Autour du procès Fourniret : Puissance de la
prière?
(L'agence Reuters publie dette dépèche que le Scrutateur ne peut pas ne pas communiquer à ses lecteurs. EB).
( Michel Fourniret ).
© Reuters
lundi 31 mars 2008, mis à jour à 18:15
La jeune Marie, qui fit arrêter Fourniret, a cru en la "grâce"
Reuters
Face à un accusé qui a affiché son indifférence, la fillette belge qui fit
arrêter en 2003 le tueur en série présumé Michel Fourniret a déclaré lundi
à la cour d'assises qu'elle lui avait échappé après avoir prié à haute voix
et invoqué la vierge Marie.
Au troisième jour d'audience, Marie, âgée à l'époque de 13 ans, a raconté à
la barre comment l'accusé, disant chercher sa route et se présentant comme
professeur de dessin et père de famille, l'avait mise en en confiance avant
de la contraindre, en la tirant, à monter dans sa camionnette.
"Avant de monter, j'ai confié ma route à la vierge Marie. J'ai dit, 'Marie,
passe devant' pour qu'il ne m'arrive rien. J'ai commencé à prier dans mon
coeur", a dit la jeune fille.
Ce 26 juin 2003, à Ciney en Belgique, Fourniret prend la route, alors
qu'elle prie à haute voix. "Je lui ai demandé s'il croyait en Dieu, il ne
m'a pas répondu". La camionnette prend un chemin à l'écart et s'arrête. Le
tueur présumé, sous la menace, entrave sa victime aux mains et aux pieds,
la conduit à l'arrière du véhicule, avant de repartir.
"Je lui ai demandé, 'pourquoi tu fais ça ?', il a dit 'tu dois me donner du
plaisir, autrement tu ne rentreras pas'. J'étais étonnée, je ne savais pas
jusque là ce qu'il voulait faire de moi", a raconté Marie.
Elle crie, il commence à l'étrangler et lui dit : "si tu cries, je te tue".
Marie demande alors à son ravisseur s'il fait partie du groupe de Marc
Dutroux. "Je suis pire que Marc Dutroux", répond-il. Le véhicule repart.
A l'arrière, Marie prie à "pleine gorge". Elle aperçoit une carte routière
des Pays-Bas, de Belgique et de France. "Je me suis dit, c'est fini. J'ai
vu toute ma vie défiler, je me suis sentie comme dans un film".
Soudainement, les liens des jambes se détendent, elle se libère puis, avec
les dents parvient à dégager ses mains. A un arrêt du véhicule, elle ouvre
la porte latérale coulissante et s'enfuit, sans que Fourniret s'en
aperçoive.
Plus loin, une femme la recueille en voiture et, chemin faisant, croise la
camionnette du ravisseur qui a fait demi tour. Le numéro d'immatriculation
relevé permettra à la police belge d'arrêter Michel Fourniret.
Marie dit n'avoir pas besoin de psychologue pour gérer le souvenir de son
enlèvement, invoquant "la grâce". L'avocat général Francis Nachbar a
félicité et remercié la jeune fillevie et celle de beaucoup d'autres jeunes filles".
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