La chrestomathie du Scrutateur (H).
H :
(1989) : Haine (et barbarie). « Nous devons malheureusement reconnaître qu'un idéal ne visant que le
bien-être général ne satisfait jamais complètement les masses; chez les natures moyennes, la haine barbare exige aussi sa part à côté de l'amour, et l'égoisme individuel réclame de chaque idée un
avantage personnel immédiat. Le concret, « le palpable » est toujours plus accessible à la masse que l'abstrait; c'est pourquoi, en politique, tout mot d'ordre exprimant un antagonisme
et dirigé contre une classe, une race, une religion, trouvera toujours plus d'écho que la proclamation d'un idéal, qui, lui, est moins commode à saisir. Car c'est au contact de la haine que le
flambeau du fanatisme s'allume le plus aisément ».
Stefan Zweig.
(Dans son étude sur Erasme).
(1993) : Histoire : "L'enseignement de l'histoire en France est une guerre civile".
Fustel de Coulanges.
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(1998) : Homme : "L'être humain est au fond un animal sauvage et effroyable. Nous le connaissons seulement dompté et apprivoisé par ce que nous appelons la civilisation(....). Mais quand
une fois le verrou et la chaîne de l'ordre légal sont tombés et que l'anarchie apparaît, alors il montre ce qu'il est (....). L'homme ne le cède en cruauté impitoyable à aucun tigre ni à aucune
hyène".
Schopenhauer.
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(1995) : Homme : "C'est quand les dieux s'éclipsent qu'il s'avère réellement que les hommes ne sont pas des dieux".
Marcel Gauchet.
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(1995) Homme : "C'est son bas ventre qui fait que l'homme a quelque peine à se prendre pour un dieu".
Nietzsche.
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(1993) : Homme (de bien) : "Vous êtes un homme de bien, vous ne songez ni à plaire ni à déplaire aux favoris, uniquement attaché à votre maître et à votre devoir; vous êtes perdu".
Jean de la Bruyère.
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(2001) : Honneur : Il y a certains actes qu'on n eput pas nous obliger à accomplir, mais plutôt que de les accepter nous devrions subir les conséquences terribles du refus et accepter de
mourir".
Aristote.
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Humanité :
( 1983 ) : Humanité : "Il y a deux classes de moralistes et de politiques : ceux qui n'ont vu la nature humaine que du côté odieux ou ridicule, et c'est le plus grand nombre :
Lucien, Montaigne, La Bruyère, La Rochefoucauld, Swift, Mandeville, Helvetius, etc; ceux qui ne l'ont vue que du bon côté et das ses perfections : tels sont Shaftesbury et quelques autres. Les
premiers ne connaissent pas le plaisir dont ils n'ont vu que les lattrines, les seconds sont des enthousiastes qui détournent leurs yeux loin de ce qui les offense, et qui n'en existe pas
moins".
Chamfort.
(2001) Humilier : "Un mot qui vient bien, ça peut tuer ou humilier, sans qu'on se salisse les mains. Une des grandes joies de la vie, c'est d'humilier ses semblables".
Pierre Desproges.
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(1959) : ""Diseur de bons mots, mauvais caractère" : je le dirais, s'il n'avait été dit. Ceux qui nuisent à la réputation où à la fortune des autres plutôt que de perdre un bon mot, méritent une
peine infamante; cela n'a pas été dit, et je l'ose dire".
Jean de la Bruyère.
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(1985) Humeurs brouillonnes : « Je ne saurais aucunement approuver ces humeurs brouillonnes et inquiètes qui, n'étant appelées ni par leur naissance, ni par leur fortune au maniement
des affaires publiques, ne laissent pas d'y faire toujours, en idée, quelque nouvelle réformation ».
René Descartes.