18 Juin 2010
( De Gaulle n'était pas un saint, et l'on ne gouverne pas innocemment. Mais quand on le compare à d'autres, et notamment à la plupart
de ceux qui lui ont succédé, quelle stature! Le Scrutateur choisit pour lui rendre hommage en ce 18 juin 2010, la recension, par la revue Liberté politique du livre qui vient de paraître de
Paul-Marie Couteau. LS).
Edition : Xenia
Collection : Franchises
Année : 2010
Pages : 93
Prix : 10 €
De Gaulle, espérer contre tout
Lettre ouverte à Régis Debray.
Parmi les nombreux ouvrages qui entourent le 70e anniversaire de l’Appel du 18 juin, l’essai de Paul-Marie Coûteaux tranche agréablement. Qu’on partage ou non sa passion gaulliste, l’essayiste ne laisse pas indifférent quand il s’insurge qu'on puisse se demander : La France existe-elle encore ? Et on le suit pour penser la France comme la petite fille espérance, notre seule certitude, et pour l’aimer comme une réalité qui ne passe pas.
L’ambiguïté des régulières célébrations du général de Gaulle (cette année est aussi le 40e anniversaire de sa mort et le 120ème de sa naissance), et à travers lui d’une France libre, par une génération politique qui le bafoue unanimement, tourne désormais à l’imposture, dit Coûteaux.
Préfaçant, en avril dernier, la réédition des Grands Discours de Guerre, Régis Debray fait pire encore dans la révérence assassine en faisant du Général statufié le grand récapitulateur de l’Histoire de France, celui qui lui aura permis de quitter la scène historique sur un beau geste, le 18 juin, fabrication a posteriori, selon Debray, en forme de baisser de rideau.
Paul-Marie Coûteaux, son ami de longue date, lui adresse dans l’urgence une longue lettre de rupture, dénonçant la capitulation
intellectuelle cachée derrière la révérence – une capitulation emblématique du déclinisme confortable où se laisse bercer la Rive Gauche, et l’intelligence française, sur fond de pessimisme
paresseux. Il n’y a là, démontre-il en 90 pages serrées et quelquefois violentes, qu’une pure ignorance de la réalité mais aussi de la vérité du peuple français, de ses drames mais aussi de ses
ressorts profonds, qui bafoue à la fois la Charité, l’Espérance et la Foi, trois vertus théologales que les drames où glissent l’Europe en général et la France en particulier vont au contraire
rendre, pour la poignée des nouveaux résistants, plus brûlantes que jamais.