( Un lecteur nous fait part de cet article paru aujourd'hui dans le journal Le Monde).

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article du monde
LNG
Guadeloupe : un pré-rapport détonant sur la filière pétrolière
LE MONDE | 09.02.09 | 10h30 • Mis à jour le 09.02.09 | 12h47
Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), envoyée spéciale
L
e secrétaire d’etat à l’outre-mer, Yves Jégo, a diligenté une mission d’inspection, qui examine depuis le mois de décembre 2008 le système de distribution de l’essence dans les
DOM-TOM. Le rapport final doit être présenté fin février, mais un rapport d’étape a déjà été rédigé, que Le Monde s’est procuré. Il est accablant pour les compagnies
pétrolières
Dans Le Journal du dimanche, du 8 février, M. Jégo évoque "un questionnement sur un enrichissement sans cause des compagnies pétrolières" qui pourrait se terminer "par une action
judiciaire de l’Etat" contre elles.
L’Etat non plus n’est pas exempt de reproches, selon ce prérapport : "Le dispositif actuel d’administration des prix par les préfets prend l’eau de toute part" et les services de
l’Etat "sont incapables de justifier la base des calculs sur lesquels repose leur évaluation", en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe écrit l’inspecteur.
Mais les pétroliers apparaissent comme les plus fautifs. Ainsi, le coût des approvisionnements (brut importé pour être raffiné et produits finis ou semi-finis) n’est pas déterminé
sur la base des approvisionnements réels "mais sur celle d’une formule intangible", avec une clé de répartition invariable entre brut et produits finis. Même quand la SARA
(Société anonyme de raffinement des Antilles) a été arrêtée pendant deux mois… D’où le soupçon d’enrichissement indu.
COÛT DU TRANSPORT JAMAIS RÉVISÉ DEPUIS 1989
L’inspection ne s’explique pas non plus pour l’instant des variations de 15% "entre deux documents successifs, sans justification", sur la valeur ajoutée par la SARA sur les
produits bruts. Son inquiétude porte sur le fait que cette marge intègre toute la masse salariale, alors que 25 % des effectifs exercent dans les dépôts et figurent donc déjà
ailleurs dans les comptes.
Le coût du transport des produits vers la Guadeloupe n’a jamais été révisé depuis 1989, ce qui est "d’autant plus inadmissible que les coûts du fret ont baissé". Le coût du
passage en dépôt est lui, "assez fantaisiste".
L’inspection aimerait également vérifier que les pétroliers "ne se mettent pas une partie de la marge de détail dans la poche lorsqu’ils vendent directement du carburant aux gros
clients" pour leurs cuves privées. Cela représente tout de même pour certains, plus de 10 % de leur chiffre d’affaires.
Avec un sens aigu de la litote, l’inspecteur conclut : "Cette longue liste d’anomalies, de chiffres non justifiés, de formules peu calées sur la réalité des coûts, me conduit à
penser que la crédibilité du dispositif actuel est atteinte." Un système qui, dit-il profite largement à tous, sauf au consommateur.
Béatrice Gurre
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