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Sur la COLONISATION, ces messieurs du politiquement correct remettent çà.
8 Septembre 2007
Rédigé par Edouard Boulogne et publié depuis
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Colonisation : Ces messieurs remettent çà.
(Photo ci-contre : celle de la couverture d'un livre excellent, et équilibré sur la colonisation. A commander chez tout bon
libraire).
Unan après la polémique lancée après l’édition 2007, du dictionnaire Le Robert sur le sens du mot « colonisation », les terroristes du politiquement
correct, remettent ça, l’édition du 2008 dudit Dico ayant maintenu sa définition en l’assortissant d’une citation d’Aimé Césaire destinée, selon les responsables du Robert, à « calmer le jeu
». Je propose de lire à ce sujet le texte ci-dessous, tiré du Blog « Modernes persanneries » (voir nos liens, ci-contre) sous la signature d’Usbek. Cet humour vaut infiniment mieux que les divagations, dans sa chronique quotidienne, sur une radio généraliste guadeloupéenne, du grand échalas, qui en est totalement dépourvu, et
qui s’imagine, par son détestable esprit de sérieux, (attention à la "chosification") passer pour ce qu’il lui reste à devenir : un authentique intellectuel. EB.
"Colonisation" : Le "Robert" du CRAN ou le cran du "Robert" ?
Vieillerie (12 septembre 2006) que P. Lozès remet au goût du jour! Nouvelle diffusion d'une vieillerie que P. Lozès remet au goût du jour.
* Eloigné pour un week-end de mon ordinateur, je n’ai pu mettre mon grain de sel, bien à regret croyez-le, dans la polémique entre le CRAN et le Dictionnaire Robert. Toute cette affaire
est trop drôle. Explication de mon titre
Le « Robert du CRAN » car les dirigeants de cette association n’ont manifestement jamais ouvert un autre ouvrage que l’édition 2007 du Petit Robert. « Le cran du Robert » car Alain Rey, proche par l’idéologie du CRAN (c’est lui qui le dit, même s’il n’y a pas de quoi se vanter !) à dû faire front aux accusations de colonialisme qu’on
brandit, volontiers et à tout propos, dans ces cercles, mais qui ont dû faire saigner son coeur d’humaniste de gauche.
Après d’autres et avec moins d’autorité qu’eux, j’ai, dans ce même blog (15 et 18 mai et 11 juin 2006), souligné les risques que faisaient courir des lois qui, pavées de bonnes
intentions, anti-racistes, peuvent conduire aisément à des dérives des plus fâcheuses.
C’est la même mouvance idéologique (si ce n’est le CRAN, c’est donc son frère – évidemment ennemi- le Collectif DOM) qui voulait traduire en justice, voire faire exclure de l’université,
Olivier Pétré-Grenouilleau, auteur d’un excellent livre sur l’esclavage. Notons au passage que quelques-unes des tricoteuses qui voulaient pousser ce pauvre professeur à la guillotine, se sont
révélées ensuite avoir elles-mêmes commis de médiocres ouvrages sur des sujets voisins.
Voilà maintenant que les mêmes, ou à peu près, veulent faire retirer de la vente, l’édition 2007 du Petit Robert, ou, faute d’obtenir cette mesure, boycotter cet éditeur. Ces attaques se
fondent sur la définition des mots « colonisation : mise en valeur , exploitation de pays devenus colonies » et « coloniser : coloniser un pays pour le mettre en valeur, en exploiter les
richesses ».
Dans un communiqué de presse, le 4 septembre, le Comité National des Associations Noires de France (CRAN) proteste contre ces définitions, estimant qu’elles « cautionnent et justifient la
colonisation. Ils rappellent que les idéaux républicains sont en tous points éloignés de ceux de la colonisation. »
Je n’épiloguerai pas sur ce dernier argument qui semble ouvrir la voie à l’exclusion des dictionnaires du français de tout ce qui pourrait être jugé attentatoire aux « idéaux » de la
République française. Vaste programme ! Le CRAN considérerait-il, en outre, que le français qui, depuis 1994 est déclaré "langue de la République française", en est aussi, du même coup, la
propriété exclusive ? Que fait-on des idéaux de l’Etat haïtien et de tous les Etats d’Afrique dont le français est langue officielle ?
