITUDE

DE L'ÉTAT

 

PAR ÉRIC BENHAMOU

oger de Jaham, chef

d'entreprise, est un

homme en colère. En

colère car son entreprise

de communication d'une

trentaine de salariés, présente

en Martinique et en Guadeloupe,

est au bord de la cessation

de paiement. Mais en colère

surtout, car il appartient à

la communauté békée (créole

blanc), descendante des premiers.

colons et aujourd'hui, selon

lui,

 

« stigmatisée » par les

plus hautes autorités de l'État,

y compris par le président de la

République. Les mots ne l'ont

jamais effrayé et il n'a jamai~

hésité à faire entendre une voix

dissidente au sein même de sa

communauté. Et aujourd'hui,

Roger de Jaham se sent

suffisamment insulté pour

réagir.

«

 

Les Békés paient le priX'd~

leur silence ces trente dernières

années, il est grand temps

de répondre, de tordre le cou

aux clichés sur une oligarchie

qui mettrait en coupe réglée

l'économie des îles et qui se révèlent

totalement infondés, explique

Roger de Jaham. Nous

sommes même contraints à

effectuer' en Martinique un

recensement ethnique de

l'économie de l'île » se désolet-

il. Pour lui, les choses sont

claires. La domination békée

sur l'économie des îles, réelle

au temps des plantations, est

devenue un mythe.

 

« Sur les

huit hypermarchés de la Martinique,

deux appartiennent à

une famille békée (Hayot),soit

13

 

% de part de marché, deux

à une famille d'origine chinoise

(Ho Hio Hen), un à une famille

mulâtre (parfait), un à une famille

noire (Lancry) et le dernier

à un groupe métropolitain

(Cora). » Idem pour la distribution

secondaire, un segment

où règne, selon lui, une concurrence

«

 

féroce»: 16 supermarchés,

supérettes et autres discounters

sur les 97 de l'île sont

la propriété d'un groupe béké.

«

 

Il n'existe pas aujourd'hui

une société, dans un secteur

d'activité, qui existait déjà au

début des années 60.

Il

 

PROBLÈMES STRUCTURELS

Les entreprises naissent et

meurent comme partout

ailleurs.

 

» « Et le groupe

Marsan qui dominait la Martinique

dans les années

 

50,

qu'est-il devenu? Il a tout

simplement disparu corps et

bien! », se rappelle Roger de

Jaham.

 

« L'idée que le Béké

est avant tout un héritier - il

faut bien remonter à 'l'esclavage

- qui prospère sur une

économie de rente de type

colonial n'est tout simplement

pas conforme à la réalité. »

Il se trouve d'ailleurs que le

premier groupe de services en

Martinique, en termes d'emplois

(1.200

 

salariés), est celui

du métis Robert Parfait. Sur

sa lancée, Roger de Jaham

dénonce tous les clichés qui

frappent la Martinique:

 

« Il

n'y a pas plus de jours de grève

en Martinique qu'en métropole

et généralement, les

conflits sociaux éclatent dans

la fonction publique!

 

» Il ne

renie certes pas la crise sociale:

«

 

Le monde entier tremble

pour son emploi, pourquoi la

Martinique serait épargnée?

Mais les problèmes structurels

de l'économie antillaise

trouvent avant tout leur source

dans un choix politique, celui

d'asssurer aux Antillais des

revenus équivalents à ceux de

la métropole. Comment voulez-

vous combler cette distorsion

face à nos concurrents

de la Caraïbe? Sa:t:ls parler

des normes européen

s'appliquent ici!

 

« Tou

productions ne peuven

compétitives, le rôle de l'

est bien d'assumer ses c

politiques en compensant

distorsions par des aides.

n'y

 

3; rien de choquant à ce

et l'Etat mène d'ailleurs cett

même politique en faveur

d'autres départements ou

d'autres secteurs d'activité,

comme l'agriculture. » Mais,

s'interroge Roger de Jaham,

encore faut-il être bien certain

que la Martinique ou la Guadeloupe

aient toujours leur

place dans la communauté

française et européenne.

 

 

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