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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Cinéma : Le rêve de Cassandre, par Marie deval.

Le Rêve de Cassandre
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Le voilier  que  deux frères Terry (Colin Farell) et Ian ( Ewan Mc Gregor)
achètent et baptisent « Le Rêve de Cassandre » sera la clé de départ et le point d’orgue du dernier film de  Woody Allen.
Dès que nous entendons ce nom de Cassandre, nous savons que la tonalité de la partition sera en mode mineur et que l’ « exodos » en sera tragique.
Dans ce troisième volet de ce que j’appellerai la « Suite anglaise »,  Woody Allen nous présente une famille middle-class londonienne : un père, (John Benfield) personnage un peu falot, propriétaire d’une petit restaurant, une mère (Clare Higgins) éblouie par la réussite de son frère, homme d’affaires richissime et auquel la famille semble devoir le peu d’aisance dont elle jouit, et leur deux fils Terry  et Ian.
Terry est mécanicien dans un garage de voitures anciennes et Ian s’occupe du restaurant de son père. L’un comme l’autre ont une faiblesse : Terry est joueur et Ian a des ambitions de grandeur.
Ils ont acheté « Le Rêve de Cassandre »  en s’endettant, Ian tombe amoureux d’une actrice arriviste et veut la satisfaire, Terry perd gros au poker, trop gros. Il faut trouver de l’argent.  Le destin s’emballe, l’oncle d’Amérique (Tom Wilkimson) arrive et demande le prix du sang en contrepartie de son bel argent. 
Dès lors, les deux garçons suivent inexorablement leur chemin fatal. Cassandre  ne sera  donc jamais été entendue…
On ne retrouve, dans ce film, rien, du Woody Allen new yorkais auquel nous sommes habitués. Il a décidé d’aller, lui aussi,  avec ses personnages, au bout de son parti et de monter une véritable tragédie.
Il fait d’ailleurs, quelques emprunts à Shakespeare : « We are in blood, stepped in so far, returning would be as tedious as go over » « Nous sommes allés trop loin, on ne peut revenir en arrière » (Macbeth), ou encore «The world is out of joint I want…etc » « Tout est détraqué, je veux le réparer…etc » (Hamlet), qui s’incèrent parfaitement dans son propos. 
Le naturel et la véracité du jeu des acteurs  créent une cohésion parfaite entre ce drame quotidien  moderne et la fatalité intemporelle  de la tragédie: la montée de l’angoisse de Terry et l’enfermement aveugle de Ian imposent le rythme, chacun de leurs gestes les enchaînent plus solidement l’un à l’autre et à leur « fatum ».

« Le Rêve de Cassandre » paraît fluide, rapide, comme le voilier filant sous le vent, mais il est pourtant lourd, chargé qu’il est  des abîmes  de certaines destinées humaines.

Marie Deval.

 
Titre : Cassandra’s dream. Le Rêve de Cassandre.
Genre : Comédie
Pays : USA/ Angleterre
Durée :  1h48
Réalisateur Woody Allen
Avec : Colin Farrell, Ewan Mc Gregor, Tom Wilkimson, Hayley Atwell, Sally Hawkins, Marks Umbers, John Benfield, Phil Davis, Peter-Hugo Daly, Clare Higgins
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