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19 Juillet 2008
Olivier Besancenot, le gentil petit facteur.
Ultradirigisme d’un côté.Ultralaxisme de l’autre. En matière d’immigration, ses électeurs, et les autres, savent-ils en effet que Besancenot et son parti réclament la régularisation immédiate de tous les sans-papiers, avec l’octroi d’une carte de résident de dix ans, automatiquement renouvelable ? Savent-ils encore que la LCR revendique le droit de vote et l’éligibilité pour tous les étrangers (y compris hors Union européenne) à toutes les élections (dont la présidentielle) ? Afin de sortir de la « criminalisation des jeunes et des pauvres », le parti trotskiste préconise rien moins que l’abrogation des lois de sécurité et même… la suppression des fichiers informatiques de police ! Les « contrôles » étant, en revanche, renforcés dans le domaine social.
Photo: Sipa |
« Irréaliste et dangereux » : c’est ainsi que le ministre d’ouverture Jean-Marie Bockel, interrogé par Valeurs actuelles, juge le programme de la LCR. « Si ses recettes étaient appliquées, ajoute-t-il, on assisterait, en quelques semaines, à l’effondrement de notre économie et, assez rapidement, à la remise en cause de nos libertés. » L’adhésion de Jean-Marc Rouillan, l’ancien terroriste d’Action directe, au parti de Besancenot n’est, de ce point de vue, pas aussi anodine que ce dernier l’a laissé croire. Elle rappelle, en effet, les liens “historiques” entre l’extrême gauche et l’action violente. Liens jamais entièrement rompus : interrogé par le Monde, Pierre-François Grond, dirigeant de la LCR et proche de Besancenot, ose ainsi qualifier de simple « connerie faite il y a vingt ans » le double assassinat de Georges Besse et du général Audran ! Complice de Rouillan au moment des faits, il se murmure d’ailleurs que Nathalie Ménigon s’apprêterait,elle aussi, à rejoindre le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) de Besancenot…
À plusieurs reprises, au cours de son histoire, la Ligue communiste, devenue LCR en 1974, a allègrement franchi la ligne jaune : candidat à la présidentielle de 1969, Alain Krivine, le mentor du postier, appelle ses électeurs à sortir de la légalité en s’organisant en « comités rouges » ; en 1979, le parti refuse de condamner l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS… Dissoute une première fois en 1973, suite à l’attaque sanglante (des dizaines de policiers blessés) d’un meeting d’extrême droite, l’organisation manquera à plusieurs reprises de l’être à nouveau, tant son « redoutable service d’ordre paramilitaire » fait parler de lui. « Cette tentation militariste ira très loin », écrit Christophe Bourseiller dans les Ennemis du système (Robert Laffont), citant notamment le film Mourir à trente ans de Romain Goupil. Lequel « décrit la trajectoire de Michel Recanati, principal responsable du service d’ordre, que tenaille l’envie de passer à l’acte. Au terrorisme. Après la dissolution de la Ligue en 1973, Recanati prendra du champ et se suicidera quelques années plus tard ».
La LCR a-t-elle vraiment changé ? Et si oui – au moins sur la forme –, sur quelle ligne se situe exactement Besancenot ? De lui,on sait finalement peu de choses.Mais son profil est loin d’être aussi lisse qu’on le dit :“facteur volontaire”, puisqu’il dispose d’une licence d’histoire qui lui aurait permis de briguer un autre emploi, Besancenot ne s’est jamais contenté pour vivre de ses 1 200 euros mensuels : ancien assistant parlementaire de Krivine au Parlement européen,le leader trotskiste, qui perçoit un second salaire de son parti,est aussi le compagnon de Stéphanie Chevrier, l’une des plus importantes éditrices de Paris.C’est dans le très bourgeois appartement de cette ex-compagne du chanteur Yves Simon que vit Besancenot, plus que dans l’appartement du XVIIIe dont il est propriétaire – et qu’il a mis en location.
Plus cynique qu’on le dit, est-il aussi moins “modéré”qu’on croit ? Daniel Vaillant s’interroge : «On sait que Christian Picquet, qui incarnait une ligne d’ouverture à la LCR, a été débarqué il y a quelques semaines, relève-t-il. Il est donc important de connaître les conséquences de ce limogeage : la Ligue va-t-elle effectuer un tournant plus radical, ou au contraire va-t-elle reprendre la ligne de Picquet en se l’appropriant ? »