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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Une semaine à la loupe (10/11/08) : Yes you can't ? par Henri Pauvert.

 Une semaine à la loupe.

  1. Le président élu reste un mystère !

Les américains ont dépassé la question raciale et la victoire de Barack Obama est celle de l’unité et du rassemblement. L'arrivée à la Maison blanche d’un métis, né d'un père kényan noir et d'une mère blanche du Kansas, est un moment de l'histoire des Etats-Unis, 45 ans après l'apogée du mouvement pour les droits civiques menés par Martin Luther King. En Europe, tous les journaux se sont félicités de l'élection de Barack Obama mais l'heure est déjà aux interrogations. Pour beaucoup, Obama est encore "une feuille vierge". Le CV d'Obama est léger et même après des milliers d'interviews, des discours électoraux et trois livres, le futur président reste un mystère. A 47 ans, Barack Obama, les tempes grisonnantes, se retrouvera donc bientôt dans ce Bureau ovale dont il a tant rêvé. Mais qui voudrait d'un job pareil, car la succession de George Bush s'annonce difficile pour le président élu qui est appelé à relancer l'économie du pays, gérer les guerres d'Irak et d'Afghanistan, composer avec un déficit public proche de 500 milliards de dollars et restaurer l'image du pays à l'étranger. À son avantage, il va pouvoir compter sur le soutien d'un Congrès à majorité démocrate et d’un Vice-président, Joe Biden, qui a de la "bouteille", notamment en matière de politique étrangère. Il sait qu'il aura du mal à tenir ses promesses car il n'y a plus d’argent dans les caisses, ce qui va l'obliger à changer son slogan, si l'on en croit un humoriste : au lieu de "Yes we can", ce sera "No we can't" !

  1. Immatriculations : On choisira son département !

Le ministère de l'Intérieur et le collectif parlementaire "Jamais sans mon département" sont arrivés à un accord. Dès le 1er janvier 2009, lors de la mise en circulation des nouvelles plaques d'immatriculation, la présence d'un numéro de département sera obligatoire et le logo de la région correspondante devra aussi figurer. Autre nouveauté de taille, il sera possible de choisir son numéro de département ! Ainsi, un Parisien, Guadeloupéen de naissance, pourra doter son véhicule d'une plaque en 971 si le 75 lui déplaît ! Le but est, souligne le ministère, de faire figurer l'indicatif du département "avec lequel il ressent les attaches les plus fortes". Certains en profiteront peut-être pour identifier leur véhicule avec leur numéro fétiche ou au contraire se débarrasser d'un numéro qu'ils n'aiment pas. Désormais, chaque véhicule conservera son immatriculation jusqu'au jour de sa destruction, même en cas de déménagement ou de changement de propriétaire. L’accord ne dit pas si le nouveau propriétaire devra garder le numéro du département de l’ancien au risque d’avoir des boutons !

  1. Le congrès "Royal" de Reims !

Si les militants avaient voulu ajouter l'embarras à la confusion, ils ne s'y seraient pas pris autrement. En plaçant Ségolène Royal en tête, les militants amènent le parti à cumuler les inconvénients. Le PS est éclaté en quatre petites forces dont aucune ne dépasse 30% des suffrages ! Ils ont placé en situation d'être premier secrétaire la seule personne dont personne ne veut. Elle sait que le TSS, "Tout Sauf Ségolène" risque de se mettre en place et elle est donc contrainte à ne pas faire de préalable à l'obtention du poste de secrétaire général, même si elle se sent légitime pour y prétendre. Elle va devoir faire d'énormes concessions pour constituer une majorité. Le résultat du vote est une véritable défaite pour le maire de Paris et l'appareil du PS, puisque Bertrand Delanoë, qui faisait figure de favori était soutenu par le premier secrétaire sortant François Hollande, les présidents des groupes parlementaires et une majorité de "grands élus", notamment ceux des grandes villes. Les discussions et les conciliabules vont se poursuivre jusqu'au congrès de la semaine prochaine, ce qui va continuer à donner une image toujours plus catastrophique du premier parti de la gauche. Quelle que soit la solution trouvée, de profondes blessures vont subsister et les coups bas ne vont pas manquer. Pour tous les éléphants, l’objectif reste de barrer la route à Ségolène Royal pour la présidentielle de 2012. La bagarre entre les militants et les dirigeants va se poursuivre avec en plus des départs comme celui du sénateur Jean-Luc Mélenchon et du député du Nord Marc Dolez qui ont annoncé vendredi matin qu'ils quittaient le PS pour créer un nouveau mouvement "sans concession face à la droite" qui sera plus à gauche. Rien n’est a priori impossible dans la situation où se trouve aujourd’hui le PS avant ou pendant le congrès de Reims y compris l’absence de solution et un parti ingérable. On savait que le PS se prend toujours à gauche. La virulence de la présidente de Poitou-Charentes en fin de campagne contre le gouvernement, les banquiers et les chefs d'entreprise lui a donné une visibilité appréciée par les militants. Benoît Hamon l'avait compris dès le début et il est l’un des deux bénéficiaires de cette stratégie vieille comme le monde : Pour motiver ses électeurs, rien de mieux que de désigner l'ennemi ! On savait que les roses avaient des épines mais il semble, aujourd’hui, que même les pétales piquent. La droite a de beaux jours devant elle.

  1. La prime transport est rétabli.

L'Assemblée nationale a rétabli, en séance publique, la prime transport qui avait été inscrite par le gouvernement dans le projet de budget de la Sécurité Sociale 2009 et supprimée par les députés la semaine précédente en commission. Le président de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie, et le rapporteur du texte, Yves Bur, avaient fait adopter, en commission, la suppression de la prime, qui "ne se justifie pas ou plus, en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé". La mesure avait provoqué un tollé et entraîné un rappel à l'ordre de la majorité par le Premier ministre François Fillon. L'aide au transport pour les trajets domicile-travail, promise par le gouvernement, s'articule en deux volets: l'extension de la prise en charge obligatoire de 50% des titres de transports collectifs et la prise en charge facultative des frais d'utilisation d'un véhicule personnel, dans la limite de 200 euros par an. De plus l'Assemblée nationale l'a étendue aux abonnements vélo. Les députés, de droite comme de gauche, ont donc décidé d'étendre le dispositif aux abonnements de vélo. Selon Philippe Goujon, député de Paris et auteur de l’amendement, "le vélo est amené à se développer en tant que mode de transport quotidien, notamment pour les déplacements domicile-travail". Le coût de l'abonnement vélo pourra être remboursé en partie par l'employeur pour les salariés ayant choisi le vélo comme mode de déplacement principal, au même titre que l'abonnement de transports collectifs. Qu’en est-il de l’utilisation de la trottinette !

  1. Travailler jusqu’à 70 ans !

Les députés ont adopté durant la nuit un texte autorisant les salariés "à prolonger leur activité au-delà de 65 ans sous réserve d'en avoir préalablement manifesté l'intention auprès de leur employeur et dans la limite de cinq années". C’est un pas historique et une bonne nouvelle pour les salariés comme pour les entreprises. Les salariés seront libres de choisir la durée de leur vie professionnelle mais les entreprises seront-elles encouragées à faire travailler les seniors ! C'est "une bonne nouvelle pour tout le monde", a réagi le Medef dans un communiqué. La France reste cependant le seul pays occidental ou le taux d’emploi des seniors reste aussi bas. Malgré toutes les mesures gouvernementales prises ces dernières années, les entreprises continuent à se "débarrasser" de leurs seniors !


Henri Pauvert.

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