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Conflit dans l'Eglise en Guadeloupe : ce que dit le droit canon, par Jean des Entomeures.
2 Décembre 2007
Rédigé par Edouard Boulogne et publié depuis
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CONFLIT DANS EGLISE EN GUADELOUPE : CE QUE DIT LE DROIT CANON.
POUR CADEAU DENOËL, EN CE PREMIER DIMANCHE
DE L’AVANT, L’EVEQUE MONSEIGNEUR ERNEST CABO OFFRE AUX CATHOLIQUES UN BEAU PROCES FAIT A L’UN DE SES PRETRES, LE PERE ANTILE,
ET PAR L'INTERMEDIAIRE DU JOURNAL FRANCE ANTILLES, UNE PREMIERE PAGE (VOIR PHOTO CI-CONTRE) VRAIMENT REMARQUABLE TOUTE EMPREINTE D’ESPRIT FRATERNEL.
Nommé curé en 1995, dans la paroisse de Vieux-Habitants, le jeune prêtre Guadeloupéen Franz Antile est vite très apprécié de ses paroissiens, grâce à sa piété et à son dynamisme. Pourtant
dès 2001, l’évêque décide de remplacer Antile et de l’envoyer en France métropolitaine à Lille pour un stage (ils disent une « formation » !) dans le domaine des médias. Il s'agirait aussi, selon
l'évêque de changements destinés à empêcher les prêtres de tomber dans la routine. A quoi l'on pourrait lui faire remarquer que lui est évêque depuis 1983, et que pour beaucoup de fidèles, cela
commence à peser! Réticences, puis refus d’être déplacé du jeune curé, largement soutenu par la population. Les prêtres nommés par l’évêque pour le remplacer n’ont pas accès à l’église du bourg, et le père
Antile continue à exercer son ministère à temps plein. Depuis lors monseigneur Cabo a eu recours au bras séculier, dont il a obtenu une décision d’expulsion du père Antile de l’église, et il attaque ce dernier sur la question du fruit des
quêtes qui n’ont pas été régulièrement transmises à l’évêché. Il y aurait absence de tout élément comptablerelatif à la paroisse de Vieux-Habitants, «
agissement frauduleux et répréhensible » dit l’évêque. Le Scrutateur publie ci-dessous, pour les curieux que cela intéresse, plusieurs pages du Code de droit canonique (le droit interne de l’Eglise catholique). Il ne m’appartient pas de juger ici, ni en termes de droit canonique, ni en termes de droit civil ou pénal. Du point de vue strictement juridique, il ressort cependant que l’évêque est en droit de déplacer les curés, dans le cadre des textes en vigueur, et, capital pour un évêque, dans un
esprit de justice et de charité. Car il n’y a pas que le droit, et l’expérience enseigne que le harcèlement moral ou psychologique peut parfois passer, hypocritement, par une utilisation maligne des textes. Je voudrais terminer par quelques observations simples :
*Le père Antile dont je connais personnellement plusieurs membres de son honorable famille, dont sa mère, n’est pas le premier prêtre a subir les décisions autoritaires de son évêque. Il
y a eu entre autres le cas du père Flower à Baillif, celui du curé de Saint-Martin il y a trois ou quatre ans, celui du curé de Bouillante, dont comme France-Antilles, je n’arrive pas à
retrouver le patronyme. Dans tous ces cas, la population s’est indignée, soulevée ( sauf toutefois à Bouillante). Protestations eurent lieu,
pétitions, défilés, souvent avec les élus communaux en tête de cortège. Il y a d’autres cas, dont celui il y a moins de deux ans de l’ancien curé de St Luc de Baimbridge, diffamés dans la presse par un dignitaire ecclésiastique proche de l’évêque Monseigneur Cabo a un problème avec l’autorité. Est-il admissible qu’un évêque se laisse, en public, taper sur le ventre, fut-ce par un ancien camarade de séminaire en se laissant
dire : « ka ou fè Nènèsse ? ».Or quand on manque d’autorité on sombre dans l’autoritarisme, et très vite dans des errances dont le catholicisme n’a pas besoin dans les temps troublés que nous
traversons, où les fidèles ont besoin de repères, et de prêtres, de saints prêtres. Monseigneur Cabo est aussi un maître gaffeur. C’est lui qui, il y a quelques années, en pleine assemblée plénière des évêques, à Lourdes, s’en était pris à une catégorie ethnique
guadeloupéenne, et semble-t-il en toute inconscience de la bourde commise (parlons par euphémisme, mais imaginons une autre ethnie visée dans le même cadre, et par un évêque blanc ? Horresco
referens !). Je dus, alors dans Guadeloupe 2000, entreprendre une correction (écrite, et tout à fait soft) de son excellence !