Je n’épiloguerai pas davantage (je renvoie à ce sujet à l’un de mes précédents blogs dont j’ai donné ci-dessus la référence) sur la lutte féroce qui, en cette année électorale, oppose,
plus que jamais, les gros bras (parfois féminins, excusez-moi Mesdames !) des communautés « noires », « domiennes » ou « africaines ». Les sujets qui peuvent ouvrir les petits écrans ne sont pas
si nombreux et il ne faut donc pas être trop regardant sur leur pertinence et leur qualité
Sur le plan purement lexicographique, le débat ouvert est ridicule, mais on peut faire mieux. Si le Collectif DOM, étrangement absent dans cette querelle, sans doute dans la crainte de
paraître emboîter le pas au CRAN, faisait un petit geste en ma faveur (même a posteriori !) , je serais prêt à lui fournir une arme lexicographique qui, sur le même thème, lui permettrait
assurément de doubler le CRAN sur sa gauche. En effet, les infâmes lexicographes, au mépris des « idéaux républicains », mais bien pire encore, de l’humanité même des colonisés, parlent de «
colonisation » par des « groupes d’animaux », voire par des « espèces végétales ». Est-il supportable de voir ainsi des êtres humains assimilés à des insectes ou à des lichens ?
Soyons sérieux ; cet épisode ridicule m’encourage à aborder, un des ces jours, dans mon blog un sujet dont j’ai traité ailleurs et qui est le rapport des Français aux dictionnaires. Je me
bornerai ici à un aspect assez drolatique de la présente querelle.
Le lexicographe patenté des Dictionnaires Robert est Alain Rey. Jusqu’aux dernières vacances d’été – en juillet 2006-, il infligeait, chaque matin, sur France-Inter, à 8 heures 57, un
petit cours de lexicographie, à propos d’un mot censé se rattacher à l’actualité. Le but sous-jacent était, on le devine, de faire une publicité implicite pour les dictionnaires de la maison
Robert, mais Alain Rey qui voisinait, à cette heure, avec des invités politiques en profitait pour exposer ses propres idées qu’on peut rattacher, en gros, à la mouvance socialiste.
Or, l’arroseur est arrosé ! Voilà qu’un article du dictionnaire dont il est l’auteur, mais dans la rédaction duquel il n’est sans doute pour rien, l’amène à se voir dénoncé comme un
affreux colonialiste. Bien entendu, je n’ai pas fait la vérification, mais je suis à peu près certain (pour connaître le mode de fabrication des éditions annuelles de ces dictionnaires) que la
définition 2007 est la même que celle de 2006, qui était très certainement identique à celle de 2004, elle-même en tous points semblable à celle de 2003, etc.
Il est donc sans doute absurde et surtout faux de prétendre, comme le fait le MRAP, qu’il y a là « une NOUVELLE tentative de réhabilitation et de glorification du colonialisme » et que le
Petit Robert « reprend à son compte l’esprit de la loi du 23 février 2005 » dans sa version initiale (un article a été, on s’en souvient, supprimé).
Alain Rey, qui se veut clairement un humaniste de gauche (du moins dans ses propos radiophoniques où on ne lui en demandait d’ailleurs pas tant), n’ose pas dire leur fait à ses
adversaires, dont précise-t-il « il partage l’idéologie ». S’ils les connaissait mieux, il n’avancerait pas un argument si lamentable.
Il n’ose pas leur dire tout simplement qu’ils sont des ignorants qui ne savent même pas utiliser un dictionnaire. Il se réfugie donc dans la dénonciation, plus prudente, de leur «
inculture économique » (interview à « Libération »), en se réfugiant dans les ambiguïtés du mot « valeur » alors qu’il suffisait d’en rester à celles du terme « colonisation ».
Il aurait été si simple de la part d’Alain Rey de dire (car il connaît mieux que moi ce dictionnaire) que cette définition (à partir de là , j’invente car je n’ai pas de temps à perdre
sur une question si futile et si évidente, et en plus je dois mettre ce texte en ligne tout de suite !) du mot « colonisation », attesté depuis 1769 (ce n’est peut-être pas vrai, mais c’est ce
qu’on dit !), figure sous cette même forme dans le Robert depuis 1975 (faux !), cet ouvrage reprenant la définition du Larousse, qui reprenait lui-même celle de Littré.
J’invente naturellement tous ces détails, mais comme tous les dictionnaires se recopient les uns les autres (a fortiori quand il s’agit de la même collection), je ne suis sans doute pas
loin de la vérité.
Je reconnais que l’aveu était toutefois pénible pour Alain Rey, car à partir de là, comment persuader les possesseurs de l’édition 2006 d’acheter celle de 2007?