C'est lui encore, qui au micro de RCI, interrogé sur l'éventualité de la nomination d'un non Guadeloupéen à la chaire épiscopale après sa démission (pour limite d'âge) s'était écrié "ah non! on
ne revient pas en arrière"! Façon de dire que seuls des Guadeloupéens sont en droit d'exercer en Guadeloupe la charge pastorale. Mais nulle part le code de Droit canonique ne prévoit qu'il en
doit être ainsi. L'avant dernier évêque de Rome était Polonais, l'actuel titulaire est Allemand.
Et quand il n'y aura plus de jeunes Guadeloupéens prêtres? Les vocations se sont, chez nous , quasiment taries depuis 1983. Dès lors qui pourrait-on légitiment nommer à ce poste selon la logique
Cabienne?
Mgr Cabo ne perd vraiment aucune occasion de se taire. Dans l’ « affaire » où il s’emmêle actuellement, Franz Antile a peut-être des torts. Mais pourquoi, à un mois de sa démission, pour limite d’âge, ne
pas laisser le règlement de ce problème à son successeur ? Il serait plus facile pour ce dernier, peut-être, moins impliqué personnellement, de dénouer le conflit, en douceur, à l’amiable, chré-tienne-ment ! Mais non, il faut trancher ! vaincre ! écraser l’autre, que triomphe l’amour-propre, l’EGO, gros comme ça ! Bonjour le pardon. « Faites ce que dis, ne faites pas ce que je fais
». Voici donc le successeur, impliqué dans l’affaire ou contraint de désavouer son prédécesseur. A moins que le successeur ne soit celui qu’ Ernest Cabo avait nommé à la place d’Antile, et qui s’est fait….. rejeter, par le peuple (vox populi, vox dei !). C’est une rumeur qui court. Mais le pire n’est jamais tout à fait sûr.
Frère Jean des Entomeures. (PCC Edouard Boulogne).
EXTRAIT DU CODE DE DROIT CANONIQUE .
« LIVRE VII - Les
procès
299
SECTION II
LA PROCÉDURE DE RÉVOCATION OU DE TRANSFERT DES CURÉS.
CHAPITRE I LA PROCÉDURE DE LA RÉVOCATION DES CURÉS
Can. 1740 - Quand pour une raison quelconque et même sans faute grave de l'intéressé, le ministère d'un curé devient nuisible ou au moins inefficace, ce curé peut être révoqué de sa
paroisse par l'Évêque diocésain.
Can. 1741 - Les motifs pour lesquels un curé peut être révoqué légitimement de sa paroisse sont principalement les suivants: 1° une manière d'agir qui cause un grave détriment ou un trouble grave dans la communion ecclésiale ; 2° l'incompétence ou une infirmité permanente de l'esprit ou du corps qui font que le curé n'est plus en état de s'acquitter efficacement de ses fonctions; 3° la perte de la bonne estime chez les paroissiens probes et sérieux ou l'aversion envers le curé, dont on prévoit qu'elle ne cessera pas rapidement ; 4° une grave négligence ou la violation de ses devoirs de curé persistant après une monition; 5° une mauvaise administration des biens temporels entraînant un grave dommage pour l'Église, chaque fois qu'aucun autre remède ne peut être apporté à ce mal.
Can. 1742 - § 1. Sià la suite d'une enquête, il est établi qu'il existe un motif dont il s'agit au can. 1740, l'Évêque
en débattra avec deux curés choisis dans le groupe prévu à cet effet d'une manière stable par le conseil presbytéral sur proposition de l'Évêque; s'il estime en conséquence devoir en venir à la
révocation du curé, l'Évêque après lui avoir indiqué, pour que la mesure soit valide, la raison et les arguments, exhortera paternellement le curé à présenter sa renonciation dans les quinze jours.
§ 2. Pour les curés qui sont membres d'un institut religieux ou d'une société de vie apostolique, les dispositions du can. 682. § 2. seront observées.
Can. 1743 - Le curé peut présenter sa renonciation purement et simplement, mais il peut aussi la donner sous condition, pourvu que cette condition puisse être acceptée légitimement par
l'Évêque et soit admise effectivement par lui.
Can. 1744- § 1. Si le curé ne donne pas sa réponse dans le délai prévu, l'Évêque renouvellera son invitation en
prorogeant le temps utile pour la réponse.
§ 2. Si l'Évêque est certain que le curé a bien reçu sa seconde invitation mais qu'il n'a pas répondu alors qu'il n'en était nullement empêché, ou si le curé refuse de présenter sa
renonciation sans donner aucun motif, l’évêque portera le décret de révocation.
Can. 1745 - Cependant, si le curé conteste la raison alléguée et les arguments avancés, en faisant état d'éléments qui paraissent insuffisants à l’évêque, celui-ci pour agir
validement: 1° invitera le curé à consigner, après examen des actes, dans un rapport écrit, ses répliques et bien plus, à présenter, s'il en a ses preuves en sens contraires; 2° ensuite, après avoir complété si nécessaire son enquête, examinera la situation avecl'aide des mêmes ornés dont il
s'agit au can. 1742, § 1, à moins qu'il ne faille en désigner d'autres en raison d'un empêchement des premiers ; 3° décidera enfin si le curé doit être révoqué ou non, et portera sans délai un décret à ce sujet.
Can. 1746 - Une fois le curé révoqué, l'Evêque s'occupera de lui assigner un autre office, s'il en est capable, ou de lui assurer une pension, selon le cas et si les moyens le
permettent.
Can. 1747 - § 1. Le curé révoqué doit s'abstenir d'exercer le ministère de curé, laisser libre le plus rapidement possible le presbytère et remettre tout ce qui concerne la paroisse à
celui à qui l'Évêque l'aura confiée. § 2. Cependant, s'il s'agit d'un malade qui ne peut être transféré sans inconvénient du presbytère dans un autre endroit, l'Évêque lui en laissera l’usage même exclusif, tant que cela
sera nécessaire. § 3. Tant que le recours contre le décret de révocation est pendant, l’évêque ne peut pas nommer un nouveau curé, mais il pourvoiera entre-temps à la charge par un administrateur paroissial.
CHAPITRE II LA PROCÉDURE DU TRANSFERT DES CURÉS
Can. 1748 - Si le bien des âmes, les nécessités ou l'utilité pour l'Église réclament qu'un curé soit transféré de sa paroisse qu'il dirige avec fruit à une autre paroisse ou à un autre
office, l'Évêque lui proposera par écrit ce transfert et l'invitera à l'accepter pour l'amour de Dieu et des âmes.
Can. 1749 - Si le curé n'entend pas déférer à l'avis et aux exhortations l'Évêque, il donnera ses motifs par écrit-
Can. 1750 - Si, en dépit des raisons alléguées, l'Évêque estime qu'il ne doit pas revenir sur sa décision, il appréciera avec les deux curés choisis selon le can. 1742, § 1, les raisons
favorables ou défavorables au transfert, estime après cela que le transfert doit avoir lieu, il renouvellera au curé ses exhortations paternelles.
Dan. 1751 - § 1. Cela fait, si le curé refuse encore et si 1’Evêque estime le transfert doit avoir lieu, ce dernier portera le décret de transfert en disposant que la paroisse sera
vacante à l'expiration du délai fixé.
§.2. Une fois ce délai inutilement expiré. I’Evêque déclarera la paroisse vacante. »
Nous verrons. Cher lecteur, vous avez sûrement un nom?
S
sylvie
03/12/2007 19:51
Monsieur Le SCRUTATEUR,Je constate que votre article sur le procès de l'evêque et du père antile est totalement partial. On voit bien que vous êtes un proche du père antile. Dommage que vous ne soyez pas un proche de Monseigneur CABO, vos propos auraient été certainement partial.Dans toutes vos recherches avez vous essayé de connaître le fonctionnement de l'eglise catholique ?Le père antile sait très bien qu'il a émis des voeux (chasteté, obéissance, pauvreté). Si cela lui posait un problème pourquoi alors est il devenu prêtre ? Pourquoi n'avoir pas fait des recherches sur la formation des prêtres également ? En tant que journaliste ne devez vous pas resté un brin impartial ?
Maa'm Sylvie;Je ne suis pas un proche du père Antile.Je connais un peu le fonctionnement de l'Eglise. Je suis un vieux militant chrétien, et on-lo moun ka di en té ké pé vini labé. Je connais monseigneur Cabo depuis 1959. J'étais moniteur de colonie de vacances à Marie-Galante, lui s'occupait des jeunes de St-Jean Bosco. Je l'ai revu plusieurs fois quand j'étais le professeur de philo de plusieurs jeunes qui aspiraient au sacerdoce, et qui y ont renoncé, sauf un qui a défroqué.Je ne rends pas Mgr Cabo responsable de cet échec.J'ai tenté de le rencontrer un peu sérieusement, p^lusieurs reprises. Il s'est dérobé. Pourquoi ? Peut-être le sait-il? Dieu le sait.Si vous m'aviez mieux lu vous auriez vu que que dans cette querelle de clocher je suis moins tranché que vous ne l'avez cru. Sans doute parce que pour bien des gens résister à un év^que est un péché. Foutaise évidemment. Dans les Evangiles Jésus s'en prend souvent aux scribes et aux pharisiens, aux pr$etres qui pour dire la messe à l'heure négligent de secourir le blessé au bord de la route;Vous savez, l'obéissance est une grande vertu. Mais le monde est si compliqué. Il arrive que la vraie obéissance oblige à désobéir, au nom d'un principe plus élevé. Ce sont là des objets de réflexion que je vous suggère. Le christianisme vrai est tué par l'esprit de sacristie, auquel je souhaite que vous (comme tout un chacun) échappiez.Vous avez au moins le mérite de vous interesser à ces querelles dont il ne faut pas ignorer le côté subalterne; le pire c'est l'indifférence.Cordialement Frère Jean des Entomeures.